Névralgie faciale, névralgie du trijumeau et ostéopathie

Comme d’autres névralgies, la névralgie faciale peut-être longue à diagnostiquer.
Aller-retour entre le dentiste et le médecin généraliste, puis le neurologue. Le diagnostic ne se fait pas en quelques jours, mais parfois en quelques mois, voire quelques années.
La douleur est très handicapante, et les traitements ne sont pas toujours efficaces.
Retour sur cette névralgie qui gâche la vie de ceux qui sont atteints.

La névralgie faciale n’est pas une pathologie courante.
Il est très rare d’en avoir entendu parler, ou de connaître quelqu’un dans notre entourage qui est atteint. Simplement car la névralgie faciale touche entre 10 et 20 personnes sur 100 000S¹.
Si cette pathologie est rare, cela rend le combat de la personne atteinte encore plus difficile. Car elle est souvent confrontée à un sentiment d’impuissance et de solitude dans son parcours thérapeutique.

Quels sont les symptômes de la névralgie faciale, aussi appelée la névralgie du trijumeau ?

Pourquoi est-il difficile de la diagnostiquer ?
Les 1ers symptômes sont souvent trompeurs pour le·l·a patient·e. Douleur au niveau des lèvres, de la mâchoire ou des gencives, voire du menton, on pense alors qu’il s’agit d’un problème dentaire. Une carie ? Le·la dentiste cherche mais ne trouve pas. Normal car vos dents ne sont pas en cause.
Autre variante de la douleur, celle proche de la migraine localisée au niveau du front. On prend une aspirine, et lorsque cela recommence on prend RDV chez le·la médecin généraliste. Qui peut mettre beaucoup de temps à suspecter une névralgie faciale, ce qui est tout à fait normal.
La névralgie² peut se situer sur l’une des trois branches de votre nerf trijumeau. En fait selon la localisation de la névralgie, les douleurs se situent à des endroits différents :

• au niveau du menton, de la joue et en remontant vers l’avant de l’oreille
• au milieu de l’arcade sourcilière, sur le front et en descendant sur l’arrête du nez,
• au dessous de l’orbite, sur la pommette

Parfois la douleur s’associe à un excès de salive, ainsi qu’à un larmoiement inattendu.
Avec le temps, les douleurs peuvent évoluer, car une autre branche du nerf trijumeau peut être atteinte.

Névralgie faciale ou sclérose en plaques ?

En cas de névralgie faciale il faut être très vigilant aux autres symptômes associés. Ces derniers pouvant faire penser à une sclérose en plaque. En effet la névralgie faciale est un symptôme parmi d’autres de la sclérose en plaque. Parlez-en avec votre médecin ou neurologue directement qui pourra vous rassurer. De manière générale, il est important de ne pas attendre. Et de consulter son médecin dès que ce type de symptômes apparaît.

Comment les patient·es décrivent leur douleur en cas de névralgie faciale ?

La douleur en cas de névralgie du trijumeau ne touche qu’un seul côté du visage.
La douleur est très forte, elle peut ressembler à une décharge électrique, un coup de poignard, ou une sorte de brûlure. La douleur est souvent qualifiée d’insupportable. Elle se manifeste en général sous forme de crise, qui peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes.
Ces douleurs peuvent survenir sans prévenir. En touchant simplement votre visage, en souriant, en mangeant, en vous brossant les dents, ou encore simplement en parlant.
La douleur provient de situation du quotidien ce qui amplifie la frustration car il n’y a pas de gestes à éviter.
Avec le temps les crises peuvent devenir plus fréquentes, plus longues, plus intenses.
La névralgie du trijumeau est une pathologie très dure à vivre au quotidien. Vous trouverez de nombreux témoignages de souffrance de la part de personnes atteintes.
L’entourage de la personne touchée voit aussi son quotidien bouleversé. D’une part car il est difficile de voir quelqu’un que l’on aime souffrir. Mais surtout car la personne atteinte peut être victime d’anxiété, et même de dépression dans certains cas.

