Passer une mauvaise nuit est le lot commun et la journée qui s’ensuit peut être parfois compliquée. Surtout si elle est bien remplie, d’occupations et de responsabilités en tout genre.
Les effets du manque de sommeil sur le corps sont facilement identifiables, mais il existe également un lien avec la sphère psychologique.
Car oui, mal dormir n’est pas sans effet sur votre santé, et plus spécifiquement sur notre état psychologique. Mais est-ce vraiment prouvé ?
Chaque personne réagit différemment après quelques heures de sommeil en moins. Une étude a été entreprise en 2019 aux Etats Unis pour analyser le comportement de personnes qui souffrent de troubles du sommeil. On vous présente ici quelques résultats.
Votre anxiété est-elle la conséquence d’un manque de sommeil ?
Qu’est-ce-que l’anxiété
L’anxiété est un phénomène physiologique complètement naturel. Votre organisme se modifie pour répondre à un événement qu’il a identifié comme un danger.
Vous pouvez ressentir alors différentes sensations : vous transpirez plus que d’ordinaire, votre cœur palpite, vous avez des difficultés à respirer, etc.
Ces modifications disparaissent généralement rapidement.
Mais il arrive qu’elles s’installent. Elles deviennent alors régulières, voire même quotidiennes. Même sans menace apparente. On parle alors de trouble anxieux.
Les effets d’une mauvaise nuit sur votre humeur
Les journées ne sont plus tout à fait les mêmes après une nuit courte ou une nuit blanche. Hyperémotivité, irritabilité, déficit de concentration, tristesse, morosité, etc.
Plusieurs études établissent une corrélation entre manque de sommeil, insomnie et anxiété. Elles permettent également de comprendre ce qui se passe dans notre cerveau.
L’une d’entre elles présente des résultats impressionnants : un manque de sommeil sur une nuit augmente de 30% notre niveau d’anxiété sur la journée suivante.1
Les conséquences du manque de sommeil ?
- Sur votre corps
Un·e adulte a besoin, en moyenne, de 7 heures de sommeil par nuit2. Les insomnies, si elles deviennent chroniques, peuvent avoir de nombreuses répercussions sur votre santé. Et notamment sur :
- la tension artérielle,
- le système immunitaire,
- le poids,
- etc.
Ces troubles peuvent également causer l’apparition de vertiges,a Ou augmenter les risques de diabète3, entre autres.
- Sur votre mental
Ne pas dormir assez engendre aussi une fatigue diurne, des somnolences, des problèmes de concentration et de mémoire. Qui peuvent vous rendre irritable, et décroître également votre vigilance. Ce qui expose alors davantage aux risques d’accidents en tout genre.
Un niveau d’anxiété en hausse de 30 %
L’étude américaine a été menée autour d’une série d’expériences.
Vous pouvez retrouver les résultats complets dans la revue Nature Human Behavior4.
Cette étude portait sur 18 jeunes adultes, dont le cerveau a été analysé par IRM.
L’expérience était la suivante :
- Iels ont tout d’abord passé une nuit complète de repos. Et le lendemain, iels ont regardé des vidéos. Ces séquences ont été choisies dans le but de générer une réaction émotionnelle et de l’anxiété. Des vidéos plutôt dramatiques donc.
- L’expérience a été renouvelée, mais cette fois-ci à la suite d’une nuit pauvre en sommeil.
À la suite du visionnage, chaque participant·e devait remplir un questionnaire pour mesurer son niveau d’anxiété.
Les résultats sont surprenants.
Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Après une nuit blanche, les scanners cérébraux ont montré une baisse de l’activité du cortex préfrontal médial. Cette région est censée maintenir votre anxiété et vos émotions négatives sous contrôle.
Mais ce n’est pas tout, puisque l’activité des centres émotionnels du cerveau était, quant à elle, particulièrement intense. C’est d’ailleurs une zone particulièrement active chez les personnes anxieuses. On y retrouve le cortex cingulaire antérieur dorsal et le complexe amygdalien.
Matthew Walker, auteur principal de l’étude, et professeur en neurosciences et psychologie nous éclaire avec cette métaphore : « Sans sommeil, c’est un peu comme si le cerveau appuyait trop fortement sur la pédale d’accélérateur émotionnel, sans assez de frein. »
À contrario, après une nuit complète, les niveaux d’anxiété des participant·es ont diminué de manière significative.
