Chondropathie rotulienne : l’ostéopathie est-elle efficace ?

Accroupi·e, vous ressentez une douleur au genou ? Un certain enraidissement de votre genou au lever le matin ?
Peut-être souffrez-vous de ce que l’on appelle une chondropathie rotulienne. Un trouble qui entraîne peu à peu la dégénérescence du cartilage de la rotule.
Comment reconnaître cette pathologie du genou ? Quels sont les symptômes caractéristiques ? Qu’est-ce qui cause cette dégénérescence du cartilage de la rotule ? L’ostéopathie est-elle efficace dans le traitement naturel de la chondropathie rotulienne ?
Tant de questions auxquelles nous tentons de répondre dans cet article grâce à l’expertise d’un·e ostéo du sport à Toulouse.

Définition de la chondropathie rotulienne

La chondropathie rotulienne désigne un trouble lié au cartilage du genou, l’articulation intermédiaire de votre membre inférieur. Elle permet votre stabilité et votre mobilité. Mais ce trouble concerne plus précisément votre rotule.
Il existe deux types de chondropathie du genou :

• la chondropathie rotulienne, qui touche au cartilage de la rotule.
• la chondropathie fémoro-patellaire, caractérisée par la dégénérescence du cartilage du fémur.

À terme, une fissuration du cartilage est possible. Notamment si vous pratiquez une activité intense pour votre genou. C’est-à-dire toute activité qui va mettre l’articulation fréquemment en compression et/ou en effort continu.
Il peut par exemple s’agir de la pratique de ski notamment. Mais aussi d’efforts réalisés en distance, des efforts brefs, mais très intenses. Avec des sauts et des réceptions comme au basketball, entre autres.

Le rôle de la rotule

Votre rotule amortit les contraintes mécaniques qui pèsent sur votre genou. D’ailleurs, elle joue un rôle important dans sa force et sa stabilité. Notamment par son insertion sur la partie inférieure du quadriceps, ce muscle situé dans la loge antérieure de votre cuisse.
Sa face postérieure, celle retrouvée contre votre fémur, est encroutée de cartilage afin de permettre l’amortissement. Mais aussi le déplacement de votre rotule par glissement.
Seulement, lorsque des contraintes excessives créent une usure du cartilage de votre rotule, ce dernier devient moins lisse. Avec même l’impression parfois qu’il peut gratter ou frotter lorsque vous pliez votre genou.
Notez que cette souffrance du cartilage soumet l’articulation à des risques d’évolution d’arthrose plus importante. D’ailleurs, il existe un test, le signe du rabot, qui permet d’évaluer la présence d’arthrose au niveau de la rotule.

Sport et chondropathie rotulienne

Chez le·la sportif·ve notamment, le genou est souvent soumis à des contraintes très importantes. Vos ménisques et votre rotule vont notamment permettre d’amortir les chocs et de répartir ces contraintes.
Si vous souffrez d’une chondropathie rotulienne, vous pouvez être particulièrement gêné·e pour exécuter vos gestes. Ainsi, vos performances peuvent s’en retrouver impactées.
D’ailleurs, en médecine du sport, une chondropathie rotulienne est diagnostiquée pour plus d’un tiers des genoux douloureux. Pour aller plus loin :

• Les sportif·ves, tous sports confondus, sont particulièrement exposé·es au risque de chondropathie. Et particulièrement les sportif·ves de haut niveau dont l’incidence est de 5,9%¹, contre 2,6% pour le reste de la population.
• Les sportif·ves qui pratiquent la course à pied sont souvent concerné·es par la chondropathie rotulienne. Elle touche environ 1 coureur·euse sur 5.

