La grossesse est vécue différemment par chaque femme. Mais elle reste une période souvent chargée en émotions et en stress. Il n’est pas toujours évident de jongler avec les défis du quotidien, les petits désagréments engendrés par cette aventure et la préparation de la naissance et ce, en toute sérénité.
Or, de récentes études ont mis en lumière le lien entre stress prénatal et les complications dans le développement cérébral du nourrisson.
Qu’est ce que le stress ?
Il existe différents types de stress qui ne vont pas tous avoir le même effet sur vous.
Nous pouvons résumer que ce dernier est une réponse physiologique de l’organisme face à un stimulus extérieur.
Il regroupe une réponse émotionnelle (anxiété, peur etc.), et physique (sueurs, pâleur etc.) entraînant une cascade de réactions métaboliques.
En effet, la première étape amène à une réaction d’alarme. Face à un potentiel danger, il va y avoir entre autres, une montée d’adrénaline. C’est elle qui nous permet de réagir. Concrètement : fuir ou attaquer.
Ensuite, le corps met en place une stratégie : c’est le syndrome général d’adaptation. Lorsque le stimulus extérieur est continu, le corps va chercher à réguler les effets de la réaction d’alarme afin de retrouver un équilibre.
Toutefois, si cet équilibre ne se trouve pas, il y a une phase d’épuisement.
Les études
Plusieurs études tendent à démontrer en effet l’impact du stress prénatal sur le développement foetal.
Plus l’intensité du stress est élevée, plus le développement foetal peut être impacté.
Par exemple, en cas de stress émotionnel important durant une catastrophe naturelle, on a observé une altération du langage de l’enfant à l’âge de 2 ans.
Une autre étude relève que le QI d’enfants de 5 ans, dont les mères ont subi un stress élevé durant la grossesse, est inférieur à la population générale.
Il peut également y avoir :
- des troubles de l’attention (hyperactivité, etc.),
- comportementaux (impulsivité, etc.)
- et émotionnels (difficulté à gérer sa colère, etc).
Qu’appelle-t-on le stress prénatal ?
Lors d’une grossesse, il existe de nombreuses sources de stress pour la future maman.
Du fait des changements physiques et notamment hormonaux, la femme enceinte est dans une phase de transition, ce qui peut la rendre plus vulnérable.
On distingue 2 types de stress prénataux :
- le stress prénatal objectif : on peut l’évaluer par rapport aux épreuves auxquelles la femme peut être confrontées dont elle a potentiellement pris conscience et qui n’altère pas nécessairement le développement du futur bébé.
- le stress subjectif : comment elle va vivre tous ces changements, comment était son état émotionnel avant de tomber enceinte ? Il y a aussi des émotions fortes liées à des facteurs imprévisibles et incontrôlables comme le décès d’un proche, une catastrophe naturelle, etc.
Bébé ressent le stress de maman : comment est-ce possible ?
L’épigénétique
Peut-être avez-vous lu ce terme dans certains ouvrages scientifiques ou articles, sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait. Et on ne vous jette pas la pierre, il s’agit d’un concept particulièrement complexe ! Commençons par décortiquer ce mot.
Épigénétique est composé du préfixe “epi”, du grec signifiant “situé au-dessus” et du terme “génétique”, soit la discipline étudiant les gènes. Épigénétique qualifie ainsi des mécanismes agissant au dessus du génome (soit l’ensemble de vos chromosomes et gènes).
Ce sont des modifications externes à l’ADN, comprenez qu’il ne s’agit pas de modifications directes sur la séquence ADN, mais plutôt d’une modification de l’expression des gènes ou de l’activité du génome.
Les gènes en mode On/Off
Pour faire simple, comprenez que les gènes peuvent être « éteints » ou « allumés » et que ce mécanisme là est influencé par différents facteurs environnementaux mais aussi par…le vécu de l’individu.
Ainsi, pollution, exposition à des produits toxiques, mais aussi chocs émotionnels peuvent jouer sur l’expressivité de certains gènes.
