Vous êtes en train de courir ou encore de faire vos longueurs dans la piscine quand soudainement, vous ressentez une tension sous le pied. Une contraction involontaire et temporaire, mais bel et bien douloureuse.
Ou bien vous êtes au repos, sur le point de vous endormir, lorsque soudain votre cuisse se contracte ? Elle devient alors dure comme du bois et génère de vives douleurs ? Elles peuvent même vous réveiller en pleine nuit et vous lancer brusquement ?
Ce sont les fameuses crampes musculaires. Ces troubles musculo-squelettiques bien souvent bénins et qui touchent de nombreux sportif·ves, mais pas uniquement.
Mais au juste, qu’est-ce qui cause ces crampes ? Comment les reconnaître ? Et comment les éviter ?
Existe-t-il un moyen doux et naturel de soulager ces contractions musculaires involontaires ou diffuses ? Que peut votre ostéopathe pour les limiter et prévenir leurs survenues ?
Nous faisons le tour de la question et abordons les méthodes simples et naturelles de pallier à ces contractions musculaires douloureuses.
Crampes musculaires : de quoi s’agit-il ?
La contraction musculaire est une fonction contrôlée par votre système nerveux central. C’est-à-dire votre cerveau ainsi que votre moelle épinière. Lorsque vous désirez effectuer des mouvements, ce système envoie un message. Un signal électrique se déclenche alors grâce à vos nerfs et ce jusqu’à vos muscles qui se contractent.
C’est une action dite volontaire, puisqu’elle est décidée et effectuée par vous-même lors d’une de vos actions. Comme la marche par exemple.
Mais la crampe musculaire, elle, est involontaire. Le muscle se contracte sans que vous en ayez la volonté, sans que vous en ayez donné l’ordre. Il n’existe pas de lésions dans la fibre musculaire suite à une crampe. Contrairement à l’élongation, au claquage ou à la déchirure musculaire complète par exemple.
Les sportif·ves ainsi que les femmes enceintes sont les plus concerné·es par les crampes musculaires. Mais elles peuvent survenir chez des personnes de tous âges sans rapport avec l’activité physique.
Crampe : les symptômes
Des parties du corps plus sensibles aux crampes
La crampe peut durer de quelques secondes à quelques minutes. Dans certains cas, elle peut durer jusqu’à quelques heures.
C’est bien souvent les membres inférieurs qui sont atteints. Mais les mains sont elles aussi parfois victimes de ce phénomène. Tout comme peuvent l’être votre cou ou encore votre dos.
Les crampes les plus fréquentes sont :
- La crampe au mollet
- La crampe au pied, la crampe aux orteils
- La crampe à la cuisse
- La crampe aux mains, la crampe aux doigts
- La crampe aux bras
La douleur
Lorsque la crampe survient, il vous est généralement impossible de bouger la zone atteinte. Vous marchez ou courez et la crampe vous arrête dans votre élan. La contraction est parfois tellement violente qu’elle peut simuler une blessure musculaire comme une déchirure.
Vous pouvez alors avoir l’impression que le muscle en question ne tient plus.
Le moment où survient le plus les crampes
Les crampes surviennent généralement lors d’un effort physique ou juste à la suite de celui-ci. Mais cela peut aussi vous arriver lors d‘une position debout ou encore au beau milieu de la nuit. On parle alors de crampes nocturnes.
Mais qu’est ce qui cause les crampes ?
Les causes des crampes
De nombreux facteurs peuvent causer ces contractions musculaires involontaires.
La déshydratation
Lorsque vous faites du sport, ou que vous avez chaud : vous transpirez.
Cette transpiration sous-entend une perte d’eau, mais aussi une perte d’éléments appelés les électrolytes1. Comme le sodium, soit le sel. Pendant la transpiration donc, le sodium sort de vos cellules en excès. Pour compenser cette perte, la concentration en calcium dans la cellule augmente.
