Maladie de Lyme : l’intérêt de l’ostéopathie

Fièvre, frissons, courbatures, raideur de nuque, essoufflement, maux de tête et fatigue. Voici quelques-uns des symptômes de la maladie de Lyme.
Lorsque cette maladie est diagnostiquée rapidement, elle peut être facilement traitée. Dans le cas contraire l’infection peut devenir chronique.
Seulement, le diagnostic est complexe à poser car les symptômes ressemblent à ceux de nombreuses atteintes. Et varient selon les phases de la maladie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on appelle la maladie de Lyme : la Grande Imitatrice.
Cette maladie se contracte à la suite d’une piqûre de tique, qui peut souvent passer inaperçue.
Tous ces éléments expliquent que les personnes atteintes de la maladie de Lyme se retrouvent souvent en errance thérapeutique. Parfois des années durant.
Alors qu’est ce que la maladie de Lyme ? Comment l’identifier ? Quels traitements sont proposés et comment l’ostéopathie peut vous accompagner vers la guérison ?

Définition de la Maladie de Lyme

La maladie de Lyme est aussi appelée borréliose de Lyme. Ou encore à tort, maladie de Lime.
La bactérie à incriminer, qui se transmet de la tique à l’humain, est appelée borrelia. Elle fait partie de la famille des spirochètes, des microbes en forme d’hélice.

Plusieurs questions interrogent sur cette maladie :

La maladie de Lyme est-elle contagieuse ? La réponse est non car elle se contracte à la suite d’une infection causée par une piqûre de tique. Et non d’une personne à une autre. En revanche, elle peut se transmettre par voie materno-fœtale¹. Ainsi, une future maman porteuse de la maladie de Lyme peut transmettre la maladie au fœtus.
La maladie de Lyme est-elle mortelle ? Non, elle n’est pas mortelle. Cependant, les symptômes qu’elle apporte peuvent l’être. Notamment dans le cas d’insuffisance cardiaque ou d’accidents vasculaires cérébraux, les AVC.

Symptômes de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme se caractérise par des douleurs. Mais aussi divers signes qui peuvent survenir des semaines ou parfois même des mois après la piqûre de tique. Elle comporte plusieurs phases d’atteinte, 3, dont chacune peut durer des années. On les distingue notamment par le temps.

La première phase débute environ 3 jours à un mois après la morsure.

Maladie de Lyme en stade 1 : l’état grippal

Les premiers signes se caractérisent par les symptômes de l’état grippal :

• frissons,
• fièvre,
• maux de tête,
• douleurs musculaires, votre corps vous fait mal. et une grande fatigue.

Si ces symptômes grippaux se manifestent en plein été, cela peut vous alerter plus rapidement.
Aussi, une plaque rouge avec une inflammation peut apparaître. On appelle cette lésion cutanée l’érythème chronique migrant, dit ECM. Elle peut disparaître spontanément en quelques jours ou semaines.

L’apparition de cette plaque ne conduit pas nécessairement à la maladie de Lyme. Et elle n’est pas non plus systématique à la maladie. En effet, environ 20 et 50%² des personnes infectées connaissent cette manifestation. Aussi, cet ECM peut passer inaperçu s’il est localisé sur le cuir chevelu par exemple.
Enfin, il est important de rappeler que la maladie guérit spontanément au premier stade dans 70 à 80% des cas³. Selon les estimations de l’Académie Nationale de Médecine.

Maladie de Lyme en stade 2 : des douleurs et blocages articulaires

Cette phase peut survenir plusieurs mois, voire plusieurs années après la piqûre et durer tout autant. On parle d’arthrite de Lyme.
À ce stade, des douleurs articulaires peuvent apparaître, avec parfois des gonflements au niveau des articulations.
On peut également parfois observer des symptômes neurologiques, comme :

• une inflammation des nerfs,
• une paralysie faciale,
• ou encore une méningite.

