Névrome de Morton et ostéopathie : quels résultats ?

Vous ressentez un engourdissement dans le pied ? Accompagné de douleurs intenses ? Comme des sensations de décharges électriques ou de brûlures ?

Vous souffrez peut-être d’un névrome de Morton. Une inflammation fréquente des nerfs plantaires qui provoque de vives douleurs à l’avant du pied.

Mais quelles en sont les causes ? Quel comportement adopter pour ne pas empirer les symptômes ? Doit-on obligatoirement recourir à la chirurgie pour soigner le névrome de Morton ? Existe-t-il un traitement naturel ? Quelle est l’action de l’ostéopathie ?

Définition

C’est une compression du nerf logé entre le 3e et le 4e orteil, entre les métatarses, vos os des pieds. Et qui provoque un épaississement et un gonflement des tissus fibreux autour de ce nerf. Bien que le syndrome de Morton puisse se manifester sur vos autres nerfs du pied.

Cette distorsion du nerf entraîne alors un névrome, une grosseur bénigne, et de vives douleurs. Il ne s’agit pas d’une tumeur.

C’est le Dr Morton qui décrit ce syndrome pour la première fois en 1876. Vous pouvez aussi entendre parler du syndrome de Morton, maladie de Morton, névrome plantaire ou encore métatarsalgie de Morton.

Ce trouble est plus fréquent chez les femmes et se déclare généralement autour de la ménopause. Le névrome de Morton peut aussi toucher les hommes, mais plus rarement.¹

Symptômes

Si vous souffrez d’un névrome de Morton, vous ressentez des douleurs localisées sous l’avant du pied. Elles se caractérisent par des décharges électriques vives et très douloureuses.

Vous pouvez aussi ressentir des fourmillements au niveau du 3ème et du 4ème orteil. Ainsi qu’une sensation de brûlure.

Lorsque vous marchez ou que vous restez debout de manière prolongée, ces douleurs sont alors souvent déclenchées. D’ailleurs, ces douleurs sont moins intenses lorsque vous arrêtez de marcher. Ou encore lorsque vous vous massez le pied.

Bien souvent, le port de chaussures serrées est insupportable et porter des talons semble impossible.

Causes

Les causes exactes de l’apparition de ce trouble restent encore mal connues. Nous savons cependant que certains facteurs peuvent déclencher son apparition. Le port de chaussures trop étroites peut venir comprimer le nerf. Ou encore marcher avec des talons. En effet, la pression exercée sur le pied vient comprimer le nerf, ainsi que les vaisseaux sanguins.

Ce syndrome peut aussi survenir à la suite de traumatismes du pied. Chez les sportif·ves par exemple.

Aussi, d’autres antécédents sont retrouvés chez les personnes atteintes du névrome de Morton :

• un syndrome du canal carpien. D’ailleurs, du fait de la compression du nerf, on le compare souvent au névrome de Morton.
• Ou encore un trouble osseux comme un hallux valgus : une déformation de l’avant-pied souvent appelée oignon.

Diagnostic clinique

Le diagnostic est souvent difficile à poser car d’autres pathologies affichent des symptômes similaires.

Alors, afin de poser un diagnostic clair, votre médecin effectue un examen clinique minutieux. Cette exploration est une recherche pour
retrouver les symptômes apparents. À savoir :

• retrouver le trajet douloureux lors de la mise en extension des orteils,
• identifier la perte de sensibilité des orteils concernés.

Aussi, la palpation d’une masse entre vos deux métatarses en question est réalisée. Ainsi qu’une observation plus globale de votre posture debout afin d’analyser la position de votre pied au sol. Et notamment de vos orteils, qui peuvent être écartés ou déformés, comme par exemple en cas d’orteils en griffe.²

Enfin, un test dynamique de marche peut révéler des difficultés à marcher.

Examens complémentaires

Il est possible de confondre le syndrome de Morton avec :
une bursite du pied,
une fracture des sésamoïdes : les petits os situés sur les phalanges,
ou encore une verrue plantaire.

Afin d’écarter ces troubles, des examens complémentaires sont réalisés : une IRM ou encore une échographie.

Mais alors une fois posé le diagnostic de la Maladie de Morton, quel traitement envisager ? Votre médecin peut vous conseiller le port de semelle orthopédique. Mais aussi des séances de kinésithérapie ou des soins ostéopathiques.

Parfois ces méthodes non invasives ne suffisent pas. Il est alors possible d’envisager la chirurgie pour décomprimer le nerf.

Un soin complet

Votre ostéopathe va d’abord venir travailler localement, sur le nerf et son environnement direct :

• • • les orteils,
    • les métatarses,
    • et l’aponévrose plantaire, la membrane située sous votre pied.

Ce soin permet de décomprimer le nerf en souffrance et soulager immédiatement vos douleurs.

Ce travail spécifique peut parfois nécessiter une séance entière, voire deux. Cela dépend de votre récupération au traitement et de l’ancienneté de votre névrome.

Le travail et les manipulations de l’ostéopathe passent également par :

• • • la cheville,
    • le genou,
    • et les zones de contraintes qui peuvent venir bloquer le nerf commun.

Une attention particulière pour votre posture

Un problème au niveau de votre posture peut être identifié à la suite de cette observation globale de votre corps. En effet, une mauvaise position ou un déséquilibre provoque, avec le temps, des appuis instables du pied au sol. Ce qui augmente alors les contraintes sur celui-ci.

Une structure joue un rôle très important dans votre posture : c’est votre bassin. Mais aussi d’autres capteurs qui peuvent être perturbés : votre mâchoire, vos cervicales ou encore votre diaphragme. Votre ostéopathe veille alors au bon équilibre des structures responsables afin de soulager vos symptômes. Mais aussi dans le but d’agir plus globalement sur les causes de leur apparition.

Enfin, pour soulager vos douleurs, notamment lorsqu’elles sont trop intenses, évitez la marche et privilégiez les massages du pied. Aussi, optez pour des chaussures larges et confortables qui ne compriment pas vos orteils.