Il est fréquent de souffrir de douleurs musculaires. Ces douleurs se résorbent habituellement d’elles-mêmes après quelques semaines. Mais parfois, elles persistent.
Il peut alors s’agir d’un syndrome myofascial, dit SMF, ou syndrome de douleur myofasciale. Ou encore syndrome de douleur et de dysfonctionnement myofascial.
Ce sont des douleurs chroniques qui peuvent toucher l’ensemble du corps. Ou encore faire ressentir des engourdissement dans les mains.
Alors comment savoir s’il s’agit d’un syndrome myofascial ? Qu’est ce qui cause ce trouble ? Comment soulager le syndrome de douleur myofasciale de manière naturelle ? Autant de questions auxquelles nous répondons dans cet article.
Le syndrome myofascial, qu’est-ce que c’est au juste ?
Le SMF et les trigger points
Le syndrome myofascial est un trouble douloureux.
Ces douleurs proviennent de zones spécifiques du corps, que l’on appelle couramment des trigger points. Ainsi, lorsque l’on exerce une pression sur ces points déclencheurs, une douleur peut être ressentie localement. Mais aussi ailleurs dans le corps, à distance du point de pression.
C’est une maladie très courante. A priori tout le monde développe au moins un point trigger au cours de sa vie.
Mais suivant la sévérité du syndrome, une forme chronique peut se développer. Ce qui entraîne des douleurs persistantes et handicapantes au quotidien.
Ces douleurs affectent les muscles et les fascias dans l’ensemble de votre corps. Les fascias sont ces enveloppes qui couvrent vos muscles. Mais qui sont également présents dans :
- vos os,
- vos articulations,
- vos organes,
- etc.
Ces tissus sont innervés et vascularisés. Ils protègent les muscles et servent notamment de plan de glissement lors de vos mouvements.
Les symptômes du syndrome myofascial
Ce syndrôme est identifié par des douleurs musculo-squelettiques ressenties partout dans le corps. Du cou aux membres, en passant par les dents et le visage. Et elles peuvent s’accompagner d’engourdissement au niveau des mains.
Vous pouvez alors avoir l’impression que tout votre corps est endolori. Et à certains points précis, vous pouvez avoir la sensation que l’on vous plante une aiguille.
Il est à noter que ces douleurs s’accompagnent très souvent d’une fatigue chronique et parfois de maux de tête.
Des douleurs locales et référées
Ces douleurs peuvent être ressenties localement, à un point donné. Mais aussi parfois à distance : on parle alors de douleurs référées. On appelle ces points douloureux des :
- points gâchettes,
- points de déclenchement myofasciaux,
- ou encore trigger points.
Le Trigger est un mot anglais qui signifie le déclencheur.
Le point gâchette
Dans le cas d’un SMF, ce point forme une petite bande au niveau du muscle squelettique, dure et très douloureuse. Vous pouvez d’ailleurs remarquer que la mobilisation ou la contraction du muscle réveille ou accentue généralement la douleur.
Cela peut toucher un ou plusieurs muscles et limiter fortement vos mouvements. On retrouve le plus souvent ces points au niveau de la tête, des épaules, des extrémités, des membres. Mais aussi dans le bas du dos.
Les douleurs associées à la fibromyalgie sont parfois confondues avec celles du SMF.
Comment différencier le syndrome myofascial de la fibromyalgie ?
Dans le cas de syndrome myofascial, la douleur est régionale ou localisée à un point précis. Contrairement à la fibromyalgie qui se caractérise par une douleur diffuse.
Aussi, dans le cas de fibromyalgie, les points douloureux ne déclenchent pas de douleurs référées lorsqu’ils sont pressés. L’ostéopathie peut aussi vous accompagner face à ces douleurs.
Quelles sont les causes d’apparition du syndrome myofascial ?
Des lésions des fibres musculaires
Une lésion des fibres musculaires est généralement en cause dans le développement de ces points de déclenchements myofasciaux. En effet, lorsqu’une lésion au niveau de ces fibres survient, des substances, nommées substances neuro-vasoactives1, sont libérées. Alors une hypoxie locale est provoquée : les fibres musculaires manquent d’oxygène.
Cela provoque une contraction permanente des fibres musculaires sur une petite zone donnée. Ces fibres ne peuvent alors plus se relâcher.
