Votre pouce vous fait mal lorsque vous attrapez un objet ou boutonnez votre chemise ? Dévisser un bocal ou encore tourner la clef dans la serrure relève du challenge à cause de la douleur connue ?
Il peut s’agir de rhizarthrose : de l’arthrose au niveau de la base de votre pouce. Aujourd’hui, on l’appelle plus communément « l’arthrose du pouce ».
Il s’agit d’une des localisations les plus fréquentes et gênantes de l’arthrose de la main.
Rhizarthrose : qu’est-ce que c’est ?
L’arthrose est une maladie caractérisée par la dégradation progressive du cartilage. Qui entraîne avec le temps, un enraidissement, des douleurs, et parfois, une immobilisation.
On parle de rhizarthrose ou encore d’arthrose trapézo-métacarpienne pour définir l’arthrose logée à la base du pouce.
Elle concerne l’articulation trapézo-métacarpienne, retrouvée entre le premier métacarpien et le trapèze.
Au fil du temps, il est possible de perdre de la force au niveau de la main, et le pouce peut se déformer.
La rhizarthrose est la seconde localisation la plus fréquente de l’arthrose dans la main. Juste après celle qui vient toucher aux articulations interphalangiennes distales.
- Elle représente 10% de l’arthrose des membres.
- Cette atteinte touche les femmes âgées de plus de 50 ans dans 80 à 90% des cas1.
Elle survient souvent aux alentours de la ménopause. 8 à 25 %2 des femmes ménopausées semblent en souffrir.Mais les travailleurs.ses manuel·les3peuvent aussi être touché·es.
Rhizarthrose : les symptômes
Cette atteinte est souvent bilatérale. Elle touche généralement les deux mains.
Dans ses symptômes nous retrouvons :
- Des douleurs au pouce. Lors de gestes au quotidien. Avec une articulation fortement sollicitée : l’utilisation des pinces pouce-index et pollici-digitale. C’est-à-dire le pouce avec les autres doigts.
- Une déformation du pouce. Une bosse au niveau de l’articulation trapézo-métacarpienne. Notamment par la subluxation progressive de cette articulation. Il peut prendre notamment la forme d’un “M”.
- Une perte de force. Votre pouce joue en effet un rôle majeur dans la préhension, la faculté à saisir des objets avec la main. Si vous désirez en savoir plus sur le rôle central du pouce, envisagez de visionner cette vidéo.
Rhizarthrose : les causes
Si les causes à l’origine de l’arthrose du pouce restent mal connues, on en connaît les mécanismes d’apparition.
Nous retrouvons :
- Une sollicitation excessive, qui demande précision ou force continue, maintenue et répétée sur de longues périodes. La cause est en effet le plus souvent mécanique
- Des gestes répétés dans la pratique sportive, ou le milieu professionnel. Le travail textile, le travail en chaîne d’assemblage, les métiers du bâtiment, etc. Cependant, l’origine professionnelle de la rhizarthrose reste controversée4.
- Une fracture ancienne du pouce ou du métacarpe. Cette zone peut être un facteur de risque à l’apparition d’arthrose.
Certaines situations pathologiques de la main. Comme le syndrome du canal carpien ou encore la ténosynovite sténosante.
Comment se pose le diagnostic de la rhizarthrose ?
Votre médecin prend en compte vos symptômes et douleurs, afin de poser le diagnostic.
Certains tests sont réalisés afin de mettre en évidence les conflits au niveau de votre articulation :
- Le Grind test : il consiste à faire une compression du pouce et une rotation qui provoque la douleur, mais aussi des “bruits” dans l’articulation. Ces derniers pourront être assimilés à de l’arthrose.
- Le test de Glickel : il met en évidence l’instabilité de votre pouce et lui permet de mieux bouger quand le médecin soulage l’articulation au préalable.
Et la radio du pouce ? La radiographie du pouce permet également de confirmer le diagnostic. L’examen sert à mettre en évidence le caractère de l’arthrose, son avancée, sa sévérité et son aspect.
Mais aussi la présence ou non d’ostéophytes, ou becs de perroquet. Ils sont les signes d’un remaniement osseux.5
Rhizarthrose : quel traitement ?
Le traitement médical consiste en la prise d’anti-inflammatoires, d’antalgiques, mais également, du repos.
Une attelle, ou orthèse de pouce, peut s’avérer nécessaire, notamment pour dormir. Mais aussi parfois en journée, pour reposer votre main.
Votre médecin peut vous prescrire également des séances de kinésithérapie.
Rhizarthrose et opération : elle est envisagée en dernier recours, lors d’une aggravation sévère. L’acte chirurgical, dit trapézectomie, consiste à retirer l’os trapèze de votre poignet ou encore à remplacer l’articulation par une prothèse.
Les questions relatives au traitement médicamenteux et chirurgical restent à aborder directement avec votre médecin.6
Rhizarthrose du pouce : quel traitement naturel ?
