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Accouchement instrumentalisé, quelle incidence en post-partum ?

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ostéopathie accouchement instrument outil
Approuvé par un·e ostéopathe DO

On parle souvent des risques encourus par bébé lors de l’utilisation d’outils obstétricaux pour aider sa venue au monde, mais qu’en est-il des séquelles, lésions physiques, et impacts psychologiques de l’accouchement instrumentalisé pour vous, maman ?

On parle d’accouchement instrumentalisé lorsque des forceps, spatules ou encore une ventouse sont utilisés dans le but de mettre au monde bébé. Des pratiques fréquentes, qu’il est intéressant de connaître afin de mieux vivre leur utilisation le jour J, et après.

Nous revenons sur la question dans cet article spécial, où jeunes mamans et patientes du cabinet nous font part de leur témoignage et où ostéopathes spécialisés et autres intervenants partagent les bienfaits de leur approche quant au soulagement des séquelles éventuelles laissées par l’utilisation de ces instruments en post-partum.

Que vous soyez à vos premières semaines de grossesse, bientôt à terme ou que vous ayez déjà donné naissance à votre enfant, cet article s’adresse à vous.

Les 3 phases de l’accouchement

Afin de faciliter la lecture et la compréhension de cet article, nous devons brièvement revenir sur les principales phases de l’accouchement.

La phase de dilatation

Il s’agit de la première grande étape ! La phase où commence le “travail”, celle où apparaissent les contractions.
C’est ici que le col de l’utérus s’ouvre graduellement, jusqu’à ce qu’il atteigne 10 cm de diamètre. On compte environ 1 centimètre de dilatation supplémentaire par heure, on peut alors compter 10 heures pour cette première phase.
Sauf que cela est un peu réducteur, il n’y a pas vraiment de généralité à ce sujet. Durant les premières heures, la dilatation peut être plus lente, pour s’accélérer sur les derniers centimètres (c’est la raison pour laquelle vous vous rendez à la maternité une fois que les contractions sont bien rapprochées, afin que la dilatation du col de l’utérus soit d’environ 3 cm).
Les contractions pouvant être particulièrement douloureuses, c’est dans cette phase notamment où vous pourrez demander à ce que l’on vous fasse une péridurale, cette fameuse anesthésie locorégionale.

Afin de faciliter la lecture et la compréhension de cet article, nous devons brièvement revenir sur les principales phases de l’accouchement.

La phase d’expulsion

C’est la phase où votre col a enfin atteint les 10 cm de diamètre, on sait maintenant que l’espace est suffisant pour que la tête de votre progéniture puisse s’engager.
C’est dans cette phase appelée « expulsion », que l’obstétricien peut parfois avoir recours à des instruments afin d’aider votre bébé à naître. C’est aussi lors de cette phase que votre périnée subit d’importants étirements et il peut arriver que celui-ci se déchire accidentellement, il s’agit réellement du dernier obstacle avant la sortie de bébé.
Aussi, il est important de noter ici que votre gynécologue obstétricien peut également inciser le périnée afin de laisser passer bébé plus facilement ou prévenir une déchirure plus grave du périnée, on parle alors d’épisiotomie.

Par ailleurs, le périnée est également appelé plancher pelvien. Il est constitué d’un ensemble de plusieurs muscles, membranes et ligaments permettant de soutenir les organes génitaux.

La délivrance

Bébé a vu le jour, mais il reste encore un petit peu de travail à faire. C’est la phase de délivrance, où les contractions réapparaissent, 15 à 20 minutes après la naissance de votre enfant. Il faut encore expulser le placenta, les membranes et le reste du cordon ombilical, ce qui vous demandera de pousser encore une fois.

L’accouchement assisté par voie basse

Maintenant que nous avons fait le tour des phases de l’accouchement, il est temps de parler des fameux instruments qui peuvent être utilisés dans le but d’aider bébé à voir le jour.
On parle d’extraction instrumentale (excusez-nous du terme) lorsqu’une assistance est faite au moyen d’un instrument lors d’un accouchement par voies naturelles.

Plus de 12% des accouchements en France sont instrumentalisés

Selon la dernière enquête nationale sur le sujet, en France, 68 % des naissances ont lieu par voie basse non instrumentale, 20 % par césarienne et 12 % par voie basse instrumentale1 [1].
C’est au moment de la seconde phase, lors de l’expulsion, que les obstétriciens peuvent avoir recours à ces « outils ». Par ailleurs, les sages-femmes ne sont pas habilitées à utiliser ces instruments.
Ces instruments ont des noms quelque peu barbares ! Spatules, forceps, ventouse ou encore matériel d’extraction : retour sur l’accouchement par voie basse instrumentalisé (VBI).

Accouchement : quand faut-il avoir recours aux instruments ?

Pour l’utilisation d’instruments, plusieurs conditions doivent être réunies, à savoir :

  • La poche des eaux est rompue
  • La dilatation du col est complète (10 cm)
  • Le bébé doit être engagé dans le bassin (s’il ne l’est pas on aura alors recours à la césarienne)
  • Sa tête ne doit pas être trop haute et ne doit pas présenter de bosses

Si ces conditions sont réunies, le recours aux instruments peut avoir lieu dans l’intérêt du bébé (on parle alors d’intérêt fœtal), dans votre intérêt, future maman, et plus rarement, dans votre intérêt mutuel à bébé et à vous.

On observe alors généralement 4 cas de figure où les instruments sont utilisés

  • Cause non urgente : au bout de 30 à 40 minutes d’efforts de poussée intense, vous n’avez pas encore mis au monde bébé.
  • Cause moyennement urgente : bébé semble impacté lors des contractions (son rythme cardiaque ralentit à chaque contraction).
  • Cause urgente : le rythme cardiaque de bébé ralentit et ne semble pas remonter
  • Intérêt maternel : contre-indications aux efforts expulsifs (poussées), problème éventuel de décollement de la rétine, agitation ou fatigue.

Bon à savoir

Il y a deux façons d’écouter le cœur de bébé et de mesurer les fluctuations de son rythme cardiaque : les auscultations intermittentes (via des vérifications périodiques donc), ou la vérification en continue par un moniteur électronique externe.
Selon certaines recherches, le monitorage électronique continu ne serait que peu nécessaire lorsque vous et bébé êtes en bonne santé, l’auscultation intermittente fournissant suffisamment d’informations.
Le monitorage électronique continu est pourtant quasi systématique en salle d’accouchement. En soi, ce n’est pas vraiment un problème. Seulement, des études menées dans les années 1990 (et d’autres plus récentes) concourent à démontrer que le recours à la césarienne et aux forceps, ventouse, spatules était significativement plus élevé dans les accouchements avec monitorage électronique continu2 [2].

“Ma véritable inquiétude, c’était la césarienne. Les spatules ont permis de l’éviter, et c’est pour moi le plus important.”
Stéphanie*, 34 ans
Patiente du Cabinet B

Forceps, ventouse, spatules : ces instruments trouvés en salle d’accouchement

L’obstétricien peut avoir recours à 3 types d’instruments pour vous aider à accoucher. Il n’y a pas vraiment d’ordre de choix quant à l’instrument utilisé. L’utilisation de tel ou tel outil reste une affaire de choix de l’obstétricien, et si cela dépend de la situation du fœtus dans le bassin, cela peut aussi dépendre des préférences et habitudes de l’obstétricien.
En revanche, on évite en général l’utilisation de plusieurs instruments car cela peut comporter des risques. Mais quels sont ces instruments au juste ?

