Près d’une personne sur cinq est sujet à la constipation occasionnelle en France. Cependant ce trouble touche jusqu’à trois fois plus de femmes que d’hommes.
La constipation reste encore un sujet tabou, et vous n’êtes pas toujours à l’aise de l’évoquer.
Aller à la selle est quelque chose de naturel et qui semble simple. Cependant il s’agit d’un mécanisme des plus complexes dont le bon fonctionnement est essentiel à notre bien-être quotidien.
Mais pourquoi les femmes sont-elles plus touchées que les hommes ? Qu’est-ce qui cause la constipation et comment la traiter de manière naturelle ? Comment prévenir la constipation et soulager les douleurs qu’elle occasionne ?
Nous vous apportons toutes les réponses dans cet article. Regagnez le trône comme une reine !
Symptômes de la constipation chez la femme : à partir de quel moment se considérer constipée ?
La fréquence
La définition de la constipation diffère d’une personne à l’autre, et même parfois d’une culture à une autre.
Pour vous donner un indicateur, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) parle de constipation lorsqu’il y a moins de 3 selles par semaine.
Les douleurs et les troubles associés
Moins vous allez aux toilettes, plus les selles s’accumulent dans le côlon. Vous avez d’ailleurs l’impression de ne pas tout évacuer et avez comme la sensation que votre rectum est…plein. Cette accumulation vient alors créer une pression dans le ventre, et cause des crampes et des douleurs abdominales.
En règle générale, la constipation amène aussi :
- des ballonnements,
- des flatulences,
- des spasmes intestinaux,
- et parfois des douleurs lorsque vous êtes aux toilettes.
Vous pourriez aussi ressentir un trop plein abdominal. Comme lorsque vous sortez d’un repas trop copieux.
Enfin, notez que parfois la constipation peut être à l’origine d’un mal de dos.
L’aspect des selles
En cas de constipation, le peu de selles que vous arrivez à évacuer est généralement assez dur, d’aspect grumeleux et sec. D’ailleurs, qu’est-ce qu’un caca normal ?
Pourquoi la constipation touche-t-elle surtout les femmes ?
“La prévalence de la constipation peut être plus importante chez les femmes du fait des changements hormonaux liés à la puberté, des contraceptifs hormonaux, d’éventuelles grossesses, de la ménopause, ou plus régulièrement des cycles menstruels.”
Clément Arnaudon
Ostéopathe DO
Et oui, le système hormonal y est pour beaucoup. La constipation est fréquente durant la grossesse et en partie à cause des variations hormonales. Mais le système hormonal dans le cycle menstruel ou la ménopause a aussi une incidence directe sur le bon fonctionnement du transit. Notez aussi que chez les femmes, le transit est naturellement plus lent que chez l’homme.
Quelques chiffres :
- environ 10 à 15 % de la population est atteinte de constipation chronique,
- et près de 45% des femmes indiquent souffrir de constipation.
La constipation est anxiogène, et gêne
La constipation reste encore un sujet peu évoqué, de par la gêne que ce sujet provoque.
La constipation peut avoir un impact psychologique important, elle est très souvent source d’angoisse. En plus, vous ressentez un ballonnement et certaines positions assises ou mouvements sont même douloureux.
Cela peut impacter le bien être global et parfois engendrer des problèmes de concentration, d’irritabilité voire même un isolement volontaire.
Il n’est pas rare pour une femme de se retenir d’aller à la selle lorsqu’elle n’est pas chez elle. Ou de retenir ses gaz pour éviter d’être mal à l’aise. Si socialement, cette réalité s’entend, votre corps lui ne voit pas les choses de la même manière. D’autant que retenir ses selles entretient un cercle vicieux, car ce procédé augmente la constipation.
Brisons le tabou de la constipation
Ça dérange, c’est douloureux, c’est inconfortable, et pourtant, vous n’osez pas en parler. Certaines personnes se tordent de douleur plutôt que d’aller consulter leur médecin de par la gêne. Il faut pourtant briser le tabou de la constipation et en parler à son docteur. Si cela peut vous aider, dites-vous que ce·tte dernier·e à très certainement déjà été constipé un jour !
Plus sérieusement, nous vous encourageons toutes à surmonter cette gêne et à en parler à un·e professionnel·le de la santé. Nul besoin de souffrir en silence de ce trouble, de nombreuses solutions existent pour le soulager.
Avant de les aborder, revenons sur ce qui peut causer cette constipation.
Constipation chez la femme : les causes
Il est d’abord important de comprendre que l’on distingue deux types de constipation :
- la constipation dite fonctionnelle, habituelle ou encore primitive,
- ainsi que la constipation secondaire : le symptôme d’une autre maladie, comme dans certaines phases de MICI par exemple.
