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L’effet placebo n’a pourtant rien de « magique »

Cabinet B

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effet placebo nocebo lessebo
Approuvé par un·e ostéopathe DO

Bisou magique, migraine soulagée en quelques instants grâce à un aspirine qui n’a en réalité pas eu le temps d’agir, etc.

L’effet placebo est très souvent étudié car ces guérisons spontanées interrogent. Comment les reproduire ?

Cet effet placebo découle en fait de la croyance de la personne en l’efficacité du médicament qu’elle ingère ou le procédé de soin qu’elle reçoit.

Mais l’effet placebo n’a rien de magique en soi.

Endorphines : les hormones du bonheur

Il s’agit de molécules créées dans certaines zones du cerveau et plus particulièrement par l’hypothalamus. Des molécules, en somme, générées par votre propre organisme. Une fois fabriquées, elles viennent se placer sur des récepteurs afin de libérer leurs bienfaits. Elles ont des effets antalgiques comparables à ceux de la morphine.
Ces endorphines sont notamment libérées lorsque l’on mange du chocolat, que l’on fait du sport ou après avoir passé un moment intime par exemple. Ces hormones sont capables de soulager la douleur et divers autres symptômes.
L’effet placebo serait donc la conséquence biochimique d’une croyance symbolique. Une idée, produite par l’esprit, qui agit sur le corps physique. La promesse d’un rétablissement qui améliore l’état du corps.1

Effet placebo et industrie pharmaceutique

Avant qu’un nouveau médicament ou traitement puisse être mis sur le marché et proposé au grand public, celui-ci doit être contrôlé et testé. Parmi ces tests, on compte l’essai randomisé réalisé en double aveugle.
On administre à une partie des patient·es participant·es à l’essai clinique le médicament qui doit être évalué, et à l’autre partie des malades, un placebo. Ni les patients·e ni les médecins n’ont connaissance du groupe qui a reçu le vrai médicament et celui qui a reçu le placebo. Seule la personne responsable de cet essai a connaissance de ces informations.

Car pour pouvoir être mis sur le marché, tout nouveau médicament doit prouver un effet supérieur à l’effet placebo.

Place à une étude concrète

Il existe de nombreuses études sur le sujet du placebo.
Celle que nous détaillons en suivant, porte sur un mécanisme particulier de l’effet placebo : l’effet nocebo.

Le British Stomach Cancer Group a mené en 1983 une expérience sur 411 personnes atteintes de cancer. Ils ont un nouveau traitement de chimiothérapie. Ce traitement a été présenté comme provoquant la perte de cheveux, et l’apparition de nausées.

Au lieu de recevoir un vrai médicament, les patients ont ingéré un substitut qui ne sans substance active : un morceau de sucre. Plus de 30% des personnes ont bel et bien perdu leurs cheveux, et 56% d’entre eux ont eu des vomissements.2

Ici, il s’agit donc de l’effet nocebo. L’effet de la pensée peut donc nuire au corps. Si le·a patient·e a conscience des effets secondaires éventuels, ils peuvent se déclarer.3

Autre effet intéressant et relativement méconnu : l’effet lessebo.Celui-ci est fondé sur la crainte des patients de recevoir un placebo. Cette crainte peut alors diminuer l’effet de la thérapie évaluée dans une étude.4

Les médecines alternatives et effet placebo

La vision harmonique du corps humain

Bien que toutes différentes, les médecines alternatives partagent des concepts et des valeurs communes. Une vision globale du corps, une prise en compte des interactions entre les différentes structures de l’organisme, une vision harmonique du corps humain.
Des soins délivrés par un·e praticien·ne bienveillant·e et convaincu·e de l’efficacité de ces pratiques.
Les médecines douces intègrent ainsi pleinement la complexité des interactions et des liens entre les mécanismes neurobiologiques et psychologiques. Des soins prodigués qui mobilisent les ressources internes des patient·es, dans le but d’accroître l’efficacité du traitement. Et cela passe inévitablement par une bonne connaissance et une écoute attentive. Autant de points qui peuvent alors induire l’effet placebo.

Médecines alternatives : la complexité du test de l’effet placebo

Seulement si l’effet placebo se base sur la libération d’endorphines, il ne devrait y avoir qu’un effet éphémère. Alors comment expliquer que certaines médecines alternatives puissent soigner certains troubles et éviter leurs récidives ?

Il s’agit d’une question qui vise peut-être à décrédibiliser les médecines alternatives. Comme l’ostéopathie, l’hypnose, l’acupuncture, la phytothérapie ou encore l’homéopathie.
Aujourd’hui, il est compliqué de tester ces médecines complémentaires contre le placebo, qui est utilisé pour mesurer l’efficacité d’un médicament.

Mais chaque praticien·ne a ses propres techniques. Aussi, chaque corps est différent, a ses propres réactions, son propre mode de pensée.

Dans le cas de l’ostéopathie, les soins prennent en compte le corps dans son ensemble. Manipuler une zone peut avoir un impact sur une autre. En ce sens, toute intervention ou manipulation peut engendrer des résultats sur l’organisme. Il est alors extrêmement délicat de mesurer l’effet placebo dans les thérapies manuelles.