Accouchement avec une ventouse obstétricale

Selon les chiffres de l’INSERM publiés en 2016, la ventouse reste le principal instrument utilisé en cas d’accouchement instrumentalisé1, présente alors dans 49,8 % des naissances par voie basse instrumentale.
Il s’agit d’un instrument de traction (qui vient donc tirer bébé) composé d’une petite cupule que l’on vient placer sur le crâne de bébé, cupule reliée par un tuyau à un système d’aspiration. Les tractions sont alors effectuées par l’obstétricien pendant que vous poussez.
Il est à noter que l’on utilise généralement la ventouse lorsque le bébé est déjà très bas.
Vous pouvez, si vous le désirez, visionner cette animation 3D présentant l’accouchement à l’aide d’une ventouse.

Pourquoi recourir à la ventouse lors de l’accouchement

La ventouse peut venir en aide à la future maman sous péridurale ne ressentant plus les contractions ou se trouvant trop fatiguée pour pousser.
Cet outil, contrairement aux autres que nous aborderons dans un instant, à l’avantage de ne pas requérir obligatoirement d’épisiotomie (attention, elle peut être nécessaire dans certains cas, mais elle n’est pas systématique).

Complications liées à l’utilisation de la ventouse durant l’accouchement pour la maman

Le recours aux ventouses peut venir causer une lésion cervicale, notamment si le vagin ou col est pincé par la ventouse.
Le risque de lésion périnéale, à savoir une déchirure périnéale complète ou partielle, est supérieur lors d’accouchements instrumentalisés, l’épisiotomie peut alors réduire ce risque. Cependant, comme précédemment abordé, le risque de déchirure semble moins important lors de l’utilisation de ventouse que lors de l’utilisation de forceps ou de spatules.

Complications liées à l’utilisation de la ventouse durant l’accouchement pour le bébé

L’instrument étant directement appliqué sur la tête de bébé, il se pourrait qu’il souffre de légers saignements sous le cuir chevelu. Cela peut former un petit hématome, comme une bosse (appelée séro-sanguine) sur le dessus de sa tête, disparaissant généralement au bout de quelques semaines.

Le saviez-vous ?

La ventouse semble générer plus d’inquiétude que les autres outils chez les futures maman (certainement car nombreuses visualisent un outil similaire à la ventouse pour toilettes). Pourtant, la ventouse cause moins de lésions pour la maman et les séquelles graves restent rares avec cet outil3 [3].

Accouchement avec forceps

Selon l’INSERM, les forceps seraient présents dans 27,6 % des accouchements instrumentalisés. Ici aussi, il s’agit d’un instrument de traction.
Ressemblant à deux grosses cuillères à salade trouées ou des pinces, ces forceps sont reliés par une sorte de levier permettant à l’obstétricien de tirer bébé. Les forceps viennent se placer autour de la tête du nourrisson, dans le bassin de maman, pour venir l’extraire. Il existe deux types de forceps : les forceps à branches croisées, ou parallèles.
C’est normalement l’instrument de choix lorsque bébé est encore relativement haut.

Bon à savoir

Notez que dans le cas de l’utilisation de forceps, on viendra introduire une sonde dans votre urètre afin de vider votre vessie et éviter un traumatisme de celle-ci lié à l’utilisation de cet instrument. Une injection intraveineuse sera également installée, le risque d’hémorragie étant plus élevé lors du recours au forceps.

Complications liées à l’utilisation des forceps durant l’accouchement pour la maman

Dans le cas de l’utilisation de forceps, il est fréquent d’effectuer une épisiotomie, puisqu’ils augmentent nettement le risque de déchirure.
Il est également assez fréquent de souffrir d’une lésion des sphincters suite au forceps, lésion sphinctérienne pouvant causer à terme une incontinence anale ou urinaire, une déchirure vaginale superficielle ou encore une dyspareunie (douleurs ressenties pendant les rapports sexuels).
Il est aussi possible de souffrir d’un prolapsus suite à un accouchement assisté par forceps (à savoir, la descente d’organes, comme l’utérus, la vessie ou le rectum).

Complications liées à l’utilisation de forceps durant l’accouchement pour le bébé

Les forceps étant directement appliqués autour de la tête de bébé, il se pourrait qu’il ait quelques traces au niveau de ses joues, tempes, et crâne.
Bébé pourrait alors présenter des hématomes du cuir chevelu ou du visage, des lésions osseuses au niveau du crâne ou encore des paralysies des nerfs crâniens.
Il est également possible que bébé souffre de plagiocéphalie suite à son extraction par forceps. L’utilisation d’instrument durant l’accouchement est d’ailleurs un des motifs les plus fréquents en ostéopathie pédiatrique.
Pour en savoir plus sur la manière dont l’obstétricien utilise cet outil, vous pouvez visualiser cette animation 3D présentant l’accouchement à l’aide de forceps.

Accouchement avec spatules (ou cuillères)

Les spatules (présentes, toujours selon l’INSERM, dans 22,6 % des naissances par voie basse instrumentale) s’apparentent grandement aux forceps, disposant de deux cuillères, mais à la différence des forceps, celles-ci ne sont pas reliées entre elles mais viennent prolonger les bras de l’obstétricien pour guider bébé vers la sortie.
Les spatules, contrairement aux autres outils, agissent sur vous, pour écarter le passage, écarter « les parties molles ». Comprendre ici qu’elles permettent de faire de la place en écartant le vagin.

Bon à savoir

      • L’utilisation de la ventouse est contre indiquée en cas de bébé prématuré (moins de 36 semaines).
      • Lorsque bébé est en siège (la tête en haut dans le ventre de maman), ces 3 instruments ne sont pas utilisables. Notez cependant qu’il arrive occasionnellement que l’on se serve de forceps pour compléter la rotation de la tête ou aider à sortir la tête d’un bébé présenté en siège.
      • Lorsque l’obstétricien sort les outils de leurs sachets, il les fait tomber sur un plateau métallique et le bruit peut être inquiétant lorsqu’on ne s’y attend pas. Il s’agit en réalité d’une mesure d’hygiène, permettant d’éviter de toucher ces instruments.

Complications liées à l’utilisation de spatules durant l’accouchement

Les inconvénients et les risques pour bébé et vous sont identiques à ceux encourus lors du recours au forceps. Ici aussi, le risque de déchirure est plus fréquent que lors d’un accouchement non instrumentalisé, déchirure qui peut s’étendre parfois jusqu’à l’anus ou le sphincter.
L’épisiotomie est alors fréquemment pratiquée afin d’éviter une déchirure importante lorsque les spatules sont utilisées.

L’expression abdominale

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une technique employant un quelconque instrument, nous nous devons de mentionner cette pratique et de vous sensibiliser à celle-ci car elle est déconseillée par la Haute Autorité de Santé depuis 2007.
Ce geste consiste à venir appuyer sur votre ventre dans le but de raccourcir la seconde phase de l’accouchement.
Cette pratique peut entraîner des séquelles, comme des fractures des côtes, des lésions périnéales ou encore douleurs abdominales post-partum persistantes, sans parler des séquelles psychiques causés par la nature de l’acte et le rapport de force.

La méthode d’accouchement influence l’expérience globale qu’ont les femmes de leur accouchement

Une étude américaine4 [4] visant à connaître l’impact des différentes méthodes d’accouchement (voie basse naturelle, voie basse instrumentalisée, césarienne) sur l’expérience de globale des mamans fut menée entre 2014 et 2015.
L’étude se base sur les résultats d’un questionnaire de satisfaction envoyé aux mamans 4 à 6 semaines après leur accouchement.
L’expérience se relève en effet plus positive pour les femmes ayant accouché par voie basse sans instrumentation, qu’il s’agisse des premiers instants avec bébé, des relations avec l’équipe médicale, ou encore de leur état de satisfaction général après l’accouchement.

