Syndrome de Tietze et ostéopathie

Lorsque vous souffrez du syndrome de Tietze, vous souffrez en fait d’une inflammation des cartilages dans votre cage thoracique.
Il vous arrive de ressentir une forte douleur, comme une pointe, dans la partie haute de votre cage thoracique ? Dans la poitrine lors de la respiration, d’un éternuement ou quand vous toussez ? Et lorsque vous levez les bras ou simplement bougez, cette douleur est accentuée ? Le syndrome de Tietze peut en être à l’origine.
Les douleurs thoraciques ou proches du sternum font souvent redouter le pire. En effet, leur localisation nous font rapidement penser à une atteinte cardiaque ou pulmonaire.
Pourtant pour près de 50 % des patients qui souffrent de douleurs thoraciques, les causes ne sont ni cardiaques, ni pulmonaires¹.

Les cartilages en souffrance

Votre cage thoracique assure plusieurs rôles. Elle protège notamment vos organes vitaux, comme votre cœur et vos poumons. Et pour qu’elle le fasse bien, elle comporte une certaine rigidité.
Elle permet aussi le mouvement de respiration, puisqu’elle se gonfle lorsque les poumons se remplissent. C’est pour cela qu’elle doit être mobile. Mobilité permise grâce aux cartilages qui relient vos côtes à votre sternum.

Une inflammation au sein de la cage thoracique

Si ces cartilages sont enflammés : c’est le syndrome de Tietze.
On l’appelle également le syndrome costochondral. Mais aussi costochondrite, bien que cette appellation comporte des nuances que nous aborderons par la suite.

Les principaux signes de ce syndrome sont des douleurs thoraciques au niveau de la partie haute de la cage thoracique.
Et elles sont généralement localisées à côté du sternum : entre la 2ème et la 3ème côte.
Les douleurs se manifestent sous forme de pincement, qui évoluent par périodes de poussées. Et lorsque vous bougez, elles amplifient.

Les symptômes

Certains mouvements exacerbent les douleurs. Et lorsque vous forcez, elles se manifestent de manière vive.
Ainsi, le syndrome peut causer des :

• douleurs lors de la respiration, ou douleurs lors d’inspirations profondes,
• douleurs lors des mouvements des bras, du port de charge, ou d’un effort important,
• douleurs thoraciques lors de la toux, d’éternuements, de rires, d’étirements, etc.

Enfin, en cas de syndrome de Tietze, on constate généralement des gonflements et des rougeurs à l’endroit des douleurs. De plus, la douleur peut également irradier vers votre dos, votre nuque, vos épaules, et vos bras.

Syndrome de Tietze ou costochondrite ?

Il existe des différences entre le syndrome de Tietze et la costochondrite. Mais ils sont bien souvent confondus :

• la costochondrite ne donne pas de gonflements, contrairement au syndrome de Tietze.
• En cas de costochondrite, les cartilages de la cage thoracique souffrent aussi d’une inflammation plus étendue, moins localisée.
• Ces syndromes ne touchent pas le même public. Le syndrome de Tietze survient entre 20 et 40 ans et touche aussi bien les hommes que les femmes. En revanche, la costochondrite, concerne davantage les femmes et aurait tendance à se déclarer au-delà de 40 ans.

Les risques du syndrome de Tietze

La localisation inquiétante des douleurs et leur intensité causent souvent de l’angoisse et du stress. Ce qui peut conduire à de l’hyperventilation. Voire à une perte de connaissance brutale, une syncope.

Les causes du syndrome de Tietze restent inconnues. Cependant, certains facteurs semblent impliqués dans son apparition. Par exemple :

• Un traumatisme au niveau de la cage thoracique : comme le choc de la ceinture lors d’un accident de voiture, un coup reçu pendant la pratique d’un sport, etc.
• Le port de charges lourdes.
• L’exécution de mouvements répétitifs et forcés : comme le travail à la chaîne, particulièrement celui qui sollicite les bras en position relevés.
• Un effort de force interne de votre organisme ou un effort brutal dans votre cage thoracique : quinte de toux, vomissements violents, etc.
• Une affection particulière de vos articulations qui les affaiblit et les rend plus sensibles, comme la polyarthrite rhumatoïde.

Ces troubles concernent tout le monde. Mais certains profils semblent plus à risques :

• Les personnes qui exécutent des gestes répétitifs.
• Les sportif·ves, plus exposé·es aux coups portés à la cage thoracique.

Syndrome de Tietze : le diagnostic

Devant toute douleur thoracique ou douleur intercostale, consultez rapidement votre médecin. Un examen clinique approfondi est alors réalisé afin d’écarter, notamment, toute pathologie cardiaque ou pulmonaire.

Ensuite, le diagnostic différentiel²​ permet d’écarter des pathologies comme :

• l’angine de poitrine, qui est une maladie du coeur,
• le syndrome de cyriax, soit une subluxation du cartilage,
• ou encore l’ulcère gastrique. En effet, les remontées peuvent venir brûler au niveau du sternum à l’arrière.