La chondropathie rotulienne se caractérise principalement par des douleurs localisées derrière le genou et derrière la rotule. Et si elle débute souvent sans sensations physiques pénibles, elle évolue peu à peu vers des blocages et des douleurs.
Elle peut d’ailleurs concerner vos deux genoux.
Vos douleurs peuvent notamment se manifester :

• Lors de position assise prolongée
• Lors de randonnées, notamment à la descente
• Lorsque vous passez un moment accroupi·e
• Lors de la montée ou de la descente d’escaliers
• Le matin au réveil, avec un éventuel enraidissement de votre genou

Cependant, la position debout ou encore en marche ne vous pose généralement aucun problème. Parfois même, cela peut vous soulager car vous ne sentez plus de gêne à la marche.

Facteurs extérieurs

Cette dégénérescence du cartilage est principalement due à la pression et aux contraintes intenses sur votre genou.
Plusieurs facteurs peuvent les exacerber :

• • Des techniques inadaptées dans le geste sportif, comme des sauts ou des foulées de course mal exécutés. D’ailleurs, vous pouvez vous faire accompagner dans votre pratique pour éviter des incidences. En effet, le non-respect d’une conduite d’entraînement par exemple peut avoir des conséquences non visibles immédiatement. Il peut s’agir de port de charges excessives. D’exercices à fortes incidences traumatiques, d’une répétition de sauts en excès. Ou encore d’un temps de récupération trop court entre les entraînements.
  • Des chaussures non adaptées à la pratique du sport.

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Certains sports, comme le football, le ski, ou encore la course à pied sur sol dur peuvent soumettre votre genou à des contraintes importantes. Et certaines activités professionnelles ont d’ailleurs la même incidence qu’une pratique sportive.

Troubles divers

• Une articulation bloquée comme la cheville ou le bassin. Cela entraîne alors un travail excessif de votre genou, notamment au niveau de sa fonction d’amortissement.
• Un antécédent de blessures musculaires. Comme par exemple une déchirure du quadriceps. Ce qui peut causer un raccourcissement du muscle et augmenter l’effet de frottement de la rotule. Alors moins bien centrée sur le fémur.
• Un déséquilibre musculaire entre vos ischio-jambiers et vos quadriceps.
• Un trouble de la posture.
• Un syndrome rotulien, une dysplasie ou autre malformation de la rotule.

Diagnostic

Il s’agit pour votre médecin d’effectuer en premier lieu un diagnostic clinique. Suivi d’un diagnostic différentiel, effectué en vue d’éliminer toute pathologie méniscale ou ligamentaire. Et notamment :

• d’une atteinte des ligaments croisés et latéraux,
• d’une fracture,
• ou encore d’une atteinte lésionnelle du genou.

Afin de confirmer le diagnostic et de préciser le degré d’atteinte de votre cartilage, des examens d’imagerie médicale sont nécessaires :

• IRM,
• Arthroscanner : scanner couplé à l’injection d’un produit de contraste au sein d’une articulation donnée. Cet examen peut être prescrit par votre médecin ou votre rhumatologue. Notamment en cas de recherche d’une microfissure.

Votre médecin envisage alors le meilleur traitement recommandé.

Traitement

Le traitement repose essentiellement sur des séances de kinésithérapie. Et cela afin d’harmoniser le système musculaire de votre genou. Ce travail est souvent associé à une diminution de votre activité sportive voire de son arrêt complet.
En vue de soulager vos douleurs, des antalgiques et des anti-inflammatoires peuvent également vous être prescrits.
Pour le traitement chirurgical, vous pouvez être dirigé·e vers un·e orthopédiste. Une arthroscopie du genou est alors réalisée afin de constater l’état de votre cartilage. Pour cela, une caméra est introduite, sous anesthésie. Aussi, un nettoyage de votre articulation peut être réalisé.
Ces points restent à discuter directement avec votre médecin.

