Environ deux tiers des personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer sont des femmes. Du fait peut-être de l ‘espérance de vie des femmes plus longue que celle des hommes ?
Les femmes et la maladie d'Alzheimer : l’influence du sexe
Une étude récente dévoile une autre cause potentielle qui pourrait expliquer cet écart statistique.
Selon Lisa Mosconi, professeur à la tête de l’étude parue dans le journal Neurology1 , la ménopause serait un facteur de risque dans la maladie d’Alzheimer.
Une étude mixte
Cette étude a analysé un groupe d’hommes et de femmes âgés d’une cinquantaine d’années.
Tous les participant·es avaient les mêmes antécédents et ne présentaient aucune déficience cognitive. Et leurs indicateurs de santé, comme la pression artérielle par exemple, étaient également tous similaires.
Les participant·es ont donc dû passer divers examens d’imagerie médicale, afin de mesurer quatre biomarqueurs liés à la maladie d’Alzheimer.
Il s’agissait ici d’analyser :
- Les niveaux de matière grise du cerveau.
- Les niveaux de matière blanche du cerveau.
- L’accumulation de plaques amyloïdes, l’un des marqueurs principaux d’Alzheimer.
- La vitesse avec laquelle le cerveau métabolise le glucose.
Des résultats moins encourageants côté femmes
Les chercheur·euses ont constaté des résultats moins satisfaisants chez les femmes en comparaison aux biomarqueurs du groupe masculin. Et ce, pour les 4 indicateurs de santé du cerveau testés.
Comparativement :
- Les femmes avaient en moyenne 30 % de plaques bêta-amyloïdes supplémentaires.
- Leur cerveau métabolisait le glucose à des taux inférieurs de 22 %.
- Les volumes de matière grise et blanche dans le cerveau étaient plus faibles d’environ 11%.
Maladie d’Alzheimer et hormones : l’impact de la ménopause
« Nos résultats suggèrent que les femmes d’âge moyen sont certainement plus exposées à la maladie d’Alzheimer. Et cela pourrait être dû aux niveaux d’œstrogènes plus faibles durant la ménopause et après celle-ci », souligne Lisa Mosconi.
« Toutes les hormones sexuelles sont probablement impliquées. Mais les résultats chez les femmes observées dans notre étude évoquent que la chute d’œstrogènes est possiblement impliquée dans les anomalies des biomarqueurs liés à Alzheimer ».
La santé du cerveau des femmes
Les résultats de l’étude montrent un lien entre le vieillissement naturel du cerveau et le sexe.
Et les complications liées à la santé du cerveau des femmes ne se limitent pas à la maladie d’Alzheimer. Les femmes sont :
- trois fois sujettes aux migraines que les hommes.
- deux fois plus susceptibles que les hommes de souffrir d’anxiété et de dépression.
- trois fois plus à risque de développer une maladie auto-immune. Y compris celles qui touchent au cerveau comme la sclérose en plaques.
Quand le cerveau manque d’énergie
Les hormones sont particulièrement importantes pour le fonctionnement de votre organisme, mais aussi de votre cerveau. Elles lui fournissent l’énergie dont il a besoin. Des taux d’hormones élevés sous-entendent ainsi que le cerveau dispose de suffisamment d’énergie.
Chez les hommes, l’hormone sexuelle, la testostérone, ne diminue pas tellement avec le temps. Pour les femmes en revanche, les œstrogènes diminuent lors de la ménopause. Le cerveau devient alors plus vulnérable avec l’âge.
Ménopause : rééquilibrer les hormones pour prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Bien que l’étude affiche des résultats clairs, les chercheur·euses s’accordent à dire que des travaux supplémentaires sont nécessaires.
Notamment avant d’effectuer toute recommandation sur un éventuel traitement hormonal de substitution pour prévenir la maladie d’Alzheimer.
Traitement hormonal : des avis contradictoires
Une étude finlandaise montre en effet des résultats opposés.
Un traitement hormonal pour la ménopause au long cours pourrait être associé à une augmentation du risque de maladie d’Alzheimer. Notamment chez les femmes ayant commencé leur traitement avant 60 ans et pour des durées d’exposition supérieure à 10 ans.
L’étude dévoile en revanche que la prise d’œstrogènes par voie vaginale, elle, ne semble pas avoir d’incidence.2
Les causes de la maladie d’Alzheimer encore peu connues
Rappelons que cette maladie reste encore quelque peu incomprise et qu’elle implique un grand nombre de facteurs environnementaux et génétiques.3
La baisse d’œstrogènes lors de la ménopause n’est donc pas le seul facteur de risque dans la maladie d’Alzheimer chez la femme.
Comment prévenir la maladie d’Alzheimer chez les femmes ?
En attendant d’autres études et un éventuel traitement substitutif, vous pouvez agir de votre côté.
Vérifiez vos antécédents familiaux
Connaître votre historique familial permet de le prendre en compte.
« Les risques de développer Alzheimer sont d’environ 30% pour les antécédents familiaux maternels, et d’environ 9% pour les antécédents familiaux paternels », précise le professeur Mosconi.4
Prenez soin de votre cerveau
Le cerveau fait rarement partie des choses que l’on surveille. Quelques règles d’hygiène de vie peuvent vous aider à maintenir un cerveau en bonne santé. Et ainsi réduire les risques de déclin cognitif.
- Un régime alimentaire sain, riche en fruits et légumes, pauvre en produits ultra-transformés et en sucres raffinés.
- Une exposition réduite aux produits chimiques et aux perturbateurs endocriniens.
- Une consommation de caféine modérée.
- Un sommeil de qualité.
- Une activité physique régulière et adaptée.
- Une gestion saine du stress et de l’anxiété.
- L’arrêt du tabac.
Notes et réferences
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- https://n.neurology.org/content/95/2/e166↩
- https://www.univadis.fr/viewarticle/un-surrisque-de-maladie-d-alzheimer-chez-les-utilisatrices-de-traitement-hormonal-de-la-menopause-659813#:~:text=Une%20%C3%A9tude%20finlandaise%20montre%20que,par%20rapport%20aux%20non%20utilisatrices↩
- https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=alzheimer_pm↩
- https://n.neurology.org/content/92/15/e1745↩
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