Hémorroïdes : avez-vous essayé l’ostéopathie ?

Il y a des maux dont vous n’osez parfois pas parler, comme les hémorroïdes.
Pourtant près d’un·e français·e sur deux y est confronté dans sa vie. Une crise hémorroïdaire peut faire très mal et peut venir troubler votre quotidien.
Douleurs, démangeaisons, sensation de brûlure au niveau de l’anus, etc. Quelles sont les causes d’apparition de la crise hémorroïdaire ? Comment prévenir sa survenue ? Comment soulager la crise hémorroïdaire de façon naturelle ?

Des hémorroïdes, tout le monde en a. Elles sont présentes dès la naissance. Ces petits reliquats de peaux en boule jouent un rôle très important dans la continence. C’est grâce à elles que nos selles et nos gaz sont retenus.
Elles constituent un réseau veineux et artériel très dense. Elles s’organisent en raison interne et externe.

• Les hémorroïdes externes
  Les hémorroïdes externes se situent au-dessous de l’anus, à la jonction avec la peau.
• Les hémorroïdes internes
  Les hémorroïdes internes quant à elles se localisent dans la partie haute du canal anal.

C’est donc un défaut de langage lorsque l’on dit que l’on a des hémorroïdes. Il est plus juste de parler de :

• • crise hémorroïdaire,
  • poussée hémorroïdaire,
  • crise d’hémorroïdes
  • une pathologie, ou une maladie hémorroïdale.

Pour faciliter la lecture de cet article, le terme du langage courant « hémorroïdes » est employé pour qualifier ce trouble.

Les hémorroïdes sont ​normalement présentes dès la naissance​. C’est sous l’influence de facteurs qui déclenchent que celles-ci peuvent ​augmenter de volume. Et donc sortir de l’anus dans le cas de crise hémorroïdaire interne.
Ces crises, qu’elles touchent les hémorroïdes internes ou externes, se caractérisent par :

• • • une sensation de chaleur,
    • de gonflement,
    • d’inconfort
    • et de pesanteur au niveau de l’anus.

Il est également possible d’avoir des démangeaisons.
Ces douleurs augmentent généralement lorsque vous allez aux toilettes ou lors d’un exercice physique. Il est aussi possible de remarquer des saignements lors de la défécation.

Hémorroïdes externes : les symptômes

Vous pouvez ici facilement les identifier et remarquer que la zone autour de votre anus est « enflée » et sensible. Notez au passage que les hémorroïdes externes sont ​plus sensibles​ que les hémorroïdes internes. Car il y a plus de fibres nerveuses sensitives dans cette zone.

Hémorroïdes internes : les symptômes

Les hémorroïdes internes se forment dans l’anus et prennent l’aspect d’une petite protubérance. On classifie la crise hémorroïdaire interne selon le stade d’évolution des hémorroïdes. Sachez qu’elles progressent d’un degré à l’autre si rien n’est fait. 1er degré : l’hémorroïde est à l’intérieur de l’anus

• • • • 2ème degré : l’hémorroïde sort au moment de la défécation et revient à l’intérieur
      • 3ème degré : l’hémorroïde doit se replacer avec le doigt après défécation
      • 4ème degré : l’hémorroïde ne peut être replacée dans l’anus

Il existe plusieurs causes¹, facteurs et terrains qui favorisent l’apparition d’hémorroïdes.

Des problèmes digestifs

La constipation est l’une des principales causes à l’origine des hémorroïdes. C’est notamment les efforts effectués pour évacuer les selles qui engendrent la survenue d’une crise. Ou encore l’utilisation de certains laxatifs qui peuvent venir aggraver la pathologie hémorroïdaire. Il est ainsi important de venir traiter la constipation si celle-ci est la cause de vos hémorroïdes.
Notez qu’un épisode de diarrhée peut également venir déclencher la maladie hémorroïdaire. D’ailleurs, qu’est-ce qu’un caca normal ?

Hémorroïdes chez la femme

Notez chères lectrices que chez les femmes, d’autres causes peuvent en être à l’origine. Les hémorroïdes peuvent en effet faire partie des troubles connus en période prémenstruelle, juste avant les règles. Notamment car la variation du taux hormonal vient chambouler et impacter votre circulation sanguine d’ailleurs on y vient. Mais aussi car les troubles digestifs sont fréquents avant et pendant les règles et ceux-ci peuvent induire les hémorroïdes.
C’est également un trouble fréquent chez la future et la jeune maman. Nombreuses sont les femmes qui souffrent d’hémorroïdes pendant leur grossesse et après l’accouchement.