Péridurale et accouchement instrumentalisé

Vous vous demandez très certainement si ces instruments peuvent être utilisés sans qu’une péridurale n’ai été posée au préalable ? Cette interrogation, c’est un peu le serpent qui se mord la queue. La péridurale est nécessaire pour pouvoir utiliser ces instruments, dans le cas où la péridurale n’est pas possible, on effectue une anesthésie locale des nerfs pudendaux.
Sauf que la péridurale peut aussi induire l’extraction instrumentale de bébé. Explications.

Est-ce que l’on a plus fréquemment recours aux forceps, ventouse et spatules sous péridurale ?

Les muscles peuvent moins guider bébé

Les muscles du vagin ont un rôle de « guide » pour bébé, dans ses mouvements de rotation et de flexion de sa tête, mouvements nécessaires pour l’inciter à choisir le chemin avec le moins de résistance possible.
La péridurale vient relâcher les tissus, les muscles ne peuvent alors plus assurer leur fonction de guide et le bébé ne parvient pas à se positionner correctement pour entamer sa descente, favorisant ainsi l’utilisation de forceps, ventouse ou spatules.

La péridurale limite les sensations

La péridurale peut aussi limiter vos sensations de contractions, (l’ocytocine libérée naturellement est diminuée par la péridurale et les contractions utérines sont alors moins efficaces).

Des poussées moins fortes

Les efforts de poussée sont également amoindris. La péridurale peut alors rallonger la durée de l’accouchement, notamment lorsqu’elle est posée lors de la seconde étape du travail. Ce rallongement du travail entraîne cependant une augmentation de l’utilisation d’instruments obstétriques.
Alors oui, ventouse, spatules et forceps sont statistiquement plus souvent utilisés en cas de péridurale et cette dernière augmenterait de plus du double le taux d’utilisation d’outils obstétricaux5 [5].

Mieux vaut attendre

Dans l’idéal, sous péridurale, il faudrait attendre que bébé descende suffisamment (jusqu’à la vulve) avant que vous ne commenciez à pousser, même si cela sous-entend d’attendre deux heures après la dilatation complète du col de l’utérus.

La péridurale interfère avec les hormones

Il est important de savoir que la péridurale vient freiner la sécrétion naturelle de l’ocytocine qui devrait s’effectuer pendant le travail mais elle réduit aussi votre sécrétion d’endorphines.
Sauf que ces hormones, que bébé reçoit aussi via le placenta, sont censés faciliter l’expérience globale de l’accouchement, tant pour vous que pour bébé.

Forceps, ventouse, spatule : j’ai peur pour mon enfant

Vos peurs sont tout à fait compréhensibles, ces instruments, en plus de leurs noms quelques peu barbares, ont de drôle de formes et peuvent être impressionnants. Il faut cependant garder en mémoire que les extractions instrumentales sont des pratiques communes et que l’obstétricien sait parfaitement utiliser ces outils.

Les extractions instrumentales peuvent parfois causer des complications chez bébé, comme une atteinte du plexus brachial par dystocie des épaules, une hémorragie intracrânienne (bien que rare), une atteinte du nerf facial ou encore un hématome sous cutané (il s’agit de la complication la plus fréquente et généralement sans gravité).
Il est important de noter cependant que l’utilisation de forceps, de spatules ou de ventouse n’a aucune incidence sur le taux de mortalité du nourrisson3 [6].

Oxytocine, épisiotomie, forceps, ventouse, spatules : sont-ils systématiquement nécessaires ?

Les instruments et l’ocytocine de synthèse sont-ils vraiment nécessaires à chaque fois qu’ils sont utilisés ? Le corps médical a-t-il recours à ces techniques trop rapidement, sans que les risques pour vous ou bébé n’aient induit leur utilisation ?
La question est épineuse, les avis sont partagés, le sujet porte au débat et nous tenons à souligner ici que cet article ne vise pas à dévaloriser ou remettre en question les pratiques des obstétriciens et les progrès de la médecine au cours des dernières décennies.
Seulement, le recours à ces techniques ne devrait être observé que lors de conditions particulières, lorsque vous le demandez ou lors de complications, mais ne devraient pas être nécessaires pour la majorité des accouchements.

Choisir ou non de se faire aider lors de son accouchement

Parfois, la phase de poussée peut s’avérer particulièrement difficile et intense. Et c’est tout à fait normal, c’est le dernier grand saut, c’est le moment où l’on se demande si bébé va vraiment pouvoir passer par ici, s’il n’y a pas d’autres moyens.
Souvent, lorsque dans un effort de poussée, bébé descend là où vous ne l’aviez pas encore senti, à savoir, dans votre vagin, un mouvement involontaire peut survenir (contraction des muscles), faisant alors remonter bébé plus haut dans votre ventre, là où vous avez l’habitude de le sentir.
C’est à ce moment que vous pourriez ressentir le besoin d’être aidée, besoin que « l’on vienne chercher votre bébé », qu’on le sorte, geste alors possible à l’aide d’instruments et cette décision vous appartient.

Le saviez-vous ?

L’utilisation de forceps, ventouse et spatules diminue significativement les taux de césarienne3 [7]. C’est d’ailleurs souvent pour cela qu’ils sont utilisés, afin de ne pas surmédicaliser votre accouchement par un acte chirurgical.

Un moment où l’on doit se sentir accompagnée

Ces moments d’hésitation voire de refus au moment de la poussée peuvent avoir de nombreuses raisons. C’est un phénomène commun, reconnu et décrit dans de nombreuses recherches !
La Société des obstétriciens gynécologues du Canada recommande d’ailleurs au personnel médical d’identifier ce moment de peur chez la mère et de vous laisser l’exprimer afin de reprendre confiance en vous et de trouver en vous la force d’enfanter.

Les émotions cachées dans nos organes sexuels

De nombreuses émotions peuvent se cacher ici et là, et notamment dans le vagin et la vulve. Humiliation, peine, dégoût, honte, peur, émotions liées à des évènements et agressions passées, etc. La liste peut être longue.
Et lorsque bébé entame sa descente, il peut venir chambouler ces émotions logées ici depuis parfois fort longtemps.
Des émotions, au final, qui ne sont pas liées avec la venue de bébé, mais qui sont réveillées par son passage.
Ce n’est pas le meilleur moment pour que ces émotions négatives s’expriment, certes, mais vous n’avez malheureusement pas vraiment le choix, bébé doit se frayer son chemin et venir bousculer ce qui gêne son passage, y compris vos émotions négatives, vos peurs et angoisses [8].
C’est d’ailleurs pour cela que de nombreuses victimes d’agressions sexuelles, ou viols, demandent à accoucher par césarienne afin d’éviter de revivre un traumatisme passé durant leur accouchement.

« J’aurais aimé pouvoir essayer plus »

En revanche, nombreuses sont les femmes témoignant de l’usage de ces instruments alors que le bébé n’était pas en souffrance et où elles auraient souhaité qu’on les laisse pousser encore. Se pose alors la question de savoir si d’autres mesures auraient pu être prises avant d’avoir recours aux outils, comme le changement de position par exemple.

Disparités dans les seuils pris en compte

On observe de grosses disparités entre les notions de « poussées prolongées » ou encore d’arrêt de progression dans les poussées entre les régions, les hôpitaux et les médecins. Créant alors, à fortiori, de grandes disparités quant à l’utilisation d’instruments obstétricaux.
Dans de nombreux cas (lorsque la fatigue est un facteur), les contractions sont moins intenses, et seuls vos efforts volontaires de poussée peuvent alors faire descendre l’enfant. Dans ce cas de figure, une dose minime d’oxytocine pourrait suffire à générer des contractions plus fortes, augmentant ainsi les résultats de vos poussées6 [9].