La constipation fonctionnelle
Ce type de constipation peut être due à différents facteurs :
- Délai dans la défécation : ne pas aller à la selle au moment où vous en ressentez l’envie.
- Manque d’hydratation.
- Mastication trop faible ou inefficace lors des repas.
- Sédentarité. Par exemple, assise au bureau toute la journée ou alitée de manière prolongée suite à une opération.
- Changements d’environnement et d’habitudes : déménagement, voyage, arrêt du tabac ou du café, etc.
- Alimentation pauvre en fibres.
Le cycle menstruel et la ménopause perturbent la digestion et donc à fortiori, la défécation. Enfin, le transit peut ralentir à cause d’un dysfonctionnement du plancher pelvien, après la grossesse par exemple.
La constipation secondaire
La constipation secondaire est le symptôme d’un autre trouble et on peut la retrouver dans des atteintes comme :
- l’hypothyroïdie,
- le diabète,
- le cancer colorectal,
- l’endométriose,
- ou encore dans certaines phases de la maladie de Crohn.
Elle peut aussi être un symptôme de maladies neurologiques qui affectent le péristaltisme : la contraction qui permet d’aller à la selle.
Dans quelques cas, c’est la prise de certains médicaments qui peut engendrer la constipation. Comme le traitement pour la maladie de Parkinson, antidépresseurs, etc.
La grossesse quant à elle est une cause secondaire à la constipation. Du fait de la compression des organes et de l’imprégnation hormonale qui ralentissent le transit.
Enfin, certaines allergies et intolérances alimentaires ainsi que le stress et l’anxiété peuvent générer des troubles du transit. Qui provoquent la constipation.
Constipation chez la femme : le diagnostic
Diagnostic
Votre médecin vous demande de décrire vos habitudes à la selle, la fréquence, le nombre de selles, et leurs consistances. Vous questionne sur vos habitudes alimentaires. Mangez-vous assez de fibres ? Avez-vous récemment changé de régime alimentaire ? Souffrez-vous d’une quelconque intolérance ? Présentez-vous des hémorroïdes ? Une fissure anale ? Etc.
Votre médecin procède ensuite à l’inspection de votre abdomen et regarde s’il existe une défense au niveau du ventre. C’est-à-dire une contraction réflexe forte, et parfois douloureuse des muscles abdominaux qui empêche la palpation du ventre. Ceci peut être le signe d’une complication qui nécessite une prise en charge médicale rapide. Votre médecin recherche également une masse au niveau du côlon.
Dans certains cas, une inspection de la zone ano-rectale peut-être faite afin de vérifier qu’il n’existe pas d’hémorroïdes ou de fissures. Cela peut arriver lorsque l’on force trop pour aller aux toilettes ou encore un prolapsus rectal soit une descente du rectum.
Mais cet examen est rare.
La classification de Rome III
Enfin, le diagnostic de Rome III est utilisé par les médecins afin de quantifier la constipation. Afin de confirmer le diagnostic, vous devez afficher au moins deux des symptômes suivants :
- Efforts requis pour passer les selles lors d’au moins 25 % des défécations
- Selles grumeleuses ou dures lors d’au moins 25 % des défécations
- Sensation d’évacuation incomplète lors d’au moins 25 % des défécations
- Sensation d’obstruction/blocage ano-rectal lors d’au moins 25 % des défécations
- Manœuvres manuelles pour faciliter au moins 25 % des défécations. Par exemple l’évacuation digitale ou le support des muscles du plancher pelvien
- Moins de trois défécations par semaine.
Examens complémentaires
Des analyses de sang et des selles peuvent aussi être demandées pour écarter tout signe de cancer colorectal par exemple. La présence de sang dans les selles ou de méléna, un sang digéré est le signe d’une hémorragie digestive haute.
La coloscopie peut être indiquée, notamment pour écarter un cancer colorectal. L’apparition d’une constipation soudaine doit conduire à la recherche d’un syndrome obstructif.
Constipation chez la femme : pourquoi consulter votre ostéopathe ?
Consulter votre ostéopathe permet d’apporter des résultats immédiats sur le transit. Son travail manuel a un impact direct sur le péristaltisme viscéral. Cette contraction du tube qui fait avancer le bol alimentaire, à savoir la nourriture que vous avez mâché et ingéré.
L’ostéopathe a également un impact sur le système hormonal et tous les systèmes qui perturbent le bon fonctionnement de votre digestion.
En revanche, l’ostéopathe ne peut pas intervenir lorsqu’il existe une pathologie fonctionnelle. Comme une obstruction ou encore une constipation due à un cancer.