Mettre un nom sur ses douleurs

Comme expliqué plus haut, le diagnostic de la névralgie faciale peut être long, très long. Ce qui laisse les patient·es dans une errance thérapeutique qui peut être très difficile à vivre. On ne sait pas ce que l’on a, donc impossible de le soigner.
Voici ce avec quoi il est courant de confondre la névralgie faciale :

• une migraine
• une sinusite
• un problème dentaire
• un glaucome
• un zona ophtalmique
• une artérite temporale de Horton
• une autre névralgie glossopharyngienne

Il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de prévenir l’apparition d’une névralgie faciale. Mais certains traitements³peuvent être efficaces selon les patient·es.

Quels médicaments pour une névralgie faciale ?

En cas de névralgie faciale, bien souvent le 1er réflexe est de prendre des médicaments anti-douleurs. Ces derniers ne sont malheureusement que très peu efficaces. Des médicaments prescrits par votre médecin pourront soulager en partie la douleur en cas de crise.
Le problème des traitements médicamenteux c’est qu’ils peuvent être efficaces dans un premier temps. Mais à la longue les patient·es développent des résistances, ils ne font plus effet.

Chirurgie et névralgie faciale

Vient alors l’alternative de la chirurgie⁴. Il existe plusieurs techniques. Cependant, elles présentent des risques comme une perte de sensibilité au niveau du visage. Aussi, certain·es patient·es ont vu leurs douleurs revenir, plusieurs mois ou plusieurs années après leur chirurgie.
C’est pour cela qu’en général la chirurgie s’applique en dernier recours.
Contactez directement votre médecin généraliste ou votre neurologue pour en discuter. Ils seront les mieux placés pour répondre à toutes vos interrogations.

Les médecines dites douces ou naturelles proposent des alternatives intéressantes. Notamment pour traiter la névralgie du trijumeau soit par l’ostéopathie et soit l’acupuncture. Certaines personnes notent une amélioration grâce à l’homéopathie.

Que fait un ostéopathe en cas de névralgie faciale ?

Le travail de l’ostéopathe est notamment de redonner de la mobilité au nerf trijumeau.

Votre ostéopathe traite chaque structure qui entoure le nerf de près ou de loin.
Et vérifie notamment que tout ce qui est sur le trajet du nerf trijumeau fonctionne.
Depuis son émergence au niveau des os de la face, jusqu’à vos muscles tendus au niveau de votre visage. Ainsi que les os de votre crâne en lien avec ce nerf.

Des techniques crâniennes très douces permettent également de libérer des tensions à l’origine des symptômes et sensations que vous ressentez.

L’ensemble des tensions de la colonne, du bassin et du crâne sont également traitées.

Le soin permet également de libérer les zones gâchettes, c’est -à -dire, celles qui lors de leur utilisation ont tendance à provoquer une crise de douleur du nerf.

Mâchoire, élocution et névralgie

Enfin, un travail est entrepris sur :

• l’élocution,
• les muscles de la gorge, de la langue, de la mâchoire et de la face,
• ainsi que les articulations de la mâchoire.

“Dans le cas de la névralgie trigéminale, on va accompagner la personne pour l’aider à retrouver de bonnes sensations. Que ce soit sur la face, la mâchoire et la langue lors de la prise de parole, de la mastication/déglutition et sur les expressions du visage. Le travail s’effectue avec des techniques douces guidées par les sensations du patient. L’objectif étant de trouver avec lui les techniques et exercices qui le soulageront le mieux et de l’aider à le mettre en place au quotidien.”
Clément Arnaudon, Ostéopathe DO

Les crises peuvent être provoquées par des gestes simples du quotidien, comme parler. Certain·es patient·es peuvent donc être réticent·es à parler, manger, etc.
Ce travail spécifique permet un retour à la normale.