L’expérience a été répétée, avec 30 autres participant·es : les mêmes résultats ont été obtenus.
Le niveau d’anxiété des participant·es a augmenté de 30% après une nuit sans sommeil.
Cette étude, en plus de démontrer l’impact du sommeil sur l’anxiété, s’est penchée sur les différentes phases du sommeil.
Les différentes phases
- Le sommeil lent (ou NREM).
Il comprend 3 phases : l’endormissement, le sommeil lent léger et enfin le sommeil lent profond.
- Le sommeil paradoxal (ou REM).
L’activité cérébrale y est très intense et c’est durant cette phase notamment que vous rêvez le plus. On assiste aussi ici à des mouvements oculaires très rapides donnant son nom à cette phase. REM pour Rapid Eye Movement.
Bons points pour le sommeil profond
La partie du cerveau qui favorise la stabilisation des émotions, la diminution du stress et de l’anxiété est le cortex préfrontal médial. L’étude montre une activité plus importante dans cette zone, pour les personnes restées longtemps en sommeil lent profond .
Cette phase de sommeil profond semble donc restaurer le mécanisme préfrontal du cerveau.
Matthew Walker poursuit ainsi : « Nous avons identifié une nouvelle fonction du sommeil profond, qui diminue l’anxiété du jour au lendemain en réorganisant les connexions dans le cerveau. Le sommeil profond semble être un anxiolytique naturel (soit un inhibiteur de l’anxiété), tant que nous l’obtenons chaque nuit. »
Ensuite, les fluctuations du temps de sommeil ainsi que le niveau d’anxiété ont été mesurés durant quatre jours auprès de 280 participant·es. L’anxiété éprouvée pouvait être prédite avec précision avant même leur réveil. La qualité de leur sommeil était systématiquement corrélée.
Envie d’étudier vos propres cycles de sommeil ?
Des applications mobiles, ou des outils technologiques existent pour suivre et enregistrer la qualité de votre sommeil. Vous pouvez même analyser les phases évoquées plus haut.
Notez que notre but n’est pas nécessairement de vous encourager à les utiliser, car cela pose de nombreuses questions. Notamment sur la protection et l’utilisation de vos données. Néanmoins, de nombreuses solutions sont disponibles sur le marché afin de suivre et analyser votre sommeil. Et dans certains cas, cela peut même vous permettre de détecter des troubles plus graves, comme l’apnée du sommeil par exemple.
Insomnies et anxiété : le cercle vicieux
L’anxiété et le sommeil vont de pair. Les personnes qui souffrent de troubles anxieux ont tendance à avoir des difficultés à s’endormir, et à le rester.
Mais comme nous le montre l’étude, mal dormir ou trop peu augmente l’anxiété. Et vice versa, l’anxiété impacte la qualité et la durée de vos nuits. C’est un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue.
Trouble du sommeil et ostéopathie
Au-delà des efforts en termes d’hygiène de vie à faire, certains troubles peuvent fortement nuire à la qualité de votre sommeil, à votre endormissement, etc. Et favoriser un terrain propice à l’anxiété.
L’approche naturelle de l’ostéopathie permet un accompagnement efficace dans la prise en charge de :
- l’apnée du sommeil,
- le bruxisme,
- les ronflements. Qui eux impactent certainement aussi les nuits de votre conjoint(e).
Le système hormonal ou encore le stress sont régulièrement pointés du doigt lorsque l’on parle de troubles du sommeil.
L’ostéopathe, s’eil est formé·e à ce sujet spécifique, peut vous accompagner dans la régulation de votre système hormonal. La synergie avec d’autres médecines peut également être recommandée pour agir sur d’autres sphères. Comme l’acupuncture, ou la sophrologie par exemple.
Notes et réferences
Une urgence ? Besoin d’un rendez-vous aujourd’hui ?
RDV rapide avec un·e ostéopathe. Soin de qualité, et accompagnement dans la durée. Depuis 15 ans, cet engagement fait notre réputation.
- https://www.santelog.com/actualites/stress-et-anxiete-le-sommeil-profond-le-meilleur-des-anxiolytiques↩
- https://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/02/05/23348-combien-dheures-sommeil-avez-vous-besoin↩
- https://www.federationdesdiabetiques.org/information/complications-diabete/diabete-et-sommeil↩
- https://www.nature.com/articles/s41562-019-0754-8↩
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