Circulation sanguine et relâchement des tissus

Un défaut de retour veineux ou de circulation sanguine peuvent produire l’origine.
Une forte pression sur les veines anales, comprenez ici un excès d’afflux sanguin peut venir augmenter leur volume. Cela peut notamment arriver lorsque vous soulevez des objets lourds ou pratiquez un sport qui demande beaucoup d’efforts de poids.
Il pourrait également s’agir d’un défaut de vidange des veines anales. Il s’agit alors de la formation de caillots ou thromboses hémorroïdaires.
La sédentarité et notamment la position assise au bureau toute la journée peut venir causer des hémorroïdes. Le manque d’activité ne favorise pas un bon retour veineux.
Pour finir, il peut aussi s’agir d’un relâchement du tissu élastique qui est normalement censé retenir les hémorroïdes.

Autres facteurs

Le surpoids, le stress, la consommation excessive d’alcool et les plats épicés sont des facteurs qui peuvent favoriser l’apparition de la maladie.

La crise hémorroïdaire peut concerner absolument tout le monde², hommes comme femmes. Et ce, à n’importe quel âge bien que plus rare chez les enfants.
Environ un·e adulte sur deux âgé·e de plus de 50 ans est concerné·e par les hémorroïdes.
Dans une enquête française de grande ampleur :

• • • • 39 % des personnes interrogées déclarent avoir souffert au moins une fois d’un problème hémorroïdaire dans leur vie. Et plus d’un tiers d’entre eux au cours des douze derniers mois.
      • Seules 29 % des personnes qui décrivent un problème hémorroïdaire consultent un·e praticien·ne pour ce problème. Les ¾ consulte un·e médecin généraliste, le ¼ restant un·e gastro-entérologue.
      • 52 % prennent des médicaments, et seulement un tiers d’entre elles sur prescription médicale.

Le diagnostic est essentiellement clinique. Les hémorroïdes externes sont visibles de l’extérieur. Votre médecin examine les hémorroïdes internes et réalise un examen proctologique.
Pour ce faire, le·la médecin introduit un anuscope³ dans le canal anal pour faire le diagnostic. Cet examen permet notamment d’éliminer un cancer anal ou colorectal. Deux pathologies qui peuvent donner des symptômes similaires à la crise tout comme la fissure anale ou un abcès.

Lorsqu’il existe un saignement important ainsi que des signes associés de gravité comme un amaigrissement soudain ou des vomissements, votre médecin peut prescrire une endoscopie. Afin d’évaluer le tube digestif dans son ensemble.

Votre médecin peut vous prescrire des traitements médicamenteux⁴ afin de soulager la douleur comme des antalgiques. Ainsi qu’un traitement local : pommades, suppositoires ou crème contre les hémorroïdes. Ce point reste à discuter directement avec votre médecin, quoi qu’il en soit, veillez à respecter la posologie prescrite.
Dans certains cas, le recours à la chirurgie est nécessaire.
L’ostéopathe peut intervenir en soutien de l’opération chirurgicale. En amont et après l’opération afin d’optimiser votre bien être au quotidien et d’agir sur les éventuels effets secondaires.

Quel traitement naturel pour les hémorroïdes ? Un grand nombre de personnes souffrent de ce trouble et se demandent comment soulager les hémorroïdes naturellement. Certaines, car elles préfèrent éviter les solutions médicamenteuses. Mais la majorité des personnes qui cherchent des remèdes de grand-mère contre les hémorroïdes le font pour éviter de passer par la case médecin.
Attention cependant aux remèdes naturels contre les hémorroïdes que vous trouvez. N’allez pas empirer votre crise avec un cataplasme de légume.

L’ostéopathe joue en effet un rôle important dans la prise en charge d’hémorroïdes, et ce, sur plusieurs axes. L’axe vasculaire, premièrement, mais aussi osseux et musculaire. L’ostéopathie permet de soulager les hémorroïdes et la gêne occasionnée en compléments du traitement prescrit par votre médecin. Mais permet aussi de prévenir et d’éviter les crises.
Pour commencer, écartons tout doute. Vous n’avez pas besoin de retirer vos sous-vêtements et votre ostéopathe ne pratique jamais de toucher rectal. Voici sa manière de procéder.

