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Développement de la mâchoire : apport de l’ostéopathie lors de la croissance

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Approuvé par un·e ostéopathe DO

La mâchoire chez bébé et l’enfant est un sujet essentiel. Elle est au cœur de sa croissance et de la mise en œuvre de fonctions vitales à son développement.
Quelles sont les premières fonctions qui se développent en lien avec la mâchoire ? Quels signes peuvent vous faire suspecter un trouble du développement de la mâchoire ? Ou d’un trouble fonctionnel de la bouche chez votre bébé ou enfant ? Et quelles sont les incidences immédiates et à venir ?

Car en effet, certains troubles du développement de la mâchoire chez l’enfant ont des répercussions une fois à l’âge adulte.

Alors qui consulter pour les détecter et les traiter ? À partir de quel âge doit-on surveiller le développement de la mâchoire de son bébé ? En quoi l’ostéopathie peut-elle accompagner vos enfants dans ce domaine ?

La mâchoire est essentielle dans le développement de l’enfant

Lorsque l’enfant n’est encore qu’un embryon, sa mâchoire commence déjà à se développer.
Ce développement se poursuit au stade fœtal, soit environ à la 8ème semaine de grossesse, avec l’apparition des premières fonctions.
A savoir :

  • la succion : ses lèvres sont stimulées par ses mains qui frottent et entourent la zone de sa bouche.
  • la déglutition : bébé avale et rejette pendant la gestation le liquide amniotique et le liquide pulmonaire. Ils représentent jusqu’à 2L par jour en fin de grossesse.

Ces fonctions s’acquièrent au fur et à mesure que le fœtus grandit dans le ventre. Une fois né, le bébé poursuit le développement de ses fonctions, et d’autres s’y ajoutent. Comme le fouissement1, qui est l’action des lèvres de bébé en recherche du mamelon de maman pour téter.
Toutes ses capacités s’étoffent pour servir l’enfant tout au long de sa vie.

Le rôle du liquide amniotique

Le liquide amniotique est le liquide dans lequel flotte le fœtus lors de la gestation. Il a de nombreuses propriétés, et notamment :

  • Maintenir une température ajustée,
  • Protéger du froid,
  • Parer aux éventuels mouvements brusques et chocs externes,
  • Conserver un mouvement latent du foetus qui favorise son développement,
  • Conserver un environnement sain et sans bactéries.

Aussi, c’est au travers du liquide amniotique que le fœtus commence à différencier les odeurs et les saveurs.

La succion – déglutition

La succion et la déglutition font partie des premières fonctions qui se développent. Et qui permettent ensuite à bébé de se nourrir correctement à la suite de l’accouchement.
Cette succion est activée de manière optimale lors de l’allaitement. En effet, cette méthode demande à bébé de réaliser un effort important pour obtenir le lait maternel. Ainsi, il exerce une pression sur le téton grâce à sa langue. Ce qui va influer sur la formation et la croissance de la mâchoire de bébé.
Avec le biberon, la langue est maintenue en bas de la bouche. Elle force ainsi beaucoup moins sur le palais.

Un apprentissage continu

Ces fonctions vont s’affiner dans les 6 premiers mois de vie, jusqu’à l’arrivée des premières dents de lait de l’enfant. Cela contribue au développement de son crâne, de sa face et de sa mâchoire. C’est-à-dire au développement physique du corps de bébé.
En effet, l’effort produit par les muscles de sa langue, de ses lèvres et de sa mâchoire exercent alors des contraintes sur ses os. Ce qui va alors stimuler leur croissance.
Cet apprentissage permet également de développer les fonctions psychomotriciennes de bébé. Il oriente notamment le sein tété avec ses mains, que l’on peut voir se rapprocher de son visage et de sa bouche. Mais d’autres moments sont également l’occasion de faire cet apprentissage notamment :

  • la pratique de jeux, comme le jeux de miroir2,
  • les massages,
  • le peau à peau,
  • l’utilisation de tapis d’éveil,
  • la danse,
  • etc.

Une croissance des os stimulée

Ces stimulations sont d’autant plus importantes qu’elles conditionnent :

  • le développement vers l’avant de sa mandibule. C’est-à-dire la partie basse de la mâchoire, celle qui est en mouvement,
  • ainsi que le développement de son palais, donc de la partie haute de sa mâchoire.