Le calcium stimule la contraction musculaire de manière physiologique. Alors, un surplus de calcium, appelé hypercalcémie, dans les cellules musculaires, est susceptible de provoquer des crampes plus fréquentes.
Notez que cette théorie est cependant remise en question. En 2004 et en 2010, des études2 ont montré que le déséquilibre des électrolytes ont une causalité faible dans les crampes.
Manque de potassium, de magnésium et de calcium
La perte de potassium, de magnésium et de calcium pendant la transpiration est un autre déséquilibre métabolique possible. Lorsque leur taux dans le corps est faible, cela augmente l’excitabilité des terminaisons nerveuses et des muscles. Qui sont alors plus enclins à se contracter.
Ces carences en magnésium et calcium sont fréquentes durant la grossesse. Ce qui explique l’apparition de crampes fréquentes, qualifiées de crampes de grossesse.
Une faille dans le contrôle neuromusculaire
Les crampes peuvent être la résultante d’une altération du contrôle neuromusculaire. Des antécédents de traumatisme musculaire peuvent contribuer à une hyperexcitabilité des motoneurones, ces cellules nerveuses connectées aux muscles.
Des troubles hormonaux
Certains troubles endocriniens peuvent causer des crampes. Notamment car ils peuvent créer un déséquilibre en eau et en sels minéraux.
Il peut s’agir :
Des pathologies en causes
Certaines pathologies sont également observées lors de crampes répétitives. Comme :
- la maladie de Parkinson,
- les myopathies5,
- le diabète,
- ou encore les insuffisances veineuses.
D’autres causes
- Les crampes peuvent être la résultante d’une accumulation d’acide lactique6 dans le muscle. Cet acide est le produit de toxines libérées notamment par le mouvement des muscles. Et par la succession de contraction-relâchement au niveau de vos cellules musculaires. Ces toxines sont ensuite évacuées dans votre sang, puis traitées par votre organisme.
- Certains médicaments peuvent favoriser l’apparition de crampes, comme les diurétiques ou encore les laxatifs. On parle alors de crampes médicamenteuses.
- La cirrhose, une maladie grave du foie, et les intoxications aux métaux lourds peuvent également donner des crampes musculaires.
Crampes musculaires : comment être sûr qu’il ne s’agit pas d’autre chose ?
Le diagnostic médical
Votre médecin vous demande de décrire la crampe et notamment sa durée, sa fréquence. Mais l’examen s’intéresse aussi aux éléments déclencheurs, afin de déterminer l’origine de la crampe.
D’autres signes associés à la crampe sont ainsi observés. Comme une perte de sensibilité, un gonflement, des marbrures,7 etc.
C’est la réalisation d’un diagnostic différentiel qui écarte des crampes secondaires à une pathologie. Dès lors, une attention particulière est portée à la recherche d’un facteur qui favorise la baisse des métabolites. Comme la grossesse, une diarrhée ou encore la prise de médicaments.
Dans le doute, il est possible d’effectuer des examens complémentaires. Notamment pour éliminer une pathologie musculaire autre, comme une déchirure ou une contracture par exemple.
Contractures musculaires : Quelle différence ?
Les contractures musculaires ont les mêmes mécanismes d’apparition et les mêmes symptômes que les crampes liées à l’activité sportive. Elles font généralement suite aux crampes. Notamment si votre activité est trop intense ou que votre temps de récupération n’est pas assez élevé.
Elles se différencient par leur durée. En effet, elles sont généralement beaucoup plus longues et peuvent durer quelques jours.
La contracture signale que votre muscle est mis à mal sans que vos fibres musculaires ne souffrent de lésions. Et qu’il est peut être important de diminuer votre activité physique, voire de l’arrêter. Le temps que votre muscle récupère complètement.
Les cellules musculaires possèdent des cellules dites satellites, qui fabriquent de façon continue du tissu musculaire. C’est pourquoi, si vous diminuez les contraintes que vous imposez à vos muscles, celui-ci a la possibilité de récupérer complètement.
Comment soulager les crampes musculaires?