Dans de plus rares cas, des signes cardiaques sont aussi présents : palpitations, douleurs de poitrine, etc.
En cas d’apparition d’essoufflements accompagnés de douleurs dans la poitrine, consultez votre médecin sans attendre.

Maladie de Lyme en stade 3 : des signes neurologiques et cutanés

Dans cette troisième phase 3, vous retrouvez les mêmes signes de la maladie que ceux connus en phases 2. Mais en plus de ces signes neurologiques, il peut exister une atteinte cutanée. Notamment une décoloration rouge et violacée de la peau. Comme​ pour ​la maladie de Pick Herxheimer, qui évolue vers une atrophie de la peau. Cette dernière se rétracte alors par endroits.
Il peut aussi s’agir d’un lymphocytome cutané bénin, également appelé lymphocytome borrélien. Il est notamment caractérisé par l’apparition de nodules violacés.
Ce dernier stade peut s’étendre sur des années.

La forme chronique de la Maladie de Lyme reconnue depuis peu

Cette forme de la maladie de Lyme est reconnue depuis peu par la Haute Autorité de Santé, en juin 2018. D’ailleurs, elle peine encore à regrouper des recommandations sur sa prise en charge. En effet, il existe des divergences au sein même des instances sanitaires.
Vous pouvez ainsi parfois vous retrouver à consulter plusieurs spécialistes, sans forcément avoir de réponses. Et donc attendre des années avant que le diagnostic de la maladie ne soit posé.
Dans son livre, Judith Albertat raconte son parcours et les difficultés auxquelles elle a dû faire face pour le diagnostic de sa maladie.

La bactérie borrelia

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse dont l’agent responsable est une bactérie appelée borrelia. Elle est transmise à l’homme par une piqûre de tique infectée. Seulement certaines tiques transportent cette bactérie.
Les tiques porteuses se contaminent lorsqu’elles se nourrissent du sang d’animaux sauvages infectés. Mais la plupart de ces animaux ne développent pas la maladie.
En Europe, il s’agit des tiques Ixodes que l’on retrouve dans les régions boisées et humides.
Et en effet, certaines régions enregistrent davantage de contamination à la maladie de Lyme.

Des régions plus touchées que d’autres ?

Personne n’est vraiment à l’abri de la maladie de Lyme, bien que certaines personnes soient plus exposées à celles-ci. Mais il semble que certaines régions remontent davantage de contamination.
Dans certaines régions des États-Unis⁴, 100 % des tiques sont porteuses de la bactérie. Dans l’hexagone, ce taux oscille entre 5 et 20 % de tiques infectées suivant nos régions.

Les régions les plus touchées semblent être l’Auvergne, le Limousin, la région Rhône-Alpes, l’Alsace et la Lorraine.
Ainsi, les personnes touchées sont notamment celles qui fréquentent ces endroits. Particulièrement au sein d’environnement boisés comme les forêts. Ainsi, certaines professions et activités peuvent y être davantage exposées :

• les gardes forestier·es,
• les bûcheron·nes,
• agriculteur·trices,
• randonneur·euses,
• etc.

Selon l’Institut de Veille Sanitaire, on recense en France environ 104 nouveaux cas pour 100 000 habitant·es⁵. Un chiffre certainement sous-estimé, tous les cas de la maladie de Lyme ne sont pas tous diagnostiqués.

Votre médecin procède d’abord à un interrogatoire afin de savoir s’il existe un antécédent de piqûre. Antécédent qui peut d’ailleurs être confirmé par l’apparition de plaques.
Rappelons que l’apparition de plaques après une morsure de tique n’est pas obligatoire. Et quand bien même ces plaques sont apparues, elles peuvent être confondues avec la manifestation d’une allergie.