Vous souffrez d’une chondropathie rotulienne ? Votre ostéopathe est en mesure de vous accompagner. Notamment s’il s’agit d’un·e spécialiste dans le suivi des sportif·ves.
L’accompagnement vous permet de récupérer et de retrouver votre activité sportive.
Mais comment le soin en ostéopathie permet de soulager naturellement la chondropathie rotulienne ?
Les techniques visent en premier lieu à identifier les contraintes subies par votre genou. Afin de calmer vos douleurs. Ensuite, il peut s’agir de travailler sur les éventuels déséquilibres musculaires et posturaux. Parfois, un suivi sur plusieurs séances peut être nécessaire.
Voyons cet accompagnement plus en détail.

Identifier les contraintes et calmer vos douleurs

Votre ostéopathe se penche immédiatement sur les contraintes exercées sur votre rotule. Son action et ses gestes adaptés permettent ainsi de libérer votre genou. Toutes les structures liées à votre patella, c’est-à-dire la rotule. Mais aussi vos os, vos cartilages, votre liquide synovial et enfin vos ligaments et tendons sont explorés.
En effet, le liquide synovial favorise la régénérescence du cartilage. Ainsi, un manque de vascularisation dans la zone limite ce renouvellement.
Cette libération stimulée par votre ostéopathe permet de réduire l’effet de frottement observé dans cette zone. Ce qui calme de fait vos douleurs et limite l’usure en cours.
Enfin, vos structures à proximité du genou sont regardées :

• votre bassin,
• votre hanche,
• mais aussi votre cheville et votre pied. En effet, s’ils sont mal positionnés, ils peuvent biaiser l’axe de votre rotule. Comme le fait une entorse à la cheville par exemple.

Équilibrer votre système musculaire

Le système musculaire qui s’exerce au niveau de votre rotule est particulièrement puissant. Notamment lors de l’effort. En effet, la pression exercée par la rotule sur l’articulation du genou peut être jusqu’à 40 fois supérieure pendant l’exercice. En comparaison à un effort de marche par exemple.
Ainsi, des contraintes excessives sont créées sur une articulation ou une zone lorsque votre système musculaire est mis à mal. Et ce, pendant des périodes anormalement prolongées.
Votre ostéopathe travaille alors sur ces déséquilibres afin de restituer la juste force aux muscles en difficulté.
Pour ce faire, un rééquilibrage de votre système neuromusculaire est réalisé. Notamment en facilitant l’activation des boucles réflexes myotatiques. C’est un terme employé pour décrire un muscle qui se contracte alors que son antagoniste se relâche.
Votre ostéopathe travaille sur l’ensemble de votre corps pour atteindre cette recherche d’équilibre.

Revoir votre système postural

Un trouble de votre proprioception peut entraîner une perturbation de votre système postural. Comme une réaction en chaîne. La proprioception est votre capacité à percevoir les positions des éléments de votre corps dans l’espace.
Cet effet domino perturbe l’appui de vos pieds au sol, l’amortissement des contraintes au niveau du genou, etc.
Alors, votre ostéopathe investigue tous vos capteurs posturaux : mâchoire, œil, pied, etc. D’ailleurs, afin de stimuler votre système proprioceptif, il peut être intéressant d’allier ces soins avec ceux de votre kinésithérapeute.

Accompagner votre reprise sportive

En cas de blessure, vous pouvez avoir le sentiment que votre corps vous lâche.
Mais cette blessure biaise et stoppe aussi la quête de votre performance. Ce qui peut peut engendrer stress et frustration momentanée.
En cause ? Le plaisir perdu que procure l’activité sportive. Couplé à la peur de perdre votre niveau, qui a pu vous demander travail et efforts réguliers dans le temps.
Retrouver votre intégrité physique, et réduire votre appréhension sont des objectifs sur lesquels vous pouvez échanger avec votre ostéopathe.

Ainsi, une fois votre sport repris, il est donc particulièrement intéressant de maintenir un suivi avec votre ostéopathe. En fonction de votre fréquence d’entraînement, de compétition, mais aussi en fonction de votre hygiène de vie.
Enfin, une reprise en douceur peut être trouvée dans certains sports, comme la marche, le vélo et la natation.