Peut-on avoir recours aux instruments lors de l’accouchement sans votre consentement ?

Autre question épineuse, si ce n’est plus délicate que la précédente.
Quelle que soit la méthode utilisée, une extraction à l’aide d’instruments obstétricaux devrait toujours se faire avec votre consentement libre et éclairé et vous devriez être informée de la procédure.
Cependant, lorsque l’utilisation d’outils obstétricaux survient dans une situation d’urgence et que la santé de bébé, la vôtre, ou les deux sont mises en jeu, ou encore que les effectifs et les moyens sont réduits dans la maternité, cette notion de consentement est rarement prise en compte et ouvre la porte vers un autre débat, celui des violences obstétricales.

Les violences obstétricales

On parle de violences obstétricales lorsqu’il y a notamment une absence de consentement libre et éclairé face aux actes médicaux entrepris en salle d’accouchement, mais aussi lorsque ces actes sont effectués sans anesthésie efficace ou sans utilité médicale avérée. Il peut s’agir aussi de l’absence de choix pour la maman dans les solutions apportées ou encore même de simples propos tenus par l’équipe médicale.
Les violences obstétricales (et gynécologiques), mériteraient un article dédié à ce sujet. Elles ont été mises en lumière ces dernières années par des militantes féministes, mais aussi par des professionnels du corps médical qui ont permis de donner plus d’ampleur au débat.
On recense malheureusement en France et en Europe trop de témoignages de parturientes s’étant vues administrer des actes douloureux et invasifs comme une épisiotomie ou une extraction instrumentale, sans avoir l’assurance d’une anesthésie efficace, ou encore sans prendre en compte leurs souhaits.

« Tu enfanteras dans la douleur »

La réalisatrice Ovidie consacre un documentaire aux violences obstétricales. Un documentaire poignant et bouleversant, où victimes, experts, sages-femmes et obstétriciens interviennent, ces derniers dénonçant notamment le manque d’effectifs et de moyens des hôpitaux et du système de santé publique.
Les témoignages des victimes sont saisissants, et parfois très durs. Ce documentaire met en lumière la réalité des épisiotomies et péridurales imposées, des forceps ou ventouses utilisés à vif, sans l’accord de la mère et sans qu’elle n’en connaisse l’existence, des césariennes sans anesthésies, et autres violences bafouant le consentement des futures mères.
Nombreuses de ces jeunes mamans assimilent alors ce qu’elles ont vécu dans la salle de travail à un viol.
Ce documentaire, s’ajoute à la longue liste de ressources déjà disponibles sur le sujet.

Des traumatismes psychiques et physiques importants

Vivre un accouchement instrumentalisé sans donner son accord, sans en connaître l’utilité, ou encore, sans anesthésie suffisante pour pouvoir endurer la douleur générée par l’outil peut laisser un traumatisme psychique important, mais déclenche aussi un mécanisme physique comparable à celui observé après un viol.
Ces actes médicaux sous entendent une pénétration (sexuelle), et quand ces actes sont effectués sous la contrainte ou sans consentement, cela peut développer les mêmes séquelles psychiques que ceux laissés par une agression sexuelle.

La désexualisation du vagin

On pourrait penser qu’un acte, aussi médical que l’extraction à l’aide d’outils, ne peut pas être assimilé à une agression sexuelle, mais il y a une notion importante à prendre en compte ici.
Si le corps médical parvient parfaitement à désexualiser le vagin de la femme, une femme, elle, ne désexualise pas son vagin, quel que soit l’examen gynécologique ou l’acte médical effectué, son vagin reste son vagin, une part de son intimité, ce n’est pas seulement un organe.

Des tensions musculaires réflexes

Aussi, l’utilisation d’outils obstétricaux sans que vous n’en ayez eu connaissance en amont peut engendrer des problèmes au niveau sexuel en post-partum. La pénétration peut devenir douloureuse et difficile, de même que toute stimulation vaginale et clitoridienne.
Cela est dû à un mécanisme de défense du corps, un tel traumatisme contracte en effet bien souvent tous les muscles du bassin, du périnée, et de la paroi vaginale.

Consentement lors d’un acte médical pratiqué en urgence

Il va de soi qu’une signature de consentement pour chaque acte médical effectué en salle de travail, qui plus est en situation d’urgence, est difficilement réalisable aux vues des moyens actuels alloués aux hôpitaux et maternités. En revanche, une explication de la procédure et la prise en compte de votre avis et de vos doutes face à celle-ci contribueraient très certainement à rendre l’expérience globale plus satisfaisante.

Être mieux informée pour mieux vivre son accouchement

Connaître les différentes phases du travail, avoir conscience des instruments qui peuvent être utilisés et comprendre le déroulement physiologique de l’accouchement permettrait de mieux vivre son accouchement et d’éviter les séquelles, notamment émotionnelles.
Il faut ainsi que vous ayez le réflexe de vous faire expliquer par la sage-femme ou l’obstétricien, même rapidement, tout acte médical entrepris lors de votre accouchement, cela vous permettra premièrement d’être rassurée, mais aussi de mieux intégrer tout le processus.
En ce sens, nous vous recommandons fortement de rédiger un projet de naissance, qui vous permettra justement de communiquer à l’équipe présente lors de votre accouchement vos souhaits et interrogations.
Être plus informée, savoir ce qui se passe autour de soi et à l’intérieur de soi, c’est aussi avoir plus confiance en sa personne, c’est trouver plus de force lorsque l’on en a besoin (et notamment lors de la poussée).
C’est d’ailleurs l’une des raisons qui nous poussent à rédiger cet article. Attention, il est toutefois important de souligner que toutes les femmes ayant accouché avec une aide instrumentalisée ne souffriront nécessairement de séquelles physiques et psychiques.
Aussi, la question de la préparation à l’accouchement reste intime et individuel.

“La préparation à la naissance permet d’accompagner les couples pendant la grossesse en leur expliquant ce qui va se passer tout au long de la grossesse, et pendant et après l’accouchement. Échanger sur cette période particulière et avoir des informations leur permet d’être plus serein.
Il est rare que la question des instruments soit spontanément abordée par les patientes, contrairement au sujet de la césarienne qui lui revient fréquemment.
C’est pourquoi je ne montre pas les instruments en préparation à l’accouchement. D’une part, car peu de patientes seront concernées par les extractions, et d’autre part car la grossesse reste une période chargée émotionnellement.
Je préfère donner l’information en dédramatisant l’utilisation de ces outils, et en répondant aux questions posées, plutôt que de donner des images dont les futures mères peuvent avoir du mal à se séparer, et qui peuvent être génératrices d’anxiété.”
Sandrine MARTIN
Sage-femme

Le regard de la patiente

“Pour ma part, ça s’est très bien passé.
Ma véritable inquiétude, c’était la césarienne. Les spatules ont permis dans mon cas de l’éviter, et c’est pour moi le plus important.
Ma sage-femme nous avait montré les spatules et la ventouse en préparation à l’accouchement, je n’ai pas eu à les découvrir à la maternité. Cela a d’ailleurs certainement joué dans la manière dont j’ai vécu le moment.
Et la sage-femme qui me suivait était présente lorsque j’ai accouché, ce qui m’a énormément rassuré. J’étais en confiance, la décision d’utiliser les spatules ne m’a pas été imposée.
C’était mon 1er accouchement, donc je ne sais pas vraiment si le post-partum a été plus difficile que si des spatules n’avaient pas été utilisées. Par contre, je suis certaine que le fait de me sentir en confiance et accompagnée m’a permis de vivre mon accouchement plus sereinement.”
Stéphanie*, 34 ans
Patiente du Cabinet B