Ces actions musculaires sont favorisées par l’alimentation au sein . En effet, le mouvement que prend la langue de bébé pour s’alimenter est spécifique. Comme un mouvement de vague, qui vient étirer le mamelon contre le palais, ce qui va le développer, l’aplanir, l’étaler. Et ce qui va ainsi amener un développement de la mâchoire, ainsi qu’à l’ensemble du système orofacial de bébé.

Freins restrictifs buccaux : un signal visible lors de la succion

“L’allaitement permet un développement des cloisons, de la face. Et cela permet aussi d’observer le positionnement de la langue. Et si quelque chose ne vient pas l’embêter. Un bébé qui a été contraint dans le ventre de la maman, notamment dans sa posture, peut présenter des tensions, qui ont un impact sur la mobilité de la langue. Du fait qu’il tête, vous allez pouvoir voir, et entendre parfois, que cette langue ne fait pas ce qu’elle devrait, ou pas de façon optimale.”

Isabelle Bergé, consultante en lactation IBCLC.

L’observation et l’écoute de bébé lors de l’allaitement permet de détecter d’éventuels blocages.

  • L’observation de sa posture, de sa gestuelle.
  • L’écoute du bruit lors de la prise au sein, ou pendant son sommeil. Ronflement, claquement, etc.

Est-ce dû à des tensions ? Ou à une langue qui n’arrive pas à se lever ? C’est la raison pour laquelle des praticien·nes spécialistes vous accompagnent à l’allaitement, et observent si besoin l’intérieur de la bouche de bébé. Afin de détecter l’éventuelle présence de freins restrictifs buccaux qui viendraient empêcher l’allaitement.

La mastication-déglutition

À partir de l’apparition des premières dents de lait, l’enfant commence à acquérir un mouvement de préhension. C’est la capacité d’une structure ou d’un organe donné à saisir des objets. Ce mouvement de préhension devient ensuite le mouvement de morsure, avec ses petites incisives. Ces dents du centre sont d’ailleurs les premières dents de lait à pousser, vers les 6-8 premiers mois de bébé.

Bébé bave beaucoup, est-ce normal ?

Mais avant même que ses dents n’apparaissent, la gencive se forme, se conditionne et se prépare à leur arrivée. Et alors bébé commence à mâchouiller, à essayer de déglutir la salive produite en même temps. Et au début, il y a quelques ratés.
Bébé bave alors beaucoup et vous ne voyez pas ses dents arriver. En réalité, la formation de sa cavité buccale est en cours, et le tonus des lèvres est quelque peu laxe. Il doit notamment se faire au nouvel écartement de sa mâchoire.
Et puis son système nerveux est en train d’apprendre au fur et à mesure de son développement.

Une période clé du développement

C’est aussi dans cette phase que bébé commence à acquérir le langage. On parle de babillage : dadada, baba, etc. Ces sons vous les entendez quotidiennement. À ce moment de son développement, ses systèmes lingual, relatif à la langue, et manducateur, la mâchoire, sont très sollicités.
En somme, bébé est à une période clé de son développement.

Les premières dents de bébé

À partir du 6ème mois, bébé peut alors commencer la diversification alimentaire. De manière autonome, avec la méthode DME : la diversification menée par l’enfant. Ou bien guidée.
“Cette alimentation complète l’allaitement à partir du 6ème mois. On propose alors à bébé des aliments solides, qui vont à la fois répondre à ses besoins nutritionnels, mais aussi à son développement psychomoteur.”

Isabelle Bergé, consultante en lactation IBCLC.

La fonction de succion est donc doublée. Puis une nouvelle stratégie de praxie à la cuillère la remplace progressivement. C’est lorsque bébé coordonne ses mouvements dans un but précis. Et ici en l’occurrence, les mouvements sont effectués en vue de s’alimenter.

Le rôle de la ventilation

Lorsque l’on parle de ventilation, c’est pour désigner l’air qui circule entre les poumons et le nez ou la bouche. On parle de ventilation nasale lorsque l’air circule par le nez. Et de ventilation buccale lorsque c’est par la bouche.
La ventilation est donc associée à la respiration. Et qui permet notamment l’absorption du dioxygène de l’air vers le sang.

Les fausses routes sont évitées

Chez le nourrisson, la ventilation se fait par le nez lors de l’effort de succion. L’action des muscles de sa langue et de sa gorge, ou du larynx plus particulièrement, évite alors d’avaler de travers.
Si la ventilation est bien libre au niveau de son nez, bébé s’alimente alors correctement et son développement est optimal.