Par ailleurs, en cas de choc violent ou d’accident, il est possible d’effectuer une radiographie. Elle permet de s’assurer qu’il n’y a pas de déplacement ou encore de fracture.

Syndrome de Tietze : quel traitement ?

Comme une réaction inflammatoire cause le syndrome de Tietze, le traitement comprend généralement :

• Du repos.
• La prise d’antalgiques (AINS, paracétamol) pour soulager les douleurs.
• Une pommade anti-inflammatoire.

Une infiltration d’anesthésiques ou de corticoïdes est faite localement lors d’un épisode de douleurs intenses.
Enfin, une intervention chirurgicale peut aussi être effectuée pour les formes sévères du syndrome de Tietze.

Ces points restent à aborder directement avec votre médecin.

Nous rencontrons souvent le syndrome de Tietze en consultation d’ostéopathie. Il est en effet fréquent qu’un des cartilages costochondraux, au niveau de votre sternum, soit douloureux. De plus, un phénomène inflammatoire et une sensibilité à la respiration peuvent persister, au mouvement, et au toucher.
En quelques soins, la douleur est généralement neutralisée. En revanche, de votre côté, il est nécessaire de vous mettre un peu de temps au repos.
Dans certains cas l’ostéopathe ne peut pas intervenir directement pour vous soulager. En cas de fracture de la côte notamment. Pour certaines pathologies il est impératif de consulter votre médecin au préalable.

L’objectif principal pour l’ostéopathe est de soulager le phénomène inflammatoire. Qu’il s’agisse d’ailleurs d’un syndrome de Tietze ou d’une costochondrite.

Le drainage de l’inflammation : une priorité

Apaiser et drainer l’inflammation est la priorité. Des techniques douces, parfois à distance de la zone, permettent de relâcher vos muscles et de diminuer l’oedème. Notamment à l’extrémité du sternum ou des côtes pour éviter une compression des côtes et des cartilages.

Focus sur la respiration

Votre douleur réduit certainement la qualité de votre respiration. Alors qu’il est extrêmement important qu’elle soit fluide et ample, notamment pour éviter que le syndrome ne s’accentue.
Votre ostéopathe travaille donc à améliorer la mobilité des mouvements de la respiration. Et de tous les éléments qui entrent en jeu dans son exécution au niveau de votre cage thoracique.

• Le diaphragme

Le diaphragme est le muscle principal de la respiration. Il mobilise votre poitrine et alimente vos poumons en oxygène grâce à ses muscles intercostaux.
Votre ostéopathe s’assure alors que tous ces éléments disposent d’une bonne élasticité. Et vérifie aussi que les autres « muscles respiratoires accessoires » aient une bonne fonction.
On les retrouve notamment au niveau de votre nuque, de vos épaules, ou de certains groupes musculaires de votre dos.

• Les muscles respiratoires accessoires

On parle de muscles respiratoires accessoires pour définir les muscles que votre corps peut utiliser pour respirer. Le trapèze par exemple, visible à l’arrière haut de votre dos, est un muscle respiratoire accessoire.

La chasse aux blocages

Déterminer les structures responsables du mécanisme d’inflammation de votre cartilage permet de les soigner. Certains blocages, même anciens, influencent le positionnement de votre cage thoracique. S’ils ne sont pas soignés, ils risquent d’entraîner des tensions sur vos cartilages.
Ces blocages peuvent être au niveau de la cage thoracique, mais pas que. Ainsi, l’ostéopathe recherche également ceux-ci au niveau de votre bassin et de votre colonne.
Mais également au niveau de la tête, de la gorge, du cœur ou des poumons. Ou encore au niveau de vos organes digestifs, comme le foie, l’estomac et même l’œsophage.
Ces tensions peuvent résulter d’une chute, d’un choc, d’un coup, d’un accident, ou même d’un rhume ou d’une bronchite.

Douleur au thorax et stress : des liens évidents

Le syndrome de Tietze provoque des douleurs très intenses, notamment au niveau de la cage thoracique, et crée une oppression. Ce phénomène peut s’avérer extrêmement stressant et conduire à de l’hyperventilation. C’est-à-dire, à une respiration rapide et ample.
Le stress et les états anxieux sont donc des facteurs aggravants dans le syndrome de Tietze. Mais le stress peut être ponctuel, ou alors installé depuis des mois, voire des années. Dans ce cas, il donne alors lieu à des tensions ancrées. Un peu comme si elles faisaient partie de vous.
La prise en charge en ostéopathie permet de traiter ces tensions. Et à fortiori, les troubles qui peuvent en découler.
Quand votre ostéopathe travaille sur la régulation du stress, cela a en effet des impacts positifs. Et sur bien d’autres volets de votre santé. Notamment sur votre système digestif, mais aussi, sur votre sommeil.
L’approche est globale est vous permet un mieux être général.