Apprendre à mobiliser ses ressources internes

Comme abordé plus haut, l’accouchement est une étape vous demandant de mobiliser beaucoup de vos ressources internes, un moment venant réveiller beaucoup d’émotions. Une connaissance de son corps, de son fonctionnement et de sa capacité à gérer la douleur pourraient alors donner une toute autre face à l’accouchement.
Pour Julie Bonapace, spécialiste de la gestion non pharmacologique de la douleur, auteure du livre « Accoucher sans stress avec la méthode Bonapace », défendant l’accouchement naturel :

“Si les femmes avaient de meilleures connaissances de leurs ressources internes, elles feraient d’autres choix. Par ailleurs, on ne dit pas toute la vérité aux femmes sur l’impact de la péridurale. Le travail est plus long, l’accouchement nécessite plus d’interventions médicales (épisiotomie, forceps) et le risque de césariennes est plus élevé7. [10]”
Julie Bonapace
Spécialiste de la gestion non pharmacologique de la douleur

Des projets médicaux plus humain et des méthodes alternatives de gestion de la douleur

Le CHU de Toulouse ouvre en 2018 une salle de pré naissance8 [11] pour mieux prendre en charge les femmes avant le travail (lors de la rupture de la poche des eaux par exemple).
L’enjeu de cet espace est de se montrer plus à l’écoute des femmes, particulièrement dans
le cadre de la gestion de leur douleur. On y pratique massages, exercices respiratoires, déambulation libre, et même l’hypnose. La future maman y trouve des salles décorées, des lumières et des musiques douces, des ambiances moins médicalisées en somme, pour se sentir « plus à la maison ».

Les suites de couches sont-elles plus difficiles pour les femmes ayant eu des accouchements instrumentalisés ?

Par suite de couche, comprenez le temps qui s’écoule entre la venue au monde de votre enfant et vos règles. Et oui, mises à part les déchirures éventuelles et les lésions causées par les instruments, les suites de couches peuvent être plus douloureuses que lors d’un accouchement non instrumentalisé, du fait de la descente rapide de bébé dans le vagin ayant lieu lors des tractions instrumentalisées.
Les parties molles du périnée ont en effet été mises à rude épreuve alors qu’elles n’étaient certainement pas suffisamment préparées.
Cela demande alors souvent une rééducation du périnée plus longue, et il faut parfois plus de séances qu’après un accouchement non instrumentalisé, car les mamans pour lesquelles l’extraction fut instrumentalisée sont plus exposées aux déchirures et aux épisiotomies.
Une étude américaine9 [12] révèle que 7% de la population étudiée ont eu une déchirure suite à l’utilisation d’instrumentation. Un temps de travail long (comprenez ici supérieur à 3 heures à partir du moment où la tête est engagée) serait également un facteur qui entraînerait par la suite plus de risques de connaître des fuites urinaires ou des fuites fécales après l’accouchement.

“Accoucher avec ventouse m’avait donné le sentiment de ne pas avoir réussi mon accouchement. Cet « échec », m’a fait perdre confiance en moi sur d’autres aspects en tant que maman.”
Julie*, 28 ans
Patiente du Cabinet B

« J’ai n’ai pas réussi à accoucher »

Les mamans qui ont accouché avec instrument relatent parfois un sentiment d’échec, l’impression de pas avoir bien fait leur “travail”, de ne pas avoir « réussi » à accoucher, de ne pas avoir su mettre au monde leur enfant.
Ce ressenti est très certainement induit par le sentiment de ne pas avoir pu être assez active durant l’accouchement, de ne pas avoir été partie prenante lors de cette étape. Cela peut alors engendrer un sentiment de culpabilité, parfois même de honte. Ressenti généralement exacerbé si vous n’avez pas été consultée avant l’utilisation de tels instruments.
Pourtant l’aide dont vous avez bénéficié pour mener à bien votre accouchement ne remet aucunement en question le fait que vous ayez accouché. Le personnel présent ne vous a pas accouché, il vous a aidé à accoucher, et cette nuance est importante.

Bon à savoir

Si un accouchement a été instrumentalisé, il n’y a pas plus de probabilités pour qu’il y ait de nouveau une extraction instrumentalisée pour l’accouchement suivant. L’utilisation d’outils dépend vraiment de chaque situation et encore une fois du rythme cardiaque de bébé.
En revanche, une maman ayant déjà vécu un accouchement interrompu par une césarienne ou des instruments obstétricaux pourrait se sentir moins en confiance et appréhender de nouveau le moment où a eu lieu l’acte médical dans le précédent accouchement.

Comment soulager les séquelles laissées par l’accouchement instrumentalisé ?

Beaucoup de femmes souhaiteraient avoir été mieux informées et certaines n’auraient pas fait les mêmes choix si elles avaient eu conscience des risques encourus. Et si on ne peut pas revivre son accouchement, on peut en revanche venir soulager certains maux et les symptômes qu’il a pu générer.
L’ostéopathie se trouve être une médecine alternative douce pouvant vous aider sur plusieurs plans après un accouchement instrumentalisé.

Le mot de la patiente

“Je ne savais pas à quoi ressemblait une ventouse. Quand le gynéco en a parlé, j’ai cru qu’il allait sortir une énorme ventouse comme pour déboucher des toilettes, et là j’ai eu peur. Pour mon bébé, et pour moi aussi. Même si j’étais dilatée à 10, je ne voyais pas comment un tel objet allait passer sans faire de dégâts.
Quand il m’a montré ce qu’était cette fameuse ventouse, toute la pression est retombée. Il a aussi pris le temps de m’expliquer et de me montrer comment elle allait être utilisée. Le fait qu’il perçoive mon angoisse et prenne le temps de m’expliquer tout cela m’a mise en confiance et m’a permis de me détendre. Par contre je n’avais pas conscience que cela puisse avoir un impact sur moi, j’étais tellement concentrée sur la santé de mon bébé.
C’est lors d’une consultation mère-bébé au cabinet que le sujet a été abordé à nouveau. J’avais pris RDV justement parce que Léon* était né avec ventouse, j’avais peur que cela laisse des traces. Mais je n’avais pas réalisé que ça pouvait aussi en laisser sur moi. Léon n’est pas mon 1er enfant, mais c’est la seule fois où j’ai accouché avec une ventouse. Et je ne sais pas si c’est lié, mais j’appréhendais beaucoup plus d’avoir des rapports avec mon mari.
La consultation m’a permis de me défaire de ce moment de stress, de cette intrusion dans mon intimité, même si je pensais l’avoir bien vécu. J’ai réalisé plus tard qu’accoucher avec ventouse m’avait donné le sentiment de ne pas avoir réussi mon accouchement. Et cet échec, m’a fait perdre confiance en moi sur d’autres aspects en tant que maman dans les semaines qui ont suivi. Prendre conscience de cela rapidement, m’a aidé à dépasser ce sentiment d’échec.”
Julie*, 28 ans
Patiente du Cabinet B
L’ostéopathie permet une prise en charge d’un point de vue physique et « mécanique », mais également sur le plan psychosomatique. Les émotions ressenties et les éventuels traumatismes vécus lors d’un accouchement instrumentalisé peuvent en effet s’inscrire en profondeur dans les tissus du corps.
Saviez-vous en revanche que l’ostéopathie trouve également sa place en amont de l’accouchement, dans le parcours de préparation ? On vous explique tout dans cet article complet dédié au sujet de la préparation à l’accouchement avec un ostéopathe.

Accouchement instrumentalisé et ostéopathie

Préparation à l’accouchement avec un ostéopathe spécialisé dans le suivi de la femme enceinte

Complémentaire à la préparation à l’accouchement de la sage-femme, la préparation à l’accouchement avec un ostéopathe spécialisé vous permet d’être dans les meilleures conditions possibles pour donner la vie. Mais que fait l’ostéopathe au juste ?