Bébé a le nez encombré

En revanche, si le nez de bébé est encombré, il arrête fréquemment de téter pour reprendre son souffle. La prise de lait au sein est alors beaucoup plus difficile, plus longue et plus fastidieuse. C’est pourquoi certains parents décident de passer au biberon, notamment par peur d’une perte de poids. Seulement, avec l’alimentation au biberon, bébé ne fait pas travailler la langue et la mâchoire de la même façon. En fait, il ne les fait quasiment pas travailler. En effet, le lait lui vient alors assez facilement avec le biberon.
Prendre une tétine est aussi complexe pour bébé que téter si son nez est bouché. Notamment s’il s’agit de tétines physiologiques ou anatomiques.
Si bébé perd du poids, s’alimente mal, il peut être intéressant d’explorer sa capacité à ventiler par le nez et donc d’envisager de consulter un pédiatre ORL afin de trouver d’où peut venir le problème. Les troubles ORL du bébé sont en effet fréquents, surtout en période hivernale.

Problèmes de ventilation chez l’enfant

Des problèmes de ventilation lors de la croissance peuvent modifier le comportement de l’enfant vis-à-vis des repas. Cela peut notamment l’amener à :

  • manger la bouche ouverte pour respirer,
  • manger vite et mâcher peu, afin de reprendre sa respiration à chaque bouchée. Ce qui peut entraîner des problèmes digestifs. Car c’est la mastication qui lance la production des premiers sucs digestifs pour digérer.
  • manger plutôt mou, ce qui n’aide pas à activer les muscles de la mâchoire. Et donc à stimuler la croissance des os.

La ventilation est d’autant plus importante que le passage de l’air dans les sinus participe à leur développement et donc à celui du palais. En effet, les sinus sont situés juste au-dessus du palais et sont notamment délimités par l’os maxillaire sur lequel s’insèrent les dents du haut.
Chez l’enfant comme chez le nourrisson, il est important d’investiguer ces troubles avec des spécialistes.

L’apport de l’ostéopathie chez bébé et l’enfant

L’ostéopathe joue un rôle important dans l’accompagnement des troubles de la mâchoire et de la sphère ORL. Ces problèmes d’occlusion et d’anomalies dans les fonctions de la bouche chez bébé peuvent se retrouver plus tard. A l’enfance, à l’adolescence ou encore à l’âge adulte.
Au-delà des effets néfastes à long terme, il est important de considérer l’incidence à court moyen terme également. Ces troubles peuvent notamment impacter la posture globale, car la mâchoire est l’un des capteurs posturaux du corps. Mais aussi le sommeil. Selon la Fédération Française d’Orthodontie, la FFO, des dysfonctions de la mâchoire peuvent provoquer de l’apnée du sommeil. Entre 1,2 et 5,7% des enfants de 6 ans en souffrent, et 70% des enfants3 d’entre eux présentent des troubles de la mâchoire.

Rétablir des fonctions optimales

L’ostéopathe s’intéresse aux fonctions essentielles de la mâchoire, et notamment :

  • à la ventilation,
  • à la succion,
  • à la mastication
  • à la déglutition,
  • mais aussi à son système digestif. Il est important que la mâchoire de l’enfant fonctionne correctement pour que son système digestif assure ses fonctions de manière optimale. Et l’inverse est aussi vrai. Un système digestif optimal favorise un bon usage de la mâchoire. En cas de difficultés digestives, comme en présence d’un RGO, les muqueuses sont irritées, les amygdales gonflées. Et alors cela entraîne des difficultés à déglutir, des ronflements la nuit, etc.

Une meilleure ventilation

Suite à l’examen de l’ORL, l’ostéopathe s’intéresse à la capacité de l’enfant à respirer par le nez. Afin de réhabiliter la ventilation nasale de votre enfant.
Son travail s’appuie alors sur diverses techniques et exercices très doux, afin d’aider l’enfant à récupérer. L’ostéopathe peut par exemple utiliser l’odorat pour le stimuler. Et vous donner des exercices à faire à la maison sur cette base. Si parfois le travail s’avère difficile, le·a praticien·ne peut avoir recours à des dispositifs orthodontiques. Comme des éducateurs fonctionnels de type intercepteur labial, de la marque orthoplus par exemple4.