La dimension subjective

Pour Bruno Falissard, pédopsychiatre et coordonnateur de nombreuses expertises sur les médecines complémentaires, cette comparaison systématique des médecines complémentaires avec le placebo fausse le débat. Il indique dans un rapport de l’INSERM de 2015 au sujet de l’hypnose : « La biologie n’explique pas tout. Il faut développer des méthodes intégrant la dimension qualitative, le ressenti du patient. »
L’effet placebo dépend essentiellement des attentes de la personne malade. Il y a une dimension très importante à ne pas négliger : la dimension subjective.
D’ailleurs, il est souvent énoncé que l’efficacité de l’effet placebo avoisine les 30%. Ce chiffre semble être une évaluation grossière. Un chiffre qui ne tient que très peu compte du contexte, du trouble à traiter ou encore de la relation patient·e-praticien·ne.
Il faut en effet prendre en compte les croyances, les connaissances, et les perceptions qu’a le·la patient·e sur le traitement. Mais aussi, la confiance accordée au thérapeute.

Le pouvoir de la suggestion

Dans une étude qui vise à évaluer l’efficacité de l’effet placebo dans le traitement de l’ulcère gastrique, deux groupes de patients ont reçu le même placebo. Présenté comme un nouveau médicament efficace, il s’agit en réalité d’un cachet ,sans principe actif.
Les 2 groupes ont reçu le même cachet. Pour le 1er groupe délivré par un médecin, pour le 2ème par une infirmière

Les résultats favorables ont atteint 70 % dans le groupe qui a reçu le cachet délivré par le médecin. Contre seulement 25 % pour le groupe qui a reçu le médicament donné par l’infirmière.
C’est l’effet blouse blanche.
Ici donc, ce n’est pas tant le fait de croire qu’un médicament peut soigner qui soulage les symptômes. Mais bel et bien la personne qui fait la suggestion et administre le médicament.

La manière de communiquer

Le mode de communication, qu’il soit verbal ou non verbal, peut également biaiser l’effet placebo.
La relation patient·e-praticien·ne a toute son importance dans l’effet placebo.
En effet, certains modes de communication augmentent l’effet placebo. Comme l’écoute active et l’encouragement des patient·es vers la rémission. Ou encore l’utilisation d’un vocabulaire vulgarisé pour être compréhensibles par les patient·es, etc.

De plus, l’utilisation de messages et de mots en rapport avec l’effet antalgique et le soulagement des maux est importante dans le processus de guérison.
Ainsi, les phrases du type « cette manipulation est efficace pour réduire la douleur » sont particulièrement intéressantes. Il faut veiller toutefois à ne pas leurrer les patient·es.
Mais aussi, le non verbal avec les gestes, l’expression faciale, la posture, etc. a aussi toute son importance.

Autres facteurs qui induisent l’effet placebo

La ponctualité du professionnel·le et l’atmosphère du cabinet, qu’il s’agisse de sons, de décoration, d’odeur ou encore de lumière, sont importants. Par exemple, nous préférons naturellement la lumières jaunes, apaisantes, à la lumière blanche à reflets bleus, qui peut avoir un effet trop médical.
La forme et la couleur du médicament, le packaging et la publicité faite autour du traitement, peuvent également fortement jouer sur l’effet placebo. Par exemple, le rouge est perçu comme excitant, le bleu comme apaisant.

Point sur les troubles psychosomatiques

Si la suggestion, l’atmosphère et les pensées peuvent accélérer le processus de guérison, elles peuvent aussi nuire à au corps et à l’organisme.

Nous parlons beaucoup de l’impact que peuvent avoir le stress ou les chocs émotionnels sur l’organisme dans nos articles. Il s’agit de troubles dits psychosomatiques. On dit d’une maladie qu’elle est psychosomatique lorsqu’aucune origine organique n’a été décelée. Elle a donc une origine émotionnelle.

Si ce sujet vous intéresse vous trouverez de nombreuses lectures intéressantes. Notamment « La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente » d’Émile Coué5, psychologue.sychologue et pharmacien français du 19ème siècle, il défend un concept en lien direct avec l’effet placebo.

Cela est également le cas à l’inverse. Certaines maladies impactent le psychique et le moral. Il a été en effet révélé que les émotions négatives aggravent environ 90% les maladies. Mais aussi, que plus de 50% des maladies traitées par les médecins sont psychosomatiques.6

Notes et références

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  1. https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2631005-endorphines-definition-secretion-effets-contre-la-douleur/
  2. https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/MONVOISIN/59743
  3. https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=dix-choses-a-savoir-placebo
  4. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32563285/
  5. https://www.scienceshumaines.com/la-maitrise-de-soi-meme-par-l-autosuggestion-consciente-1922-emile-coue-1857-1926_fr_41500.html
  6. xhttps://www.mmt-fr.org/maladies-psychosomatiques/

Rédigé par

Cabinet B

Cabinet B

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