Des causes multiples
Plusieurs situations peuvent amener à un syndrôme myofascial :
- Une blessure musculaire : des adhérences sont alors créées au niveau du muscle.
- Une tension musculaire, qui peut avoir plusieurs origines. Une posture inadaptée, la pratique d’un sport qui sollicite davantage un groupe musculaire par rapport à un autre, etc.
- Une répétition de mouvements, dans le cadre d’une activité professionnelle par exemple, ou une pratique sportive.
- Une consommation de tabac, qui vient intensifier les douleurs des trigger points.
Le stress, un état dépressif ou anxieux généralisé, peuvent engendrer un déséquilibre au niveau du système musculo-squelettique. En effet, cet état favorise les tensions du corps qui vont alors intensifier les douleurs des zones gâchettes.
L’ostéopathie est d’ailleurs une solution naturelle pour vous accompagner durant cette période.
Sommes nous tous·tes concerné·es ?
Le syndrome myofascial est particulièrement fréquent, avec 10% des adultes concernés par ce trouble. D’ailleurs, le syndrome myofascial touche 3 adultes sur 4 lors de leur vie.
Le syndrome se déclare généralement entre 30 à 50 ans. Et une prédominance chez les femmes est relevée : 4 femmes pour 1 homme concerné par le SMF.2
Diagnostic du SMF, ou comment être sûr·e qu’il s’agit bien d’un syndrome myofascial et pas d’une autre maladie ?
L’investigation médicale
Le diagnostic est clinique. Votre médecin réalise une inspection minutieuse à la recherche de ces fameux points gâchettes. Son investigation est orientée par la description de vos douleurs. Le·la professionnel·le de la santé que vous consultez vient notamment rechercher :
- La présence d’un point hypersensible dans le cordon musculaire tendu.
- La reproduction d’une sensation de douleur référée distante, avec une stimulation d’un point donné.
- Le repérage d’une certaine faiblesse ou raideur musculaire.
- La présence de douleurs à l’étirement ou à la contraction du muscle touché.
- Le constat d’une réponse musculaire : le muscle qui claque est palpé.
Le diagnostic difficile
Ce diagnostic peut s’avérer difficile à poser. En effet, suivant la région concernée par les points trigger, la douleur référée peut déclencher des maux de tête. Mais aussi des douleurs oculaires ou encore des acouphènes qui compliquent la détection d’un SMF.
C’est la raison pour laquelle votre médecin effectue un diagnostic différentiel. Ainsi, l’objectif est d’écarter les autres pathologies qui génèrent les mêmes symptômes.
Une fois ce diagnostic posé, et le traitement déterminé avec votre médecin, vous pouvez rechercher une approche naturelle pour soulager ces douleurs. Et ainsi retrouver confort et équilibre au quotidien.
C’est notamment le cas de l’ostéopathie par exemple. Néanmoins, en cas de lésion, il est important pour bien cicatriser d’observer une période de repos. Ensuite seulement, vous pouvez entreprendre des soins d’ostéopathie.
Syndrome myofascial : l’apport de l’ostéopathie
Ce syndrome est un motif fréquent de consultation.
Le soin soulage ainsi les points de tensions et redonne de la mobilité aux zones gâchettes.
Plusieurs séances sont généralement nécessaires, définies notamment en fonction de :
- la chronicité de vos douleurs.
- l’évaluation de la quantité des zones faciales dysfonctionnelles. Les trigger points peuvent tendre les fascias et donc impacter vos muscles. Et par ricochet les fascias qui entourent vos muscles. Plus ces zones sont nombreuses et profondes, plus le travail à effectuer est important.
En fait tout peut être en lien, car tout est englobé de fascias. Ce qui explique que durant le soin, l’approche soit globale, et que la palpation se fasse sur l’ensemble de votre corps.
Il s’agit donc d’estimer leur impact sur :
- les os,
- les ligaments,
- les muscles,
- les fascias,
- les vaisseaux sanguins : artères et veines,
- les nerfs et la circulation lymphatique.
La méthode de traitement
On peut distinguer deux phases dans le soin du SMF :
- Un travail de fond, qui consiste à repérer les points triggers, qui causent ces tensions fasciales étendues et douloureuses. Et à libérer les tissus endommagés de leurs tensions et parasites qui s’étendent sur les tissus faciaux environnants.