Un mécanisme de succion optimal

Dans le cas des nourrissons, le travail se fait plutôt sur le complexe succion-déglutition. Il s’agit de stimuler à nouveau bébé sur ses réflexes innés, c’est-à-dire le fouissement avec les lèvres, la pression de la langue, etc. Afin de maintenir son alimentation, au sein si possible, ou encore au biberon avec une tétine physiologique.
Les techniques utilisées par l’ostéopathe sur bébé sont toujours des techniques très douces.

Une mastication plus performante

Pour travailler sur la mastication, l’ostéopathe s’assure d’abord que tout est libre et suffisamment mobile au niveau articulaire. Qu’il s’agisse de la mâchoire de votre enfant, mais aussi de son cou. Car ces deux zones travaillent en synergie lors de la mastication.
Lors du soin, des techniques de détente ou des techniques en énergie musculaire sont souvent utilisées. Ainsi que des techniques sur les fascias. Les fascias sont des membranes qui entourent les muscles et les maintiennent en place. Et qui permettent leur glissement entre eux.
Votre ostéopathe peut aussi vous proposer des exercices simples afin de poursuivre le travail à la maison. Cette participation potentialise l’efficacité des soins en ostéopathie pour bébé ou enfant.

Une déglutition sans entrave

Là encore, le travail de l’ostéopathe consiste à s’assurer du bon passage des aliments dans le larynx, soit la gorge, et vers l’estomac. Afin que votre enfant ne connaisse pas de fausses routes.
L’ostéopathe utilise pour ce faire des techniques musculaires et tissulaires sur le cou et la gorge. Et s’assure d’être le·a moins invasif·ve possible, de manière à ce que le soin soit le plus confortable possible. Les techniques peuvent notamment faire appel à des exercices sur la langue et le larynx afin de réhabiliter la dynamique de déglutition.

Un accompagnement en synergie

Ces troubles peuvent être pris en charge très tôt et de manière pluridisciplinaire.
Si votre ostéopathe décèle en priorité des troubles ORL chez votre enfant, un travail en synergie peut être nécessaire. Et alors votre enfant est orienté·e vers un·e praticien·ne en pédiatrie. Pour la réhabilitation de ses troubles.
Il est important que votre enfant voit un·e orthodontiste, de préférence un·e spécialiste qui travaille de manière fonctionnelle, autour de ses 6 ans. C’est en effet à cette période qu’un traitement orthodontique a le plus grand potentiel de réussite. Puisque l’enfant est en croissance et donc son crâne encore facilement « modelable ».
Selon le traitement proposé par l’orthodontiste, l’ostéopathe peut également proposer un travail à base d’éducateurs fonctionnels de type gouttière. Cela permet, entre autres, de faire travailler votre enfant sur le placement de sa langue. Mais aussi de stimuler ses muscles masticateurs et ses lèvres.

Notes et références

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  2. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/jeux/fiche.aspx?doc=miroir-outil-apprentissage
  3. http://sommeilsante-jprs.fr/blog/au-secours-mon-enfant-dort-mal
  4. https://youtu.be/nsxbY1URF4c

Rédigé par

Cabinet B

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Équipe qui regroupe des professionnel·les de la santé, du bien-être et du mouvement. Animé·es par une volonté de partage, nos expert·es diffusent ici leurs retours d’expériences, savoirs et conseils. Pour favoriser l’accès à des connaissances de manière claire et transparente.

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Commentaires

  • DURON Isabelle says:

    bonjour

    ma fille souffre la nuit de sa mâchoire bloquée. elle a consulté un ostéopathe et un chiropracteur mais le déblocage ne tient pas. actuellement elle porte un appareil dentaire . je ne sais pas vers qui me rapprocher pour trouver une solution durable. peut être qu ‘il n’y en a pas tant qu’elle est appareillée.
    avez vous un conseil ?

    • Cabinet B says:

      Bonjour Mme Duron,

      Merci pour votre commentaire.

      Nous ne pouvons faire de pronostic sur la problématique de votre fille sans la voir en consultation.
      En effet, beaucoup de facteurs peuvent interagir. L’appareil dentaire peut créer des changements sur la position de la mâchoire et sur la posture globale.
      Il peut également y avoir un trouble ailleurs, qui empêche un bon positionnement de la mâchoire.
      Une prise en charge par un ostéopathe spécialisé de la question (mâchoire et ATM) pourra aider votre fille dans cette problématique.

      L’équipe du Cabinet B Ostéopathie

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