Travailler en synergie

Le travail de l’ostéopathe est complémentaire à celui abordé en kinésithérapie.

“Le travail en kinésithérapie ne se limite pas au post-partum. Il me semble important et nécessaire pour les patientes en pré-partum de connaître leur périnée avant qu’il ne soit affaibli par la grossesse et l’accouchement. Cela leur permet de mieux gérer le post-partum, de commencer plus tôt, apprendre plus vite, et diminuer l’anxiété ou les inquiétudes liées au post-partum.”
Tu-Anh TRAN
Kinésithérapeute spécialiste de la rééducation autour de la maternité

Préparer le bassin

Les techniques ostéopathiques utilisées lors de la séance de préparation à l’accouchement vont favoriser le relâchement du bassin mais également les tensions, souvent accumulées au niveau du dos, dans le dernier trimestre de grossesse.
Cela permettra également un relâchement global des tissus, mais aussi de votre abdomen afin de favoriser une meilleure mobilité fœtale.

“En préparation à l’accouchement, de manière générale, mon travail se concentre sur le bassin mais il m’arrive aussi souvent de vérifier la colonne vertébrale car s’il existe un blocage à ce niveau, cela pourra entraîner des douleurs durant la phase de travail mais aussi lors de l’accouchement.”
Cécile GALLART
Ostéopathe spécialiste femme enceinte à Toulouse

Une prise en charge globale de la future maman…et du bébé !

Il est important de noter que toutes les techniques qu’emploie l’ostéopathe agissent à la fois sur la future maman, mais aussi le fœtus, dans le but d’apporter un relâchement global des structures osseuses, ligamentaires, musculaires et artério-veineuses.
Et n’ayez crainte, les techniques du praticien s’adaptent à vos changements posturaux, hormonaux et sont de ce fait très douces (et l’on ne procèdera quasiment pas aux techniques structurelles, hormis si le praticien identifie un gros blocage existant).

Une attention particulière pour le périnée

“Si des tensions trop importantes au niveau du périnée existent, il m’arrive d’utiliser des techniques spécifiques de relâchement des muscles du plancher pelvien car cela peut parfois poser problème lors du passage du bébé dans le bassin maternel pendant l’accouchement.”
Cécile GALLART
Ostéopathe DO spécialiste du suivi des femmes enceintes

Soulager le coccyx

Lorsqu’il existe un antécédent de sub-luxation du coccyx, c’est à dire que ce dernier se positionne trop en flexion (à la suite d’une chute sur les fesses par exemple), il « rentre » vers l’intérieur. Sauf que cela peut occasionner des difficultés pour l’accouchement voire même des douleurs importantes en post-partum.
L’ostéopathe utilise alors dans ce cas des techniques adaptées dites intra-osseuses afin de remodeler l’os et lui permettre d’être plus mobile lorsque la tête du bébé se présentera. Il ne s’agit en aucun cas de techniques internes, votre ostéopathe n’est pas habilité à procéder à un toucher vaginal, rectal, ou tout autre manipulation interne.

Je suis enceinte et mon précédent accouchement a eu lieu à l’aide d’instruments, dois-je en parler à mon ostéopathe lors de la préparation à l’accouchement ?

Bien que l’ostéopathe travaille régulièrement les membranes obturatrices (bandes fibreuses situées au niveau du trou obturateur de l’os iliaque), il est important de lui notifier si vous avez déjà eu un accouchement instrumentalisé.
Pourquoi ? Car ces membranes absorbent en effet les contraintes durant l’accouchement, notamment lorsque des instruments obstétricaux ont été utilisés. Ils peuvent alors entraîner des douleurs très marquées de type hernie en raison d’un réseau vasculo-nerveux qui siège à ce niveau.
La finalité étant toujours de préparer au mieux votre bassin et de lui permettre d’être le plus relâché possible pour ce nouvel accouchement.

“Si la patiente a déjà vécu un accouchement avec des instruments il est très important de la rassurer durant cette consultation. Très fréquemment, l’accouchement avec instrument n’est pas bien vécu et provoque une frustration qu’elle ne souhaite pas revivre une deuxième fois.”
Cécile GALLART
Ostéopathe DO spécialiste du suivi des femmes enceintes

Pourquoi consulter un ostéopathe pendant sa grossesse ?

La préparation à l’accouchement n’est pas la seule raison motivant à aller voir son ostéopathe pendant la grossesse ! La grossesse, c’est un corps qui change, un bébé grandissant et nécessitant de la place, des hormones en fête et donc, aussi, le moment où apparaissent de nombreux petits maux et désagréments.
Il peut s’agir de troubles gastro-intestinaux (nausées, constipation, etc.), de migraines, de jambes lourdes, de maux de dos, de troubles du sommeil, de douleurs ligamentaires entre autres.
Autant de sujets sur lesquels votre ostéopathe peut vous accompagner.
“L’ostéopathie, j’y suis venue à cause de la cicatrice. J’avais mal. C’est en consultation que j’ai réalisé qu’elle n’était que la partie visible d’un mal-être plus profond qui s’était installé en moi.”
Sonia*, 34 ans
Patiente du Cabinet B

Consultations après un accouchement instrumentalisé

S’il semble opportun de consulter son ostéopathe durant la grossesse et en préparation à l’accouchement, il est également particulièrement intéressant de le consulter après l’accouchement, d’autant plus si l’accouchement était instrumentalisé.

“Lorsque des instruments ont été utilisés pendant l’accouchement et que la patiente consulte en post-partum, je suis d’autant plus vigilante à la recherche de tensions, blocages au niveau du bassin et des zones environnantes comme le périnée par exemple où il peut y avoir eu une déchirure importante due à l’utilisation des instruments ce qui crée des adhérences cicatricielles entraînant parfois des douleurs lors de la station assise, pendant la miction, pendant les rapports sexuels etc.”
Cécile GALLART
Ostéopathe DO spécialiste dans le suivi des femmes enceintes

Bon à savoir

Qui dit déchirure dit cicatrisation. Et pendant ce processus de cicatrisation se forment alors ce que l’on appelle des adhérences cicatricielles. Il s’agit, pour faire simple, de petites bandes fibreuses venant relier les organes et les tissus entre eux. Les muscles perdent alors en mobilité et peuvent empêcher certains muscles de faire leur travail correctement.

Le mot de la patiente

“Personne ne m’a demandé mon avis.
J’avais l’impression d’être spectatrice de mon accouchement. Des gens prenaient des décisions pour moi, pour nous, sans que je sois consultée.
Maintenant j’ai l’impression d’un gros flou sur mon accouchement, je ne me souviens plus de grand-chose. Je ne saurai plus dire quel outil a été utilisé. Plusieurs je dirai.
Ça s’est soldé par une césarienne.
Je pense que le fait de ne pas être consultée m’a d’ailleurs conduite à cette césarienne. Je ne comprenais pas ce qui se passait, et je pense que Léa* avait aussi peur que moi, et qu’elle ne voulait pas sortir pour être accueillie comme ça.
Le post-partum a été difficile, la rééducation longue, et j’ai mis beaucoup de temps à cicatriser correctement. Comme si mon corps rejetait cette trace laissée sur lui d’un moment mal vécu, sur lequel je n’arrivais pas à poser de mots.
L’ostéopathie, j’y suis venue à cause de la cicatrice justement. J’avais mal. Pour moi il fallait consulter pour cette cicatrice. C’est en consultation que j’ai réalisé que la cicatrice n’était que la partie visible d’un mal-être plus profond qui s’était installé en moi. J’ai dû faire plusieurs consultations, mais au fil des séances (4 de mémoire), les douleurs ont disparu, j’ai retrouvé le sommeil, et j’ai senti un apaisement émotionnel s’installer en plus d’un soulagement physique.
J’étais venue pour ma cicatrice, qui me faisait mal, je suis repartie en ayant le sentiment d’avoir repris du contrôle sur moi-même, sur mon corps, et d’avoir regagné en légitimité.”
Sonia*, 34 ans
Patiente du Cabinet B

Favoriser la mobilité au niveau mécanique

Un premier travail se fait alors au niveau de la mécanique. Votre ostéopathe accordera une attention particulière à la mobilité des articulations du bassin, à la mobilité et la fonction du périnée et du plancher pelvien, à la mobilité et la fonction des organes du petit bassin ainsi qu’à leurs moyens d’attaches.
Ici, tout est passé en revue ! Utérus, trompes, ovaires, vessie, sigmoïde (une partie du côlon), rectum, caecum (la première partie du gros intestin), autant d’éléments importants présents dans votre petit bassin et qui auraient pu être « perturbés » par les forceps, ventouse, ou spatules.

