Maladie de Ledderhose : quelle prise en charge propose l’ostéopathie ?

Vous avez remarqué, un peu par hasard, des petites boules sous un ou sous vos deux pieds ? Celles-ci ne sont pas particulièrement douloureuses ?

Ou au contraire, vous ressentez comme une sensation de corps étranger sous le pied ? Ainsi qu’une gêne ou une douleur lorsque vous marchez ?

Il peut s’agir de la maladie de Ledderhose. On l’appelle aussi fibromatose plantaire, ou encore, à tort, maladie de lait de rose. Elle se caractérise par l’apparition de fibromes, de petites tumeurs bénignes sur la voûte plantaire. Cette dernière est l’ensemble d’articulations, de ligaments et de muscles qui dessinent la courbure en dessous de votre pied.

C’est une maladie souvent silencieuse et asymptomatique, il est pourtant important de l’identifier rapidement.

Revenons ensemble sur ce trouble, les manières de le reconnaitre, ses causes d’apparition. Mais aussi sa prise en charge non invasive, notamment via des soins ostéopathiques.

Il s’agit d’une maladie décrite pour la première fois en 1897, par un médecin allemand qui lui donne son nom.

Cette pathologie touche l’aponévrose plantaire, une sorte de lame fibreuse située sous le pied et qui s’étend des orteils jusqu’au talon. Elle permet de soutenir l’arche du pied.

On parle de la maladie de Ledderhose, quand des petites boules se développent, au niveau de cette aponévrose plantaire.

Ces nodules sont sous la peau, et généralement localisés dans la portion centrale de la voûte plantaire. C’est-à-dire où votre pied n’a pas de contact avec le sol. Cette atteinte peut concerner les deux pieds.

La maladie de Ledderhose est au pied ce que la Maladie de Dupuytren est à la main. Il s’agit en effet du même type de pathologie, une fibromatose. Mais dans le cas de la maladie de Ledderhose, elle se développe au niveau du pied.

Parmi les personnes atteintes de la maladie de Ledderhose, 40% à 50% d’entre elles sont touchées par la maladie de Dupuytren.¹

Plus rarement, cette maladie peut aussi se localiser au niveau du pénis. On parle alors de la maladie de Lapeyronie.

L’apparition de cette maladie est le plus souvent indolore et asymptomatique.

Cependant, on remarque :

• Une gêne sous le pied, notamment lorsque vous marchez.
• Des difficultés à trouver des chaussures adaptées.
• Une sensation de corps étranger sous le pied. Un peu comme si vous avez un gros caillou dans la chaussure.
• Une ou plusieurs petites boules sous le pied.
• Parfois, cette atteinte provoque des démangeaisons sous les pieds.

La maladie de Ledderhose ne provoque pas, ou très rarement, de rétraction des orteils. Contrairement à la Maladie de Dupuytren qui provoque une rétractation des muscles et des doigts.

Des douleurs sur la voûte plantaire peuvent être aussi causées par une fasciite plantaire, aussi appelée aponévrosite plantaire. Qui se caractérise par des douleurs sous le pied, près du talon.

Le syndrome de Morton, lui, génère des douleurs sous l’avant du pied. Ainsi que des fourmillements ou des brûlures au niveau des orteils.

Les causes de maladie de Ledderhose sont encore peu connues, mais il semble qu’il y ait des facteurs prédisposants. D’après les chercheurs et médecins, on retrouve :

• Une prédisposition génétique dans 40 à 50% des personnes atteintes de la maladie.
• Des traumatismes du pied engendrés par des chocs répétitifs chez le·la sportif·ve.
• La présence de diabète.
• La prise de médicaments antiépileptiques.
• Une immobilisation prolongée à la suite d’une fracture du pied.
• Une intervention chirurgicale sur cette zone.
• La consommation excessive d’alcool.

On remarque une prédominance chez les hommes de plus de 40 ans.²

La maladie de Ledderhose peut également toucher l’enfant, mais plus rarement. Il existe une prédominance chez les filles, avec une prédisposition génétique dans 70% des cas.³

Le diagnostic clinique passe d’abord par l’observation de la plante des pieds par votre médecin. Une flexion dorsale, c’est-à-dire un mouvement qui rapproche votre pied de l’axe de votre jambe, doit être effectuée. Afin d’étirer l’aponévrose et ainsi mettre en évidence les nodules.

Les examens complémentaires

Des examens complémentaires peuvent être prescrits par votre médecin en cas de doute sur le diagnostic. Il peut s’agir d’une échographie ou encore d’une IRM. Afin de déterminer la localisation, le nombre et la forme des nodules.

Cela permet notamment de poser un diagnostic différentiel. Et donc d’écarter une tumeur bénigne comme un lipome ou une tumeur maligne, appelée sarcome.⁴

Maladie de Ledderhose : quels traitements ?

Lorsque la maladie est repérée assez tôt, le port de semelle peut corriger et soulager l’appui du pied.
Des séances avec un kinésithérapeute par ondes de chocs peuvent aussi être proposées.

L’opération chirurgicale est généralement proposée lorsque la maladie occasionne des troubles fonctionnels très importants.

C’est dans le processus de traitement que l’ostéopathe intervient.

Son travail consiste notamment à traiter les effets secondaires et les dommages collatéraux. Ceux-ci peuvent entraîner des troubles sur le reste du système musculo-squelettique.

L’ostéopathe utilise différentes techniques ostéopathiques afin de prodiguer un soin complet et adapté à chacun. Son travail passe par des manipulations au niveau du pied et sur l’environnement immédiat. Mais aussi ailleurs que là où vous avez mal.

Les actions de l’ostéopathe sur l’aponévrose plantaire

Dans un premier temps, le travail de l’ostéopathe est local. Cela passe par des manipulations sur la zone atteinte afin de détendre l’aponévrose plantaire.

Le fait de la détendre permet notamment de retrouver un meilleur appui du pied au sol. Mais aussi de mieux vous chausser.

La prise en compte de l’environnement immédiat

L’ostéopathe travaille ensuite sur l’environnement immédiat, comme les os de votre pied et de votre cheville. Car si vous êtes atteint·e de la maladie de Ledderhose, il est très probable que vous ayez un mauvais appui au sol. Et ce mauvais appui peut entraîner un déséquilibre du pied, et ainsi créer des contraintes sur la cheville. Ces contraintes peuvent d’ailleurs aussi atteindre la jambe et la cuisse.

Ici, le travail des ostéopathes complète celui des kinésithérapeutes ou des podologues, avec notamment la prescription de port de semelles. Ce qui permet une prise en charge optimale, et d’améliorer le confort quotidien des patients du mieux possible.

Le travail à distance de l’ostéopathe

Le travail de l’ostéopathe prend en compte la globalité ́ de votre corps. Et cela passe par l’observation minutieuse de votre posture globale. En effet, des contraintes au niveau de votre bassin peuvent induire un mauvais appui du pied au sol.

L’ostéopathe corrige également les troubles sur vos hanches et votre colonne vertébrale. Mais aussi sur votre mâchoire, et même le contact entre vos dents. En effet, la mandibule est dotée de capteurs posturaux.

Le travail à distance de l’ostéopathe

Votre ostéopathe peut également intervenir suite à une opération chirurgicale. Son rôle ici est notamment d’améliorer le processus de cicatrisation. Mais aussi de vous faire retrouver une bonne mobilité du pied lors de la marche.