On vous parle souvent du diaphragme dans nos articles. Ce muscle joue un rôle central dans le corps.
Mais quelles sont ses fonctions ? Quel rôle joue-t-il dans la gestion de vos émotions ? Pourquoi l’ostéopathe lui attache autant d’importance ?
Douleurs au thorax, problèmes de respiration, oppression thoracique, inconforts digestifs : et si le problème venait en fait de votre diaphragme ?
À quoi sert le diaphragme ?
Il est essentiel pour la dynamique respiratoire, notamment lors de l’inspiration.
Il s’agit d’un moteur pour la physiologie des organes digestifs. Il est en effet indispensable à leur bon fonctionnement et à leur mobilité dans la cavité abdominale.
Malgré qu’il s’agisse d’un muscle, il occupe plusieurs fonctions, indépendamment de ses facultés de contraction et de décontraction.
Le diaphragme : ce muscle central et puissant
Le diaphragme thoraco-abdominal, ou tout simplement, diaphragme, est un muscle relativement large, en forme de dôme. Il peut se contracter et se décontracter, comme tout autre muscle de votre corps.
Il se situe entre le thorax et la cavité abdominale. C’est de là qu’il tient son nom : diaphragme thoraco-abdominal.
Il s’attache sur différentes structures :
- Au niveau du sternum : c’est l’os central de la cage thoracique où viennent s’attacher les côtes en avant.
- Directement au niveau des côtes.
- Au niveau de certaines vertèbres lombaires.
La fonction circulatoire
Le diaphragme occupe un rôle majeur pour ce que l’on appelle la circulation sanguine de retour. Vos veines assurent le retour veineux vers le cœur, afin d’évacuer les déchets présents dans le sang.
Il existe une veine qui assure le retour veineux de toute la partie située en dessous du diaphragme. Exception faite des organes viscéraux. Il s’agit de la veine cave inférieure, et elle passe par un orifice au niveau du diaphragme. Ce dernier agit donc comme une pompe qui permet justement ce bon retour veineux.
La fonction digestive
Lors de la respiration, le diaphragme crée des variations de pression au niveau des organes digestifs. Il permet leur mobilité, notamment au niveau du foie, de la rate et de l’estomac.
La respiration a donc un impact important sur votre diaphragme, et donc sur votre respiration et sur le fonctionnement de vos organes digestifs.
La fonction statique
Le diaphragme et les muscles abdominaux travaillent en synergie. Ensemble, ils transforment votre cavité abdominale en une “poutre rigide” lorsqu’ils se contractent.
Cela permet de transmettre les efforts au niveau de la zone pelvienne et directement au niveau du périnée. C’est notamment le cas lors d’un effort physique comme lorsque vous portez une charge lourde par exemple.
Cela montre l’importance de disposer d’une sangle abdominale tonique et d’un diaphragme relâché. Ils permettent de placer l’énergie au bon endroit lors d’un effort. ne pas emmagasiner de l’énergie au mauvais endroit lors d’un effort.
La fonction posturale
Le diaphragme est notamment au centre des chaînes musculaires. Ces dernières sont en fait des groupes de muscles qui se croisent dans le corps. Elles permettent de maintenir votre posture.
Comme il se situe au centre de ces chaînes, votre diaphragme est constamment sollicité pour adapter votre posture.
Diaphragme et grossesse : ce que vous devez savoir
Il est fréquent d’entendre les femmes parler de douleurs au diaphragme durant la grossesse. Néanmoins, on ne souffre pas réellement du diaphragme en lui-même.
Il s’agit en fait le plus souvent de problèmes de respiration ou encore de maux d’estomac. Votre corps change énormément durant la grossesse. De par sa place centrale, il faut particulièrement surveiller le diaphragme pendant la grossesse.
Diaphragme tendu et utérus sous tension
« Le diaphragme occupe un rôle majeur durant la grossesse, notamment au dernier trimestre, où celui-ci doit impérativement rester souple.
Parfois, un blocage au niveau lombaire peut entraîner une hypertonie du diaphragme (soit une tonicité trop importante). Or, quand le diaphragme manque de souplesse, il peut aussi mettre l’utérus sous tension.
C’est pourquoi le praticien attache une importance particulière à ce muscle lors d’un suivi de grossesse en ostéopathie. »
Cécile Gallart
Le manque de tonicité après l’accouchement
Suite à l’accouchement, la pression abdominale retombe et le diaphragme tarde à retrouver sa tonicité d’origine. Le périnée et le diaphragme sont alors hypotoniques : ils manquent de tonicité. Tout ce qui sert à la régulation des pressions entre les cavités abdominale et thoracique n’est plus fonctionnel.