Maladie de Lyme et errance thérapeutique

De nombreuses personnes atteintes de la maladie de Lyme se heurtent à l’errance thérapeutique et à l’incompréhension du corps médical. Qui n’est pas toujours formé sur le sujet ou en accord avec le diagnostic posé.
En effet, les symptômes de la maladie de Lyme imitent de nombreuses autres maladies. De par leur nombre et leur variation d’un·e patient·e à l’autre.
La borréliose de Lyme est ainsi souvent confondue avec :

• la fibromyalgie,
• des maladie auto-immunes,
• une atteinte nerveuse.

Il ne s’agit là que d’une infime partie des maladies qui comportent les mêmes signes.
Et la complexité des symptômes engendre une très grande difficulté dans le diagnostic de la maladie. De plus, il n’est pas toujours évident de savoir quand a eu lieu la piqûre et si même il s’agissait d’une tique.

Les examens complémentaires à la recherche d’anticorps

Des analyses sanguines permettent de mesurer la quantité d’anticorps spécifiques dans l’organisme. Le test positif confirme alors le diagnostic.
Il est important de souligner ici que ce test est parfois négatif. C’est notamment le cas si vous ne présentez pas assez d’anticorps pour détecter la bactérie.
D’ailleurs, ces anticorps ne sont généralement pas visibles pendant les 6 premières semaines qui suivent la morsure⁶. Ainsi, vous pouvez avoir un faux négatif et être porteur·euse de la maladie.

Le traitement de la maladie de Lyme dépend de son stade.

Traitement de la maladie de Lyme en phase 1

Au stade 1, une prise d’antibiotique permet de guérir rapidement et de manière définitive de la maladie.
Mais cette prescription n’est pas systématique. En effet, la zone est surveillée sur 30 jours lorsque l’examen physique révèle une trace de piqûre. Et en l’absence de symptômes, il ne vous est pas prescrit de traitement.

Traitement de la maladie de Lyme en phase 2 et 3

Une prise de sang est réalisée. Lorsque le test est positif, la prise d’antibiotiques dure plus longtemps. Et la dose est généralement plus forte qu’en phase 1.
Lorsqu’il y a suspicion de la maladie et que le test est négatif, alors la prise d’antibiotiques est administrée. Et cela jusqu’à la disparition des symptômes.
Dans cette dernière phase, la mise en place du traitement est plus difficile. La prise d’antibiotiques peut durer plusieurs mois et s’associer à d’autres médicaments contre l’infection.
Ainsi, la maladie de Lyme peut disparaître lorsque le traitement adéquat est mis en place. Et ce, même si vous êtes atteint·e depuis plusieurs années.
Une prise en charge précoce permet un traitement plus rapide de la maladie. Mais lorsque cela arrive tardivement, la récupération prend plus de temps. Et alors les douleurs peuvent s’installer et devenir chroniques.

Quid d’un vaccin contre la maladie de Lyme ?

Il n’existe à ce jour aucun vaccin contre la maladie de Lyme. Et cela bien que des recherches soient menées.

Il est fréquent de consulter en ostéopathie pour les symptômes de la maladie. Avant même que le diagnostic n’ait été posé. D’ailleurs, si votre ostéopathe suspecte la maladie de Lyme, iel peut vous diriger vers votre médecin.

Une fois le traitement mis en place, votre ostéopathe intervient en soutien. Afin d’accélérer la récupération et vous débarrasser des séquelles de la maladie.
En raison de la chronicité de l’atteinte, un suivi régulier permet de vous accompagner dans votre parcours de soin. D’ailleurs, l’accompagnement en ostéopathie peut s’établir lors des différents stades de la maladie de Lyme. Et ce, pour réduire vos symptômes et vos douleurs.
Voyons en détails les axes de soins pour traiter naturellement la maladie de Lyme.