Lors d’un accouchement instrumentalisé, une sonde peut être introduite dans votre urètre afin de vider votre vessie. Si cela s’est produit, l’ostéopathe travaille sur votre système urinaire, c’est-à-dire les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Cela permet de redonner une bonne mobilité à ce système. Également, l’ostéopathe travaille sur vos structures ligamentaires qui relient votre bassin aux organes pelviens.

Enfin, votre ostéopathe peut vérifier votre plancher pelvien et vos muscles abdominaux. Car ces derniers se sont probablement contractés lors de l’insertion de la sonde durant l’accouchement. Et ce travail permet de redonner à votre bassin une bonne mobilité.

Une meilleure circulation

En redonnant une mobilité au bassin et aux articulations voisines, l’ostéopathe permet ainsi de favoriser le retour veineux mais aussi la circulation lymphatique (la lymphe est un liquide incolore circulant dans le corps, plus précisément via les vaisseaux lymphatiques). Et la bonne circulation de ce liquide est très importante puisqu’il draine sur son passage les toxines, les liquides excédentaires, et les débris cellulaires !

Un travail à distance

L’ostéopathe peut aussi venir identifier les tensions et blocages plus à distance de votre bassin, et cela est tout à fait normal. Il est fréquent que votre ostéopathe vous manipule loin du foyer douloureux !
Il s’agira notamment ici de s’assurer de la bonne mobilité de la colonne vertébrale, du système viscéral (vos organes au-dessus de la ceinture) et de la bonne fonction du système hormonal et nerveux afin de permettre une récupération optimale après l’accouchement.

Et la rééducation du périnée dans tout ça ?

Il est fréquent qu’à la suite d’un accouchement par forceps ou ventouses, le périnée manque de tonus. Sauf que ce manque de tonus peut entraîner des fuites urinaires et parfois anales.
L’ostéopathe veillera alors à redonner de la tonicité à la globalité du système périnéal, travail se faisant en complémentarité du travail de rééducation périnéale déjà entrepris avec votre kinésithérapeute ou sage-femme.

“Lors du bilan pour la rééducation périnéale, si des instruments ont été utilisés, nous retrouvons généralement des cicatrices un peu plus importantes avec plus de points.
Les tissus sont donc davantage lésés, et selon sa localisation, la cicatrice peut être gênante, sensible ou douloureuse et inhibe alors la contraction musculaire.
La lésion entraîne aussi des contractures des muscles du périnée qui rendent le périnée moins fonctionnel.
En rééducation, nous avons pour but de rendre le périnée fonctionnel, par rapport à l’objectif de la patiente (sportive, non sportive). Notre rôle est aussi de prévenir d’éventuelles pathologies qui pourraient survenir dans le temps.
Pour cela la première chose est que la patiente découvre, et maîtrise son périnée. Puis qu’elle sache comment entretenir la tonicité de ses muscles en fonction de leur hypo ou hyper tonicité. Elle apprend aussi à masser la cicatrice. Le but est de rendre la patiente autonome dans le soin de son périnée.
Pour la rééducation des abdominaux, elle vient plus tard dans la rééducation, la priorité reste au périnée. L’instrumentalisation d’un accouchement a seulement une conséquence sur la durée du temps consacré au périnée, et retarde ainsi la rééducation abdominale. La reprise des activités physiques, sexuelles et loisirs sont retardés, et parfois, rarement, la patiente est découragée par la durée de la récupération globale du corps.”
Tu-Anh TRAN
Kinésithérapeute spécialiste de la rééducation autour de la maternité

La mémoire des tissus

Parfois l’utilisation d’instruments durant l’accouchement crée un stress important, et ce sont les tissus maternels qui subissent ce stress, cette angoisse, il y a donc un travail fondamental à effectuer au niveau des fascias (les fascias sont des tissus conjonctifs enveloppant les muscles et les tendons, on les appelle aussi aponévroses).
Ce sont en effet ces fascias qui vont absorber en premier les contraintes, à la fois mécaniques mais aussi psychiques et psychologiques engendrées par l’utilisation de forceps ou ventouse durant votre accouchement.
Ce qui nous mène alors vers un autre volet de l’ostéopathie : l’approche somato-émotionnelle.

Ostéopathie somato-émotionnelle après un accouchement instrumentalisé

Qu’est-ce que l’ostéopathie somato-émotionnelle ?

Le principe de l’ostéopathie somato-émotionnelle est d’identifier et soulager les mémoires émotionnelles contenues dans les tissus du corps. Il peut s’agir de tristesse, de colère, de peur et de bien d’autres émotions et ressentis. En somme, il s’agira de libérer et décharger le corps des émotions négatives logées ici et là, à l’aide de manipulations précises et adaptées, via une approche corporelle.

Le point émotionnel

Après un accouchement instrumentalisé, et une fois s’être assuré que la « mécanique du corps » est bien fonctionnelle, il convient alors de faire un point au niveau émotionnel. Comme abordé précédemment, la présence d’outils durant l’accouchement peut faire peur, mais peut aussi instaurer un sentiment d’échec, de culpabilité.
Des sentiments alors néfastes pour l’ensemble de l’organisme mais aussi pour votre relation mère-bébé, des émotions négatives pouvant également contribuer à l’apparition d’une dépression, post-partum, ou baby blues.

Identifier les blocages émotionnels

L’objectif des séances est alors d’identifier les éventuels blocages émotionnels perturbant la mobilité d’une ou de plusieurs structures (comme que le bassin, la colonne vertébrale, les organes pelviens ou encore le plancher pelvien).
L’ostéopathe cherche également à savoir si ces blocages sont en lien avec l’accouchement et la manière dont il a été vécu. De façon à savoir quelles émotions l’accouchement a provoqué en vous. Car les identifier permet à l’ostéopathe de mieux traiter les tensions.

Un travail en tandem

Il est à noter que plus le blocage émotionnel est récent, plus il est simple de le libérer car les barrières mises en place, consciemment ou non, sont moindres.
Mais la libération somato-émotionnelle ne peut se faire que lorsque vous êtes prête.

Par ailleurs, vous n’êtes pas obligée de raconter vos pensées à votre ostéopathe. L’intérêt de ce travail est de libérer votre mémoire émotionnelle et les blocages provoqués par des émotions négatives.

Il peut alors être alors intéressant ici de se tourner vers un ostéopathe pratiquant l’ostéopathie somato-émotionnelle mais aussi spécialisé dans le suivi de la femme enceinte et post-partum afin de bénéficier d’une prise en charge complète et adaptée.

Combien de temps après accouchement instrumentalisé peut-on consulter un ostéopathe ?