Cela peut contraindre la vitalité générale de la femme durant le post-partum. Il est alors notamment important de travailler le diaphragme pour des femmes qui présentent des signes de dépression post-natale.
Un diaphragme, trois diaphragmes ?
En ostéopathie, on considère non pas un, mais trois diaphragmes. Ils sont interdépendants les uns des autres, mais pour autant, ils fonctionnent en synergie.
On compte le diaphragme thoraco-abdominal que nous venons d’aborder, mais aussi le diaphragme crânien et le diaphragme pelvien.
Le diaphragme crânien
Le diaphragme crânien est constitué de membranes situées dans votre crâne. En fait, il s’agit d’une membrane spécifique, que l’on nomme « tente du cervelet ». C’est en quelque sorte une capsule qui entoure le cervelet, soit la partie postérieure de votre cerveau.
On parle de diaphragme car il occupe les mêmes rôles que ceux remplis par le diaphragme thoraco-abdominal. Le diaphragme crânien joue un rôle particulièrement important dans le drainage des structures crâniennes.
Le diaphragme pelvien
Il est représenté par le périnée, aussi appelé plancher pelvien. Pour sa part, il occupe un rôle de soutien des organes pelviens. Et il assure aussi un bon maintien de la statique du bassin.
Diaphragme et émotions : une relation réciproque
On peut entendre dire que ce muscle est le siège des émotions. Ou encore, le fait d’avoir le diaphragme noué par le stress, ou spasmé par l’anxiété. Un diaphragme bloqué par des émotions, en somme.
Peut-être avez-vous, vous-même, constaté des gênes dans cette zone en période de stress ? Des douleurs thoraciques ou précordialgies ?
L’impact de l’esprit sur le corps
Les émotions entraînent des réactions biologiques, physiologiques et physiques. Qu’elles soient positives ou négatives.
Par exemple, lorsque vous avez peur, vous pouvez avoir des difficultés à respirer, une sensation d’oppression thoracique, des douleurs au thorax, des sueurs, etc.
À l’inverse, vous pouvez ressentir des palpitations, des troubles de l’appétit ou du transit lorsque vous ressentez de la joie.
C’est parce qu’en fait, vos émotions interagissent avec votre système nerveux autonome, aussi appelé système nerveux végétatif. Ce qui provoque différents types de réaction.
Point sur le système nerveux autonome
Le système nerveux autonome est une partie de votre système nerveux. Et ce système nerveux autonome comprend lui-même deux parties. Le système orthosympathique et le système parasympathique.
« Chacune de ces deux parties régule différentes réactions physiologiques, inconscientes et involontaires, en ayant une action opposée.
On pense notamment à l’accélération de la digestion ou à l’inverse, son ralentissement, à la dilatation ou à la rétraction des pupilles. Il peut aussi s’agir d’une respiration lente ou au contraire rapide, de tachycardie ou de bradycardie, etc. »
Plexus solaire et diaphragme
L’un des carrefours nerveux entre ces deux parties s’appelle le plexus cœliaque. Vous le connaissez peut-être mieux sous son ancienne appellation : plexus solaire.
Le plexus solaire se situe entre votre sternum. C’est un os situé entre votre cage thoracique et votre nombril. Il est logé juste en dessous de votre diaphragme, à hauteur de votre estomac.
Le chakra du plexus solaire, ou 3ème chakra
Dans la médecine ayurvédique et chinoise, il correspond au 3ème chakra. Ce chakra spécifique représente un centre énergétique important. Il est considéré comme le cœur des émotions et de la confiance en soi.
Ce 3ème chakra est souvent testé et travaillé en médecine énergétique. En particulier chez les personnes qui subissent un stress de façon chronique, ou un manque d’estime d’elles-même, entre autres.
Quand le plexus solaire est bloqué
De par leur proximité, un blocage au niveau du diaphragme thoraco-abdominal peut verrouiller ce plexus. C’est lui qui lie les deux parties de votre système nerveux autonome.
L’équilibre peut être difficile à trouver et un état de stress peut apparaître. Qui peut lui-même entraîner de l’anxiété ou encore de la peur.
Le plexus solaire est souvent bloqué lorsque les émotions ne sont pas vécues, comprises et digérées. Par exemple, lorsque les décisions sont difficiles à prendre et que nous stagnons dans une situation qui ne nous plaît pas, nous restons longtemps avec des émotions de frustrations, de peurs. Et nous pouvons ne pas réussir à les évacuer. Ou à trouver des solutions. Ainsi, nous ne trouvons plus notre équilibre et cela se ressent souvent au niveau de ce plexus particulièrement.