Le patrimoine génétique étant délivré par les parents, les scientifiques s’intéressent ainsi vivement à la manière dont certains traits peuvent se transmettre de manière épigénétique de la mère au fœtus.
Et si certains facteurs auxquels la future maman doit faire face durant sa grossesse peuvent avoir un impact sur le développement du fœtus, ils peuvent également avoir une influence sur sa santé une fois à l’âge adulte. On note par exemple plus de risques de souffrir de diabète, d’asthme, ou encore de surpoids.
Le stress prénatal se transmet épigénétiquement
Le stress prénatal ressenti par la future maman est ainsi également engagé dans la modification de l’activité génétique du foetus. Certaines études montrent que cette transmission épigénétique pourrait conduire l’enfant, à l’âge adulte à être plus sujet aux états anxieux.
La santé mentale de la future maman pourrait aussi engendrer un poids inférieur à la naissance ou encore une naissance prématurée.
Le cortisol en cause
Lorsque vous êtes en état de stress, votre organisme libère du cortisol. Cette hormone aide le corps à faire face à ces chamboulements.
Le problème est que pendant votre grossesse, si le cortisol est présent en quantité excessive dans votre organisme, il peut facilement passer dans le liquide amniotique.
Or, le fœtus peut ingérer jusqu’à 5 litres de liquide amniotique par jour. Lorsque ce dernier est chargé en cortisol, cela représente un danger pour la formation du cerveau de l’enfant.
Cependant, si le taux de cortisol est produit en quantité modérée, il semble que les effets soient bons pour le développement du cerveau du bébé. En effet, les enfants ayant été exposés à de faibles taux de cortisol en début de grossesse mais de forts taux en fin de grossesse auraient un développement cognitif optimal. Ainsi, le timing est également important.
Que provoque le stress prénatal intense sur l’enfant ?
Exposée à une forte concentration en cortisol, la structure cérébrale de bébé se développe alors différemment.
Elle peut présenter :
- une atrophie du cortex préfrontal : c’est-à-dire une diminution du volume de la zone du cerveau située dans le lobe frontal, qui régule les émotions
- ainsi qu’une hypertrophie de l’amygdale : ce qui augmente le volume de la zone du cerveau en charge de la gestion de la peur.
Et cela peut avoir des conséquences à terme dans la vie de l’enfant :
- difficultés à gérer ses émotions,
- des signes d’agressivité,
- troubles de sociabilisation,
- troubles d’apprentissage.
Effets du stress important pendant la grossesse, il est temps de réagir
Souvent sous-estimé, le stress prénatal est rarement mis en cause comme facteur de troubles pour l’enfant à naître.
Les récentes études tentent d’alerter à propos de ses effets néfastes sur le développement cérébral de bébé. Pourtant les futures mamans ne sont pas encore suffisamment accompagnées dans la gestion du stress prénatal.
Les facteurs de risque pour le développement cérébral de l’enfant pendant la grossesse
Zoom sur le SSPT (syndrome de stress post-traumatique)
En France, on estime qu’environ 15% de femmes auraient subi des maltraitances. Qu’il s’agisse de violence physique, psychologique, d’agression sexuelle ou encore de négligence pendant l’enfance.
Ces femmes risquent de développer ce qu’on appelle un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Ce qui peut alors impacter la grossesse, même si ces maltraitances ont été subies avant de tomber enceinte.
Les femmes souffrant de SSPT présentent en effet un taux de cortisol plus élevé que les autres en début de grossesse et on en connaît désormais ses effets néfastes sur le futur bébé.
Il est d’ailleurs aussi probable que ces mêmes femmes aient eu du mal à mettre en marche le projet bébé : rôle du stress dans l’infertilité féminine.
Se faire aider lorsqu’on a conscience d’avoir subi des maltraitances est un grand pas vers la guérison. Mais cela est également important afin de préserver son futur enfant des éventuels troubles pouvant en découler.
L’attachement, un besoin vital pour l’enfant
In utero et dès la naissance, bébé a besoin d’une niche affective. Il s’agit d’un besoin vital, comme celui de se nourrir ou de dormir. Sans cela, l’enfant est en carence affective et cela peut impacter négativement son développement.
