Cette chronique relate une expérience personnelle de l’EMDR et ses effets.
EMDR- Eye Movement Desensitization and Reprocessing
Eye Movement Desensitization and Reprocessing, ou autrement dit Désensibilisation et Reprogrammation par des Mouvements Oculaires.
Non vous n’avez pas cliqué sur le mauvais lien, non vous n’êtes pas sur un blog de science-fiction, non vous n’allez pas devenir un robot non plus et oui, je vais tout vous expliquer 😉
Du nouveau en psycho
Il y a quelques mois, des angoisses ont surgi en moi, des tas de changements dans ma vie aidant, (je vous passe les détails) je me suis retrouvée totalement sous l’emprise de mes émotions.
J’ai embarqué dans un wagon direction les montagnes russes émotio-sensationnelles, je me faisais des tas de scénarios tous plus dramatiques les uns que les autres (vive la créativité), et je souffrais sans comprendre pourquoi.
J’ai découvert ensuite que j’avais développé un syndrome prémenstruel, je me suis donc prise en main comme j’ai pu, et après avoir retrouvé un semblant de stabilité j’ai eu envie de, cette fois-ci, prendre le taureau par les cornes, de me lancer dans le rodéo, d’apprendre à apprivoiser mes émotions et dompter ma psycho.
Quelques temps auparavant, au tout début de mes angoisses, après de nombreuses recherches sur internet, je trouve le site d’une psychologue. C’est le premier qui me parle enfin. Elle décrit ses méthodes, elle parle de thérapie brève consacrée à différentes techniques pour apprendre à miser sur ses ressources et de l’EMDR, un processus de désensibilisation des traumatismes passés.
Je la rencontre et ça fait tilt.
Pleine d’empathie, de compréhension et hyper positive, je sens que ça colle.
MAIS, je lui dis aussi que, venant tout juste de découvrir le Reiki, je préfère me concentrer sur cela et je ne me sens pas prête, je me sens trop fragile, je sens ce n’est pas le bon moment, mais je sais à présent que c’est la bonne personne.
Le bon moment et la bonne personne
Une grossesse plus tard (j’entends seulement par là 9 mois) me voilà donc stabilisée de mes angoisses et prête à en découdre avec mes perturbations intérieures, je veux m’apprivoiser, assainir mes blessures passées et me sentir plus forte que jamais.
J’appelle donc Inès, cette psy que j’avais vu quelques mois plus tôt.
Nous avons rendez-vous la semaine qui suit. Je suis excitée et nerveuse à la fois, je sens que c’est un moment important de ma vie.
Je re-rencontre Inès, nous discutons simplement, je lui raconte un peu ma vie, ce qui me gêne, et je me sens comprise, enfin.
Puis elle me donne un petit exercice à faire pour la prochaine séance. Je dois réaliser un tableau avec mes événements marquants du passé, les symptômes qui me dérangent au présent et mes objectifs pour le futur…
Et bien croyez-le nous ou non, cet exercice est un des plus durs et les plus efficaces que j’ai pu faire au cours de cette thérapie, car il consiste à tout se remémorer, à fouiller et triturer son passé (et clairement ce n’est jamais une partie de plaisir).
Le tableau présente une chronologie de la vie, à laquelle on n’avait finalement jamais pensé et on se rend compte que beaucoup de choses sont liées, qu’il y a souvent dans nos événements marquants des liens de cause à effet.
Tout de suite.
Petit trauma deviendra grand
On garde donc ce tableau comme une sorte de récap, et de base pour avancer et pendant les séances d’après nous attaquons le vif du sujet.
À chaque fois on commence par parler un peu de ma semaine, et par moments dans ma semaine il y a des crises, ou des moments où j’ai ressenti de fortes émotions.
Mais à ce moment là je n’ai pas cerné pourquoi… et l’idée est d’essayer justement de comprendre d’où cela vient, d’identifier les éléments déclencheurs et ensuite de chercher dans mon passé si ces émotions me rappellent un moment en particulier.
C’est difficile car on n’a pas envie de revivre des moments désagréables ou des traumatismes, il faut vraiment aller au fond, il faut se donner et re-souffrir. Et c’est souvent très difficile de trouver des correspondances car on adopte des mécanismes de défense pour avancer qui consistent à enfouir loin loin loin les événements traumatisants.
Et c’est donc quand il y a une grosse crise (heureusement c’est rare) que j’apprends à identifier pourquoi c’est arrivé et alors on procède à l’EMDR.
Hypnose anti psychose
Lorsqu’on s’y attèle, mon travail consiste à revivre l’événement qui s’est passé, soit récemment soit il y a beaucoup plus longtemps, c’est dur, vraiment dur, je n’en ai pas envie, mais c’est primordial.