Améliorer le péristaltisme
Votre ostéopathe commence par un travail mécanique. Ici, il s’agit de redonner de la mobilité au côlon et d’améliorer son péristaltisme. Permettez-nous de souligner ici, afin d’écarter tout doute ou appréhension, que votre ostéopathe ne pratique jamais de toucher rectal.
Travailler à distance
Votre ostéopathe vient aussi travailler sur l’innervation du côlon. Cela avec des manipulations au niveau des vertèbres dorsales et des lombaires mais également au niveau du sacrum.
Pourquoi ? Car un blocage articulaire peut avoir un impact sur l’innervation des organes correspondants. Et que votre ostéopathe considère toutes les interactions entre les différentes structures du corps.
D’ailleurs, le·la thérapeute travaille aussi sur le nerf vague qui innerve le système parasympathique. Un système nerveux autonome qui gère les fonctions de base. Car des tensions au niveau de la base du crâne et des cervicales peuvent aussi avoir un impact sur le côlon.
L’importance du diaphragme
Si le diaphragme gère la respiration, il joue aussi un rôle important dans la mobilité des organes viscéraux. Un spasme ou un blocage à ce niveau peut maintenir le diaphragme trop bas. Ce qui exerce des pressions sur les viscères et génère des troubles du transit. C’est pourquoi votre ostéopathe s’assure qu’il n’y ait aucun dysfonctionnement au niveau de votre diaphragme.
Améliorer la mobilité et la vascularisation
Votre ostéopathe vient également travailler sur le bassin car une bonne mobilité de celui-ci permet un travail mécanique sur la digestion.
Un travail est aussi fait sur la vascularisation de la zone viscérale. Mais aussi du petit bassin car une congestion à ce niveau peut gêner la digestion. C’est le cas notamment pendant les règles, ce qui les rend alors particulièrement douloureuses.
Rééquilibrer le système hormonal et relâcher les tensions
Le système hormonal est souvent en cause dans la constipation chez la femme. L’ostéopathe travaille donc de manière systématique sur cette sphère. Notamment pour vérifier l’équilibre au niveau du crâne avec le système hypothalamo-hypophysaire. Une partie du système nerveux central régule les fonctions physiologiques.
Enfin, le·la praticien·ne vient relâcher les tensions globales dues au stress.
Quand la constipation est due à l’endométriose
Comme précédemment évoqué, la constipation peut être un symptôme associé à un autre trouble fonctionnel tel que l’endométriose. L’endométriose touche le péritoine l’enveloppe des intestins dans l’abdomen. Mais elle peut aussi se déposer et se développer sur la partie basse de l’intestin grêle et/ou du côlon.
Les cellules endométriales causent alors des adhérences, que l’on appelle fibroses, dans l’abdomen et autour des organes sur lesquels elles se déposent. Ces adhérences peuvent notamment créer des tensions sur l’intestin, entraîner d’éventuels spasmes et ralentir le péristaltisme.
”
En tant qu’ostéopathe nous pouvons, en parallèle du traitement de l’endométriose, aider à soulager ces symptômes inconfortables associés. Les techniques effectuées peuvent être sensibles ou inconfortables mais sont toujours effectuées en douceur. Nous pouvons réduire les tensions sur les ligaments intestinaux et la vascularisation de la zone pour diminuer l’inflammation. En général, en parallèle d’un traitement contre l’endométriose (en thérapie manuelle ou médicale), nous pouvons espérer une amélioration notable des symptômes après 2 à 3 séances.
Clément Arnaudon
Ostéopathe DO
Constipation chez la femme : conseils
Vous êtes nombreuses à rechercher des remèdes naturels contre la constipation chez la femme. L’ostéopathie en est un et c’est notre domaine d’expertise. Voilà pourquoi on préfère vous en parler plutôt que de vous citer des remèdes de grand-mère contre la constipation sans être sûrs de leur efficacité. Néanmoins, voici quelques points importants à garder en mémoire pour éviter et soulager la constipation :
- Veillez à pratiquer un minimum d’activité physique et à marcher suffisamment tout au long de la journée . L’idéal est de marcher au moins 10 minutes 3 à 4 fois par jour ou de faire 10 à 15 minutes de footing par jour.
- Variez les types de féculents ingérés dans la journée.
- Intégrez plus de fruits et légumes dans vos plats.
- Évitez au possible les sodas et les snacks sucrés, remplacez ces derniers par des fruits secs par exemple.
- Hydratez vous de manière régulière tout au long de la journée.
Une urgence ? Besoin d’un rendez-vous aujourd’hui ?
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