Le stress lié à des situations personnelles compliquées (comme une rupture, un divorce, la précarité, l’isolement, etc.) rend plus difficile le lien d’attachement entre la mère et l’enfant.
Bien que l’on ne puisse pas anticiper toutes les épreuves de la vie, avoir conscience des impacts du stress sur le développement du fœtus et du bébé aide cependant à prendre les mesures adéquates afin d’en limiter les effets néfastes.
Le stress autour de la maternité et de l’accouchement
Péridurale, épisiotomie, césarienne, accouchement instrumentalisé etc., autant de mots anxiogènes pour vous future maman, surtout s’il s’agit de votre première grossesse.
Aussi, être enceinte peut apporter son lot de symptômes de grossesse, comme des maux de tête, des hémorroïdes ou bien encore des reflux.
Ces troubles sont fréquents lors de la grossesse et s’il n’y pas lieu de s’inquiéter outre-mesure. Il est tout de même bon d’agir pour les traiter afin de profiter d’un quotidien plus tranquille. Car non, vous n’avez pas à vivre avec ces inconforts.
Consulter votre ostéopathe tout au long de votre grossesse peut vous soulager de ces maux et vous aider à vous sentir plus apaisée face à ces symptômes. C’est aussi un bon moyen de préparer au mieux votre corps pour l’accouchement.
Comment faire baisser le stress prénatal chez la future maman ?
Le sommeil, un allié précieux pendant la grossesse
De récentes études montre que l’anxiété et le manque de sommeil sont étroitement liés.
Dormir suffisamment vous aidera notamment à calmer vos angoisses qui sont exacerbées lorsque vous êtes en dette de sommeil. Mais aussi à limiter leurs apparitions, un cercle vertueux en somme.
Bien qu’il ne soit pas toujours facile de dormir “comme un bébé” lorsqu’on est enceinte, le sommeil est pourtant primordial.
D’autres études ont en effet prouvé que les femmes en déficit de sommeil pendant la grossesse avaient plus de risques de vivre un accouchement difficile.
Une meilleure hygiène de vie
S’il est important de souligner que vous devriez aller bien en tout temps, il n’en reste pas moins vrai que la grossesse est une période durant laquelle votre état de santé est particulièrement important. De même que votre bien-être.
Être enceinte : ne serait-ce pas la meilleure raison du monde pour se chouchouter ? Établir des rituels visant la sérénité, comme la méditation ou le yoga prénatal peut aider à garder un équilibre émotionnel stable.
L’alimentation a aussi son rôle à jouer quant à la gestion du stress. Manger équilibré permet de ressentir moins de fatigue pendant la grossesse. Les études exposant les liens entre stress et santé intestinale ne manquent d’ailleurs pas.
Le mouvement
L’activité physique même modérée est primordiale dans la gestion du stress. Marcher, même 30 minutes par jour a déjà un impact bénéfique.
Si vous pratiquiez déjà un sport, il n’y a priori pas de contre indication à ce que vous poursuiviez. Evitez juste les sports avec qui pourraient entraîner des coups, ou des chocs.
Si vous souhaitez débuter une pratique sportive durant votre grossesse, faites un point préalable avec votre médecin qui pourra vous conseiller.
S’entourer et se faire aider pendant la grossesse
L’isolement fait partie des principaux facteurs de stress pour la femme enceinte.
Communiquer avec des personnes bienveillantes peut aider à gérer votre état émotionnel. N’hésitez pas à demander de l’aide et à poser toutes vos questions à des professionnels de santé. Il n’y a pas de questions idiotes. Toutes vos interrogations sont légitimes.
Les médecines alternatives et complémentaires constituent une bonne alternative durant votre grossesse. L’ostéopathie par exemple, approche complètement naturelle, permet d’agir sur de nombreux facteurs pour une grossesse plus sereine. Un travail préparatoire à l’accouchement est aussi possible. Retrouvez plusieurs articles dédiés à ces sujets, avec la participation d’un·e ostéopathe spécialiste grossesse à Toulouse:
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