Les mémoires émotionnelles ancrées dans le diaphragme
À l’inverse, des émotions intenses, comme un traumatisme émotionnel, peuvent entraîner des mémoires émotionnelles. Et ces mémoires peuvent ensuite se loger au niveau de votre diaphragme.
Ces émotions peuvent aussi vous provoquer des difficultés à respirer, ce qui agit directement sur votre diaphragme.
Une personne sur dix respire mal
Le syndrome d’hyperventilation, aussi appelé « la maladie du soupir », toucherait 6 à 10% de la population générale1. Il est fréquemment associé à des troubles anxieux.
On parle d’origine psychosomatique. L’atteinte peut être liée à un choc émotionnel, au stress, etc.
Pour faire simple, “la maladie du soupir” définit une façon de respirer déréglée. Avec une augmentation de la quantité d’air prise et/ou une augmentation de la fréquence respiratoire. Dans ce syndrome, la respiration thoracique est souvent plus utilisée que la respiration diaphragmatique. On l’appelle aussi respiration ventrale/respiration abdominale.
Le traitement passe notamment par le réajustement du mode respiratoire, afin de favoriser la respiration diaphragmatique. En somme, il faut réapprendre à respirer par le ventre. Il est ainsi particulièrement important dans cette atteinte que le diaphragme ne souffre d’aucun manque de mobilité.
Ostéopathie et diaphragme : comment et pourquoi le traiter ?
L’ostéopathe va pouvoir agir sur les différentes structures en lien avec votre diaphragme, mais aussi directement sur ce dernier.
Équilibrer la cage thoracique
Votre ostéopathe utilise des techniques spécifiques sur les attaches du diaphragme. Le but est donc ici de redonner de la mobilité à ces zones. Des zones qui peuvent être en tension et influencer un blocage du diaphragme.
Les techniques sur la cage thoracique permettent notamment d’équilibrer les pressions entre la cavité abdominale et la cage thoracique. Cela favorise également une meilleure amplitude respiratoire.
Soulager les vertèbres lombaires
« Parfois, il arrive qu’une douleur ou qu’un blocage au niveau lombaire soit en lien avec une tension diaphragmatique.
C’est pourquoi l’ostéopathe attache une importance particulière à mobiliser cette zone. Ainsi qu’à détendre les attaches musculaires du diaphragme au niveau vertébral. »
Cécile Gallart
Libérer les émotions : focus sur le stress
Le diaphragme a donc un rôle indirect dans la gestion des émotions. Des mémoires d’anciens traumatismes émotionnels peuvent aussi se loger au niveau du diaphragme. Des mémoires émotionnelles qu’il faut alors veiller à libérer.
« C’est également vrai lorsque vous êtes stressé : le stress entraîne un déséquilibre des deux parties du système nerveux autonome. Généralement, cela provoque une contraction globale musculaire, ce qui peut alors gêner votre diaphragme.
L’objectif de votre ostéopathe ici ? Vous aider à récupérer une amplitude et une mobilité optimale de votre diaphragme. Cela peut permettre de retrouver cet équilibre et vous aider à mieux gérer votre stress, lorsque ce dernier prend le dessus sur vous. »
Cécile Gallart
Détendre le diaphragme : nos conseils
Le yoga ou la méditation permettent aussi de détendre le diaphragme de façon consciente ou inconsciente. Ces pratiques favorisent également le recentrage sur soi et la focalisation sur vos émotions pour mieux savoir les gérer au quotidien.
Voici un exercice de respiration qui peut vous aider à détendre le diaphragme :
- Allongez-vous sur le dos.
- Placez une main sur le thorax et une main sur l’abdomen.
- Imaginez que vous avez deux ballons sous vos mains.
- Prenez une grande inspiration. C’est votre main située au niveau de l’abdomen qui doit se lever en premier, puis celle sur le thorax.
- Expirez tranquillement, sans bloquer votre respiration et ici se passe l’inverse. D’abord votre main au niveau du thorax se baisse, puis celle sur l’abdomen.
Avec de l’entraînement, vous pouvez retrouver votre calme, un certain bien être, ou du moins, une meilleure amplitude respiratoire.
Notes et références
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- https://www.revmed.ch/RMS/2008/RMS-180/Le-syndrome-d-hyperventilation↩
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