L’idéal est d’éviter de trop attendre ! Plus vous attendez et plus les tensions auront le temps de s’installer. Sauf contre-indication particulière, vous pouvez même consulter votre ostéopathe directement à la maternité, ou lorsque vous venez de sortir.

Le mot de la patiente

“J’ai appelé pour prendre RDV pour Jules*, né avec forceps. Mes copines n’arrêtaient pas de me dire “un bébé né avec forceps, il faut qu’il voit un ostéo”. J’ai appelé, par acquis de conscience, plus que par réelle inquiétude, je ne voyais aucune trace visuellement sur sa tête.
Au téléphone, la personne que j’ai eu m’a parlé des consultations mère-bébé, en m’expliquant qu’elles avaient été mises en place car l’équipe avait constaté qu’une fois l’accouchement passé, les mamans s’oubliaient et ne se préoccupaient que de la santé de leur bébé. Et que la santé, et le bien-être des mamans étaient aussi importants, qu’ils permettaient d’entretenir un cercle vertueux avec bébé.
J’ai refusé, pris RDV pour Jules, et raccroché. Puis j’ai pleuré. Car j’ai réalisé que les forceps, je les avais aussi vécus, et qu’ils avaient raison. Je n’allais pas bien, sans pour autant aller mal. J’ai rappelé pour modifier le RDV en consultation mère-bébé. Ce simple échange, m’a permis une prise de conscience salutaire. L’accouchement, nous l’avons vécu tous les deux. Et finalement, une séance a suffi pour Jules, alors que pour ma part j’ai eu besoin d’un suivi sur une consultation supplémentaire.”
Béatrice*, 38 ans
Patiente du Cabinet B

“La consultation m’a permis de me défaire de ce moment de stress, de cette intrusion dans mon intimité, même si je pensais l’avoir bien vécu.”
Julie*, 28 ans
Patiente du Cabinet B

Les approches complémentaires

En complément des soins d’ostéopathie et de la rééducation périnéale, il peut être judicieux de reprendre une activité physique douce adaptée et progressive après votre accouchement instrumentalisé. Il peut s’agir par exemple de Pilates ou encore de Yoga, des pratiques à l’intensité adaptée au post-partum, qui permettent premièrement de vous remettre à bouger petit à petit et de solliciter à nouveau vos muscles, mais également de travailler et relâcher certaines zones de tensions.

Pourquoi opter pour le Pilates après l’accouchement ?

“Pratiquer le Pilates en post-natal va permettre de renforcer le caisson abdominal en profondeur, d’engager efficacement et intelligemment le plancher pelvien pour éviter à terme les fuites urinaires ou prolapsus (descente d’organes) mais aussi de corriger un éventuel diastasis (l’élargissement de la séparation entre les muscles abdominaux, un souci très présent des suites d’un accouchement) par le travail des transverses et de l’auto-grandissement.”
Laurianne MARTINI
Professeur de Pilates
Attention, il est important de noter que la reprise d’une activité physique modérée de type Pilates ou Yoga se fera de manière progressive après la rééducation périnéale effectuée par un professionnel de santé (sage-femme, kinésithérapeute), et avec l’aval de ce dernier. Dans l’idéal cette reprise se fera accompagnée d’un professionnel afin d’éviter les mauvais gestes et positionnements.

Le Pilates, c’est bon pour le périnée !

On le sait, le périnée a été mis à dure épreuve lors de l’accouchement, et ce même sans que forceps, spatules ou ventouse n’aient été utilisés. Le Pilates peut alors s’inscrire dans la continuité du travail de rééducation périnéale entrepris par le kinésithérapeute ou la sage-femme et en complément des soins de l’ostéopathe.

“Le Pilates est une discipline qui a été créée en vue de renforcer tout le caisson abdominal.
Pour renforcer efficacement, intelligemment et en profondeur cette zone, il est donc important de solliciter toute la zone périnéale pour un travail plus efficient et durable mais aussi de prendre le temps de comprendre son corps, de le ressentir pour activer ces muscles profonds avec conscience.
L’intérêt de travailler sur ces muscles profonds (et notamment les muscles du plancher pelvien) c’est un investissement durable sur sa santé au quotidien, sur la prévention des troubles musculo-squelettiques, sur la prévention des chutes, une envie de bien vieillir et de respecter son corps.”
Laurianne MARTINI
Professeur de Pilates

L’approche psycho-énergétique

Tout comme l’ostéopathie somato-émotionnelle, la psychologie énergétique ou psycho – énergétique peut venir nettoyer les mémoires et émotions négatives pouvant surgir du passé. Une approche intéressante à la suite de chocs émotionnels ou traumatiques.

Bon à savoir

La somatisation, c’est ce que l’on vous expliquait plus haut, les émotions ayant des répercussions sur le corps, les maux et les symptômes créés par des sentiments ou des chocs émotionnels plus ou moins importants, c’est, en somme, l’expression physique d’une souffrance psychique.
* les prénoms ont été modifiés afin de garantir l’anonymat des patientes et de leur famille

Évacuer les énergies négatives

“Les séances de psycho-énergétique permettent l’écoute, et la mise en relation des maux/mots du corps et de l’esprit avec les principes fondamentaux de l’énergie vitale, par l’activation des ressources d’auto-guérison (vitalité du corps physique et état de paix intérieure).
En effet, les maux du corps sont souvent le reflet d’une problématique qui se situe aux plans psychologique, émotionnel, énergétique (mémoires personnelles ou transgénérationnelles ou plus anciennes).
En libérant les énergies négatives qui ont été captées ou reçues, que ce soit volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, le déséquilibre peut se transformer en rééquilibre.
De même qu’en révélant les émotions engrammées, telles la culpabilité, la honte, les peurs, … il est possible d’en prendre conscience et de les évacuer, en douceur.
Que ce soit en se préparant à être enceinte, puis tout au long de la grossesse, que ce soit avant, pendant ou après l’accouchement, toutes ces périodes offrent à la femme la possibilité d’aller à la rencontre d’elle-même.”
Caroline DESBARATS
Psycho-énergéticienne et Conseillère en Fleurs de Bach

Agir sur les émotions

C’est un travail regroupant à la fois la psychologie et l’énergie, une méthode agissant sur les émotions et sur le mental. Une spécialité alors complémentaire à l’ostéopathie somato-émotionnelle, cette dernière ayant une approche corporelle.

En quoi l’ostéopathie somato-émotionnelle peut être intéressante après un accouchement instrumentalisé ?

La grossesse et l’accouchement sont des moments fort, chargés en émotions. Ces émotions peuvent s’inscrire et perdurer dans vos tissus, dans votre organisme. Elles peuvent générer de nombreuses tensions et favoriser l’apparition de divers symptômes.

Notes et références

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  1. http://www.xn--epop-inserm-ebb.fr/wp-content/uploads/2017/10/ENP2016_rapport_complet.pdf
  2. Vivre sa grossesse et son accouchement – Une naissance heureuse – Isabelle Brabant
  3. https://www.em-consulte.com/article/194989
  4. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27825057/
  5. Vivre sa grossesse et son accouchement – Une naissance heureuse – Isabelle Brabant
  6. Vivre sa grossesse et son accouchement – Une naissance heureuse – Isabelle Brabant
  7. http://www.medicformation.fr/uploads/2014_PRENATAL.pdf
  8. https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/20181126_cp_chu_toulouse_grand_secteur_naissance.pdf
  9. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5320686/

Rédigé par

Cabinet B

Cabinet B

Équipe qui regroupe des professionnel·les de la santé, du bien-être et du mouvement. Animé·es par une volonté de partage, nos expert·es diffusent ici leurs retours d’expériences, savoirs et conseils. Pour favoriser l’accès à des connaissances de manière claire et transparente.

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