La prise en charge de l’arthrose en ostéopathie est une demande très courante aujourd’hui.
Votre ostéopathe peut en effet apporter des solutions curatives, mais aussi, potentiellement, traiter les causes du conflit.
L’aggravation de l’arthrose peut être évitée grâce à une adaptation des activités et gestes qui provoquent de la douleur.
Ainsi, pour que la prise en charge en ostéopathie soit effective, elle doit aussi se faire d’un point de vue préventif.
Rhizarthrose : que fait l’ostéopathe ?
Soulager vos douleurs est l’objectif principal des soins en ostéopathie pour traiter la rhizarthrose. La prise en charge en ostéopathie va néanmoins bien au-delà.
La douleur est le premier signe ressenti. L’arthrose peut en effet être asymptomatique au début, puis évoluer par la suite en douleurs. Ces dernières sont causées par l’inflammation de votre articulation trapézo-métacarpienne.
Votre ostéopathe soulage alors ces douleurs, relâche les muscles du pouce, grâce à des techniques douces. Notamment des techniques de drainage pour soigner l’inflammation du pouce. Son action porte également sur votre main, votre poignet, et votre bras. Jusqu’à ses origines, au niveau des cervicales. De même qu’à la mobilité de tous les os qui les composent. Afin de réduire les tensions qui s’exercent de près ou de loin sur votre pouce.
Ce travail permet de retrouver progressivement un maximum de confort dans vos activités du quotidien. Mais il permet aussi de prévenir l’aggravation de la déformation du pouce.
Vérifier l’unité fonctionnelle du membre supérieur
Votre membre supérieur s’étend de votre main à votre épaule. Tout en étant en lien direct avec votre colonne vertébrale.
Il comporte un certain nombre de mouvements, parfois complexes. Notamment pour attraper un objet et le manipuler avec beaucoup de précision. Comme le geste de porter de la nourriture à votre bouche, d’écrire, de jouer d’un instrument de musique, etc.
Lorsque vous faites ces gestes, vos systèmes musculaire, articulaire et ligamentaire s’adaptent en permanence.
Mais la complexité et la finesse de ces mouvements peuvent entraîner certaines conséquences sur l’ensemble de votre corps.
Un déséquilibre au niveau de vos épaules ou de vos cervicales, même minime, peut en effet venir créer une sollicitation excessive au niveau de votre poignet.
Mais un déséquilibre au niveau de votre bassin ou une tension au niveau de votre cheville peuvent aussi s’avérer nuisibles.
Prendre en compte le corps dans sa globalité
Ce déséquilibre peut être musculaire, ligamentaire, ou encore osseux ou fascial. On parle de fascia pour définir les membranes qui enveloppent vos organes, muscles, articulations, etc.
Mais ce déséquilibre peut aussi être la conséquence d’une compression nerveuse, comme dans le cas d’un syndrome du canal carpien ou du syndrome du nerf cubital7 par exemple.
C’est la raison pour laquelle votre ostéopathe travaille sur votre membre supérieur et votre colonne vertébrale.
Cela passe notamment par un test de vos articulations et de vos muscles pour s’assurer que vous ne subissez pas de tensions qui pourraient déstabiliser la précision de votre gestuelle. Que ce soit sur les cervicales, le crâne, les côtes, le dos et ou bassin.
Améliorer l’efficience du geste
L’articulation trapézo-métacarpienne peut se retrouver sollicitée en excès lors d’activités qui mobilisent régulièrement votre préhension.
Aussi, un geste mal exécuté peut avoir des conséquences au fil du temps.
La rhizarthrose peut cacher un autre trouble, ancien comme récent. Comme par exemple des douleurs au dos.
Celles-ci affaiblissent votre système musculaire par la perturbation de votre système vertébral. Et cela engage des compensations de positionnement et de force au niveau de votre pouce.
Votre ostéopathe vous aide à identifier le geste et la position qui peuvent être à l’origine du problème. Ou du moins, ceux qui vous empêchent de soigner votre rhizarthrose, voire l’aggravent.
Notes et réferences
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- https://oer.uclouvain.be/jspui/bitstream/20.500.12279/160/1/Thierry%20Lequint_RHIZARTHROSE.pdf↩
- https://epitact.fr/rhizarthrose-facteurs-aggravants-personnes-a-risques↩
- hopital-dcss.org/images/pdfcreator/RHIZARTHROSE_090818_v1.pdf↩
- https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1775878518303734↩
- https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=rhizarthrose↩
- https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2533960-rhizarthrose-du-pouce-definition-symptomes-douleur-traitement-operation/↩
- https://docs.google.com/document/d/1Ob-QW6VHmsLzdh6mTd2aRRvUEfaizWlaNS8O3Yh8FgM/edit?usp=sharing↩
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