Une sténose cervicale peut entraîner des douleurs aux cervicales. Mais aussi des fourmillements au niveau du bras, de l’épaule, ou encore de la main. On appelle également cette pathologie le canal cervical étroit, ou même encore sténose canalaire cervicale.
Canal cervical étroit, sténose cervicale : de quoi s’agit-il ?
La sténose cervicale semble être l’apanage des plus de 55 ans. Mais elle peut aussi toucher des personnes plus jeunes. Et notamment celles qui pratiquent des métiers particulièrement physiques comme les professions du bâtiment, les techniciens de surface, etc. Mais aussi des métiers sédentaires et stressants.
Rappel anatomique
Plusieurs vertèbres juxtaposées les unes sur les autres constituent la colonne vertébrale. Empilées, elles disposent toutes d’un « trou », et forment alors une sorte de canal, de tunnel : le canal rachidien.
Ce tunnel n’est pas vide, puisque c’est par là que passe votre moelle épinière. Il part de votre tête jusqu’au au bas de votre dos.
Ce tunnel porte différents noms suivant les « étages » de la colonne. Le canal rachidien cervical est situé dans sa partie haute, tandis que le canal rachidien lombaire représente sa partie basse.
Ce canal peut se rétrécir
Lorsque la partie haute, le canal rachidien cervical, se rétrécit, on parle de sténose cervicale. La sténose définit en fait le rétrécissement d’un orifice ou d’un canal.
Mais ce rétrécissement peut aussi concerner les étages bas de la colonne. On parle alors de canal lombaire étroit, ou de sténose du canal lombaire.
Canal cervical étroit : symptômes et risques
Canal cervical étroit : les symptômes
Lorsque le canal rachidien cervical se rétrécit, il peut entraîner une compression de vos racines nerveuses.
Ces dernières ont un rôle très important. Notamment celui de faire transiter l’information, les messages nerveux, entre votre cerveau et le reste de votre corps. Et aussi, d’assurer l’innervation des muscles alentour. Ainsi, lorsque ce canal cervical se rétrécit, ces émergences nerveuses peuvent s’irriter.
Cela peut se manifester de différentes manières, avec notamment des douleurs aux cervicales, qui peuvent s’accompagner de :
- Paresthésies : fourmillements au niveau du bras, de l’épaule, ou encore de la main
- Décharges électriques
- Engourdissements
- Perte de sensibilité, aussi appelée dysesthésie
Lorsque vous toussez, éternuez, ou soulevez des charges lourdes, vos douleurs peuvent être exacerbées.
On parle de névralgie cervico-brachiale pour des douleurs cervicales associées à une radiculalgie du bras. C’est-à-dire une douleur ou des sensations qui irradient le membre, tout du long du trajet des nerfs.
Quels sont les risques d’évolution de la sténose cervicale ?
Des troubles de la marche ou de l’équilibre peuvent s’ajouter lors d’une atteinte sévère et chronique.
On parle alors dans ce cas de “myélopathie cervicale chronique”, définie par un trouble de la sensibilité profonde. C’est lorsque la partie postérieure de la moelle est comprimée.
Lors de la phase avancée, il y a une compression des racines nerveuses qui alimentent les membres inférieurs. Ce qui peut conduire à une atteinte des sphincters, avec un défaut de contrôle sphinctérien. Cela peut alors mener à divers troubles comme des incontinences urinaires ou encore des incontinences anales.
Canal cervical étroit : causes, diagnostic et traitement
Canal cervical étroit : les différentes causes
- Arthrose
C’est la première cause mise en avant dans cette pathologie. Elle correspond au changement de taille ou de forme du canal rachidien suite au vieillissement ou à une usure prématurée. L’arthrose remanie l’os et le déforme ce qui va déformer à son tour le canal.
- Hernie cervicale
En cas d’hernie cervicale, le disque peut venir repousser votre moelle épinière vers l’arrière.
- Trouble inflammatoire chronique
La polyarthrite rhumatoïde peut entraîner un remaniement osseux et causer alors le rétrécissement du canal rachidien.
- Ossification du ligament longitudinal postérieur
Plus rare, la sténose cervicale peut être causée par une ossification du ligament vertébral commun postérieur, ou ligament longitudinal postérieur. Il est situé dans le canal rachidien. À cet endroit, des composants osseux remplacent peu à peu le tissu ligamentaire, ce qui entraîne alors une compression longitudinale. La moelle épinière se retrouve donc comprimée sur plusieurs niveaux vertébraux.
Sténose cervicale : le diagnostic
Devant toutes douleurs aux cervicales, consultez votre médecin en premier lieu.
L’examen clinique permet notamment de :
- déterminer le trajet de vos douleurs,
- évaluer votre force au niveau de vos membres supérieurs : épaules, bras, et mains,
- évaluer votre sensibilité.
La mobilité de votre rachis cervical est également évaluée, en rotation, inclinaison et flexion-extension. Enfin, votre marche et votre équilibre statique sont également observés.