- Un travail périphérique qui consiste à libérer l’ensemble des tissus mis en tensions par les trigger points.
L’ajustement de ces tensions faciales peut commencer dès le premier soin, dans le but de vous soulager immédiatement. Mais toujours accompagné d’un travail de fond pour éviter la récidive.
Combien de consultations sont nécessaires ?
Le nombre de soins est difficile à définir précisément sans vous rencontrer.
Néanmoins, afin de vous donner une idée d’un protocole d’accompagnement, voici quelques grandes lignes.
Il y deux facteurs à à prendre en compte :
- l’intensité du blocage de chaque trigger point, et notamment :
sa localisation : un muscle superficiel ou profond est plus difficile à atteindre, - son ancienneté : plus une lésion est ancienne, plus elle peut avoir tendance à s’ancrer dans votre corps.
- l’état de votre santé et de votre métabolisme lors du soin.
Un minimum de deux consultations est en général à prévoir. Et davantage selon les critères énoncés précédemment.
Ostéopathie et kinésithérapie : un travail en synergie
Des soins en kinésithérapie peuvent être proposés par votre médecin en complément. Ils sont également parfois conseillés par votre ostéopathe.
En effet, l’alliance de la kinésithérapie et de l’ostéopathie s’avère particulièrement bénéfique pour la récupération des facultés neuro-motrices.
En effet, les tensions des points trigger sur le reste du corps ont pu causer des douleurs et des dysfonctions musculo-squelettiques. Et ces troubles peuvent impacter la juste coordination de vos mouvements quotidiens.
Or, une fois le protocole de soin achevé, il peut être intéressant de réinitialiser de nouveaux schémas de coordination. Ce travail peut alors éviter des épisodes de blocage articulaire, comme lorsqu’on effectue un faux mouvement.
La synergie du travail entre votre ostéopathe et votre kinésithérapeute prend alors tout son sens.
L’approche globale de l’ostéopathie
Votre ostéopathe adopte une approche globale. C’est-à-dire que vous travaillez sur l’ensemble des zones de votre corps. Mais également que l’ostéopathe traite vos symptômes, mais aussi leurs causes et leurs conséquences. Afin d’éviter leur réapparition et d’éventuelles futures douleurs.
Votre posture est vérifiée
Le soin en ostéopathie lors du SMF porte une attention particulière à votre posture. Cette approche globale permet de mettre en évidence d’éventuels déséquilibres qui déstabilisent l’ensemble de votre système musculaire.
Vos points d’entrée posturaux sont évalués : vos pieds, votre bassin, vos oreilles, vos yeux et même votre mâchoire. Mais aussi votre colonne vertébrale et vos différentes chaînes musculaires.
Votre accompagnement au quotidien
De même, votre ostéopathe aborde votre technique sportive et vos gestes professionnels en consultation.
Et vous conseille sur d’éventuels ajustements à opérer. Et ce afin d’éviter une irritation répétée sur une même zone du corps, et prévenir la blessure musculaire à l’origine d’un point gâchette.
Un travail en synergie avec votre coach sportif·ve ou votre entraîneur·euse peut aussi s’établir pour plus d’efficacité.
En revanche, vous pouvez faire appel à un·e ergothérapeute si des aménagements importants sont nécessaires pour exercer votre travail. De nombreuses entreprises ont d’ailleurs pris conscience de l’importance du bien-être et de la santé de leurs collaborateur·trices.
L’ostéopathie vous apporte une solution efficace dans le soulagement du syndrome myofascial. Grâce à un travail doux et minutieux réalisé sur l’ensemble de votre système musculo-squelettique.
Notes et références
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Existe t il des médicaments ou compléments alimentaires avec du magnésium et autres ingrédients pour soigner le syndrome myofacial, merci
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
La prise médicamenteuse doit être vue avec votre médecin car lui seul pourra vous prescrire au besoin. Nous ne pouvons non plus vous renseigner sur un éventuel aliment ou ingrédient sans vous voir en consultation.
En effet, le syndrome myofascial fait l’objet d’une consultation en ostéopathie. L’ostéopathe pourra vous conseiller sur certains aliments ou vous orienter vers votre médecin si votre cas nécessite un bilan afin de déceler une éventuelle carence en magnésium.
L’équipe du Cabinet B Ostéopathie