Soutenir votre système musculo-squelettique

Lorsque la maladie de Lyme survient, vos douleurs peuvent se manifester dans tout le corps. Et une raideur accentue alors vos douleurs. Elle peut même vous empêcher de bouger correctement.
Le travail de l’ostéopathe consiste à redonner de la souplesse, de la mobilité à votre corps. Et ainsi éviter l’enraidissement. Pour ce faire, un travail sur vos cervicales s’opère. Ainsi que sur vos lombaires, bassin, membres, et même votre crâne.
En effet, vous aider à retrouver votre mobilité permet de venir casser le cercle vicieux de l’immobilité. Ce qui a tendance à enraidir vos articulations. Mais cette action permet aussi de drainer les toxines afin de diminuer l’inflammation de ces mêmes articulations. Notamment en stade 2 de la maladie par exemple.
Le soin s’adapte à chaque patient·e, selon le stade d’atteinte de la maladie et les symptômes.

Équilibrer les différents systèmes de votre corps

Votre ostéopathe s’intéresse à l’ensemble de votre corps. C’est notamment pourquoi les zones à distance de votre douleur sont explorées.
En effet, tous les systèmes de votre corps interagissent entre eux. Vos systèmes sont interdépendants. Et notamment vos systèmes :

• • musculaire,
  • vasculaire,
  • articulaire,
  • nerveux,
  • endocrinien,
  • immunitaire,
  • et d’autres.

Ainsi, lorsque l’un est atteint, il peut avoir un impact sur un autre.
Prenons l’exemple d’un trouble nerveux : une inflammation du nerf crural, le nerf situé en avant de votre cuisse. Dans cette situation, l’information nerveuse transmise de votre muscle à votre cerveau ne lui parvient pas. Ainsi, il ne se contracte pas. Ce qui peut empêcher l’articulation de votre genou de fonctionner elle-même correctement.
C’est pourquoi votre ostéopathe effectue un travail global. Ce qui permet d’équilibrer le fonctionnement d’un ou de plusieurs de vos systèmes et leur connexion.

Accompagner votre système immunitaire

Votre ostéopathe peut travailler à relâcher vos tensions musculaires et articulaires. Mais aussi s’atteler au renforcement de votre système immunitaire. Ce qui passe par l’amélioration de votre circulation sanguine. Mais aussi votre circulation lymphatique, en charge du transport des anticorps.
Afin d’aider le travail de votre système immunitaire, impacté par la maladie de Lyme, votre corps est soigné dans son ensemble.
Ainsi, votre ostéopathe s’intéresse à l’alignement de votre colonne vertébrale, de votre tête à votre coccyx.
À partir de cette base, votre système cardiovasculaire est ensuite vérifié. Donc en particulier votre thorax et votre abdomen.
Enfin, vos organes tels que votre foie ou votre rate peuvent être travaillés lors du soin.
Ce travail se fait petit à petit, étape par étape. Sur plusieurs semaines et parfois mois. Et notamment afin de ne pas sur-solliciter votre système et l’épuiser.

Limiter les conséquences de la prise d’antibiotiques

La prise répétée d’antibiotiques dans la maladie de Lyme sature votre organisme. Ainsi, les premiers organes concernés sont votre foie et vos reins. Mais vous pouvez aussi connaître des brûlures d’estomac.
Aussi, cela peut également avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement de vos intestins et de votre côlon. Conséquences exacerbées dans le cas où vous présentez au préalable des troubles digestifs comme un colon irritable.
Ainsi, pour soulager les troubles du transit, votre ostéopathe travaille sur l’ensemble de vos organes viscéraux.
Enfin, un travail de drainage peut être effectué pour vous aider à lutter contre les effets des médicaments.

Agir sur le stress

Les crises récurrentes de la maladie, les symptômes et l’éventuelle errance thérapeutique sont souvent synonymes de stress et d’anxiété. En plus des douleurs.
Des troubles du sommeil ou encore une fatigue importante ou chronique peuvent causer un stress important au niveau du corps. Et ceux-ci peuvent engendrer un état d’anxiété chronique. Voire même dans certains cas, conduire à un état dépressif. Un réel effet domino sur lequel il faut agir.
Le travail en ostéopathie permet d’améliorer la qualité de votre sommeil, de réduire votre fatigue et ainsi votre sensibilité au stress.