Ce premier examen peut être approfondi grâce à l’imagerie :
- Une radiographie permet de rechercher les signes pathologiques de votre colonne cervicale. Et notamment la présence d’arthrose, de tassements, d’anciennes fractures, d’ostéophytes, etc.
- Une scanner, lui, est particulièrement utile pour évaluer le diamètre de votre canal cervical.
- Une IRM peut mettre en évidence votre moelle épinière et les pincements éventuels dont elle est victime. Et ce, de façon très précise, puisqu’elle permet d’évaluer le nombre, la taille et l’emplacement des pincements.
Rétrécissement du canal rachidien cervical : quel traitement ?
Afin de soulager vos symptômes, votre médecin peut vous prescrire la prise d’antalgiques accompagnée de repos.
Il est peut également être recommandé de porter un collier cervical, aussi appelé minerve afin d’aider à la récupération de vos cervicales. Et éviter l’aggravation des symptômes, car la minerve limite également le risque de déplacement de vos disques.
Enfin, un traitement chirurgical est proposé en cas de risque lésionnel neurologique irréversible. En effet, lorsque la moelle épinière est victime d’une compression excessive, elle peut engendrer une atrophie musculaire importante, ainsi qu’une paralysie.
Ces points restent à discuter directement avec votre médecin.
Canal cervical étroit et ostéopathie
La prise en charge du canal cervical étroit en ostéopathie permet de soigner les crises en phases inflammatoires. Mais aussi de réduire les contraintes qui s’exercent sur les racines nerveuses. Et ce de manière douce et naturelle.
Néanmoins, un certain nombre de séances peut être nécessaire, en fonction de votre atteinte. La prise en charge peut se faire en parallèle du travail proposé par votre kinésithérapeute. Ces deux professionnel.les travaillent en synergie.
Enfin, lorsque la sténose est très importante, l’action de votre ostéopathe est limitée. Notamment lorsqu’ elle nécessite une intervention chirurgicale. C’est d’ailleurs le cas lorsque vos symptômes atteignent vos membres inférieurs.
Dans ce cas, vous pouvez consulter votre ostéopathe après l’intervention. Notamment pour limiter la formation d’adhérences cicatricielles.
Traiter le phénomène inflammatoire de la compression
La priorité est de soulager vos douleurs grâce à un travail de décompression lent et doux sur les différents étages cervicaux.
Ce travail de décompression permet au sang de se drainer, et ainsi de réduire le phénomène inflammatoire dans la zone. Inflammation responsable de vos douleurs.
Pour ce faire, le soin peut s’exercer sur différentes zones :
- les membranes de votre crâne,
- la base du cou,
- votre sternum,
- mais aussi au niveau de votre diaphragme.
La pression qui s’exerce sur les artères de la nuque est alors soulagée, et les douleurs apaisées.
Soulager les tensions musculaires
Les tensions musculaires chroniques peuvent être responsables, à terme, de contraintes importantes sur vos vertèbres. Et elles peuvent provoquer l’apparition d’arthrose.
Pour diminuer les tensions, l’ostéopathe va agir sur votre système musculaire et ce qui le régule, comme vos articulations. Ce qui permet de lever les contraintes provoquées sur vos os, dont votre arthrose est d’ailleurs en partie à l’origine.
Travailler sur les chaînes musculaires
Un travail sur les chaînes musculaires peut être pertinent. Attention, tous les ostéopathes ne sont pas familier·es de cette approche spécifique, et il est important de consulter un spécialiste.
Le principe est simple : vos muscles fonctionnent ensemble afin de gérer vos postures et vos mouvements. Certaines de ces chaînes s’insèrent directement sur vos cervicales. Donc si des tensions existent sur ces chaînes, elles peuvent induire une pression importante sur vos disques cervicaux. Ce qui accentue alors le risque d’apparition de hernies discales cervicales.
Pour réduire et soulager ces tensions, l’ostéopathe s’intéresse aux points de convergence de ces différentes chaînes musculaires. Il peut s’agir de vos pieds, de votre bassin, de votre diaphragme ou encore de votre tête, entre autres. Le but ? Identifier et « couper » avec la mécanique fonctionnelle pathologique.
Chasser les déséquilibres posturaux
Un déséquilibre postural peut conduire à des troubles1 au niveau de votre système musculaire. Mais aussi de votre système ligamentaire et osseux, qui peuvent à leur tour mettre à mal vos cervicales.
Ainsi, ne vous étonnez pas si votre ostéopathe teste votre posture. Vos capteurs posturaux sont alors analysés pour s’assurer de la bonne intégration de l’information. Nous parlons de vos yeux, votre oreille interne, vos pieds et votre mâchoire. Un trouble, même léger, d’un de ces capteurs, modifie ainsi votre posture. Ce qui risque alors de constituer une source indirecte de contraintes pour vos cervicales.
Les axes de traitement proposés ici restent des axes généraux. Ils sont adaptés à chaque patient·e en fonction des antécédents et symptômes.
Notes et réferences
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- https://www.ameli.fr/entreprise/sante-travail/votre-secteur/travail-bureau-teletravail/travail-bureau↩
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