Soulager les pressions

L’ostéopathe soulage en premier lieu les pressions au niveau de votre bassin et de votre système viscéral. Elles peuvent mettre à mal votre périnée. En effet, un bassin en déséquilibre peut provoquer une mauvaise répartition des pressions sur le périnée.
Le travail de l’ostéopathe s’intéresse donc au cadre osseux pour soulever tout blocage. Et donc notamment à vos lombaires et vos dorsales.

Travailler sur la sphère digestive

Le travail passe par le système digestif afin d’améliorer le transit du bol alimentaire ainsi que sa réabsorption. Un défaut de réabsorption provoque une constipation ou une diarrhée. Un travail sur la structure mais également le système d’innervation et de vascularisation permet de rétablir l’équilibre.
La circulation se restaure ce qui permet de diminuer les crises hémorroïdaires.

Pratiquer des techniques à distance

Un travail à distance permet de s’intéresser au système de pompe et de retour veineux comme le diaphragme qui intervient dans la respiration. Travailler sur votre diaphragme permet une meilleure circulation sanguine mais aussi une meilleure respiration. Essentielle au bon équilibre de l’organisme mais aussi essentielle dans la gestion du stress.
On sait que le stress peut être à l’origine de bien des maux, il peut même être à l’origine de problèmes digestifs et de constipation. Qui dit constipation dit risque accru de crise hémorroïdaire.

L’ostéopathie lors d’une crise hémorroïdaire

Énormément de situations physiologiques peuvent à un moment restreindre le flux circulatoire péri-anal.

Soulager les tensions

L’ostéopathe cherche donc au niveau du bassin toute tension superficielle ou profonde. Soit au niveau :

• • • • • des os
        • des muscles du bassin,
        • de l’intestin grêle,
        • du côlon,
        • de la vessie,
        • de l’utérus et des ovaires,
        • de la prostate et des testicules,
        • et ses éléments vasculaires et nerveux en lien avec ce trouble.

La zone du périnée

Quand c’est nécessaire, son travail se situe au plus près de la zone anale afin de diminuer l’état de crise, voire même pour le stopper. Iel ne touche jamais directement votre périnée, mais peut le travailler par l’intermédiaire des os périphériques. Soit coccyx, ischions, pubis, ou même par l’utilisation de votre main comme intermédiaire.

Durée de la crise

Certaines crises hémorroïdaires même chroniques peuvent passer en 24 à 72 heures. C’est une bonne nouvelle, mais cela n’empêche pas tout le travail de fond qui doit être fait. Sinon le risque est de ne pas avoir de résultats complets, ou malheureusement à trop court terme.

Un travail global

Dans les grandes lignes l’ostéopathe vérifie et remet sur pied si besoin la vascularisation, innervation et l’état des muscles et des os du périnée. Puis iel travaille au bon fonctionnement du transit, et aussi de la bonne respiration diaphragmatique qui assure son brassage. Tout cela passe par des vérifications et des réajustements. Si nécessaire de toute la colonne vertébrale et des organes de la tête et du tronc.

Combien de séances

Tout ce travail peut alors nécessiter un travail à moyen terme sur 1 à 3 mois dans des situations de santé relativement bonnes.
Le travail peut se prolonger avec un suivi de 1 soin par trimestre. Par exemple lors d’une réadaptation alimentaire, car l’évolution du transit se fait à minima sur plusieurs mois.

Nos conseils

Juste 2.
Le 1er : tournez-vous vers un·e professionnel·le de la santé plutôt que d’opter pour des remèdes miracles contre les hémorroïdes.
Le 2ème : prenez du temps aux toilettes, la défécation est un moment qui ne doit pas se faire rapidement. Au contraire et surtout en cas de crise hémorroïdaire. Vous devez avoir une posture relâchée avec le tronc en flexion. Laissez du temps, plusieurs minutes aux selles de descendre vers la sortie sans faire de poussées. Ces dernières viennent sans réels efforts confirmer l’évacuation des selles. Car pousser fort comprime la vascularisation, stresse les muscles du périné, et défavorise d’autant plus son drainage veineux.