Je dois aussi décrire ce que je ressens, où est-ce que je ressens l’émotion, si c’est plus au niveau de la gorge, du ventre etc. et quel type d’émotion est-ce, de la colère, de la tristesse, de l’injustice ou de la peur… puis Inès se met bien en face de moi, et elle lève deux doigts au niveau de mes yeux qu’elle fait aller et venir de droite à gauche.
Je dois les suivre des yeux, tout simplement, c’est une forme d’hypnose en quelque sorte.
Le va-et-vient dure une vingtaine de secondes environ. Puis elle arrête, je respire et elle me demande ce que je ressens, si quelque chose a changé.
Et selon mon ressenti, si je me sens apaisée ou toujours en colère par exemple, si je pleure (à chaque fois c’est différent), on arrête ou on refait une session de va-et-vient.
À la fin de chaque séance d’EMDR que nous faisons, je me sens apaisée, vidée, comme déchargée d’un poids.
Les premières séances passent et je note de réels changements dans mes ressentis au quotidien.
Notamment après la toute première d’EMDR, où je ne ressens carrément presque plus rien, je me fous de tout !
Cela me fait peur, moi, hypersensible légendaire, plus rien ne se passe en moi, c’est le calme plat !
J’ai même l’impression de ne plus être amoureuse !! Oh mon dieu non !!! Tout mais pas ça ! Puis j’en parle avec Inès et elle m’explique que nous avons travaillé sur une corde très sensible, un trauma bien enfoui et qui régissait beaucoup de mes réactions présentes.
Elle m’explique qu’en fait l’EMDR relie l’hémisphère droit de mon cerveau à l’hémisphère gauche, qu’il relie mon émotionnel à mon rationnel pour arriver à un équilibre entre les deux, donc en fait ce qui m’arrive c’est simplement que je deviens rationnelle, plus équilibrée disons.
Je comprends donc que tout ce qui m’entoure n’est pas TROP COOL ou TROP NAZE mais qu’il y a aussi un monde entre les deux en gros. Je comprends qu’entre grande souffrance et grande joie il y a petite peine pas très importante et petite joie agréable.
Des outils pour toute la vie
Après quelques mois, je peux effectivement dire que ma vie a changé, profondément changé et que cela me change la vie.
Nous menons deux fronts d’action en parallèle : le ressenti et les réactions.
On a donc d’un côté le travail avec l’EMDR, qui développe un rapport (beaucoup) moins sensible et moins à fleur de peau par rapport à des événements du présent, et de l’autre le travail sur mon comportement.
J’apprends à observer mes réactions, comprendre à quoi elles sont dues et donc ensuite à pouvoir les exprimer et surtout communiquer avec les personnes que cela touche directement pour faire en sorte que cela ne se reproduise pas, et qu’on apprenne, ensemble, à faire avec.
Cela sert aussi énormément à l’homme avec qui je vis car il évolue à travers mon évolution, comme j’apprends à mieux communiquer, et bien lui aussi, ce qui solidifie notre couple alors fragilisé à cause de tout ce remue-ménage que je m’inflige pour mon bien.
Je ne subis plus mes émotions mais j’apprends à les comprendre et à les maîtriser.
Je décide donc d’en arrêter là avec Inès, ces mois ont été éprouvant et j’aimerais appliquer moi-même et seule, ces outils fabuleux que j’ai appris à utiliser que sont la conscience de mes ressources, la communication et l’observation de mes sensations et la compréhension de leur origine.
Juste merci
Voilà, la promesse est tenue, la thérapie a été brève et vraiment utile à mon niveau, mais j’ai aussi choisi la personne qui me correspond associée à la thérapie qui me correspond et désormais j’avance.
Je continue le travail de mon côté, chaque jour du mieux que je peux. Cela fait 6 mois que j’ai arrêté et il y a quelques jours, j’ai appelé Inès pour la remercier.
C’était un beau moment.
Et je vous souhaite sincèrement à tous, à toutes, si vous en ressentez le besoin, ou pas, de faire une thérapie.
C’est une expérience tellement intéressante, partir à SA rencontre pour mieux se connaître et apprendre à se gérer, dans son rapport à soi mais aussi aux autres, quel pied au quotidien.
Pour moi c’était l’EMDR, je le recommande à ceux qui sont sensibles et réagissent parfois de façon exagérée sans comprendre pourquoi, c’est probablement dû à des blessures passées. L’EMDR réouvre ces plaies, c’est donc douloureux sur le moment mais on les assainit pour que cela ne fasse plus mal ensuite.
N’hésitez pas à me raconter vos expériences, si vous connaissez cette technique ou si vous avez des questions je serai ravie d’y répondre 🙂
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Bonjour,
Merci pour ce témoignage sur l’Emdr.
Pourriez-vous me donner le nom de cette thérapeute ?
Merci beaucoup
Sophie
Bonjour,
Titi vit en Espagne, sa thérapeute aussi. Et comme elle le souligne dans son article, il est important de trouver la bonne personne, pour soi.