Une action immédiate
Pendant la crise, le traitement de la crampe consiste à :
- étirer progressivement le muscle contracté.
- appliquer de la chaleur directement sur le groupe musculaire concerné,
- ainsi que le masser doucement
Ces actions permettent de décontracter le muscle et le relâcher, d’un point de vue neurophysiologique. Mais aussi de le drainer, afin d’accentuer sa circulation sanguine.
Une astuce : croiser ses doigts permettrait de stopper les crampes de manière momentanée. Il faut placer votre majeur sur votre annulaire. Solution qui soulage sur l’instant, mais n’apporte pas de réponse au long terme.
Et une fois la crise passée, ou pour éviter la récidive, pensez à bien vous hydrater. Dans l’idéal avec une eau riche en sels minéraux. Même si l’alimentation comble déjà les apports nécessaires du corps. Un apport en sel peut être parfois conseillé pour certain·es sportif·ves et dans des contextes bien particulier.8
L’apport de l’ostéopathie
L’ostéopathe est en effet à même d’optimiser le travail de votre système musculaire. Ce qui permet d’éviter les crampes musculaires ou bien les courbatures. Mais ce n’est pas tout. Votre corps dispose d’un meilleur équilibre physiologique grâce au soin. Qu’il s’agisse du positionnement de vos articulations, des différentes tonicités musculaires. Ou encore de leurs échanges liquidiens, et notamment sanguins.
Parfois, un accompagnement sur plusieurs consultations est nécessaire pour agir en profondeur sur certains déséquilibres et tensions du corps. Et ainsi pour prévenir des blessures.
Pour une telle approche, plusieurs axes sont travaillés.
Focus sur votre activité musculaire
Votre cerveau et votre moelle épinière contrôlent l’activité musculaire volontaire. L’information transite en fait par les nerfs et ce, jusqu’aux muscles.
Cette information peut se retrouver biaisée par un dysfonctionnement articulaire qui perturbe le nerf. Mais aussi lorsque ce dernier a déjà été traumatisé sur son trajet anatomique. Les informations qui transitent sont alors perturbées. Et causent des crampes et des contractures musculaires. Notamment dans un contexte de fatigue.
C’est pourquoi votre ostéopathe regarde l’ensemble des structures qui entourent vos muscles. Et notamment celui ou ceux sujets aux crampes ou contractures.
Dans le cas de crampes au mollet par exemple, votre genou, votre cheville, et votre bassin bénéficient d’une attention particulière durant le soin. Tout comme vos lombaires, puisqu’elles peuvent constituer de potentiels points de compression nerveuse ou de perturbation neuromusculaire.
Point sur les nutriments
Votre ostéopathe s’assure également que le muscle mis à mal soit suffisamment vascularisé. Notamment pour l’acheminement des nutriments nécessaires à son bon fonctionnement, ainsi qu’au drainage de ses déchets.
Un travail ostéopathique global permet l’harmonisation de votre système vasculaire.
L’effet de pompe du cœur permet cet apport de nutriments. Ainsi que la respiration, qui fournit l’oxygène. Votre ostéopathe s’assure donc que ce mécanisme ne connaît pas de gênes au niveau de votre cage thoracique. Et de vos cervicales, vos vertèbres dorsales, vos cotes, vos lombaires et votre diaphragme, entre autres.
Par exemple, lors de la grossesse, ce mécanisme peut être déséquilibré par la place de bébé dans le ventre et qui pousse sur le diaphragme.
Une attention particulière pour votre équilibre postural
La proprioception est la conscience du positionnement de votre corps dans l’espace. C’est un phénomène continu et très important pour votre posture.
Votre système postural est assuré par cette proproception, ainsi que par vos muscles profonds. Ces petits muscles proches de vos os, dits toniques. Eux même ont une incidence sur vos muscles phasiques, c’est-à-dire vos muscles volontaires qui vous permettent de bouger votre corps à votre guise.
Des positions contraignantes peuvent venir affaiblir tout ce système de maintien. Des spasmes arrivent alors, ou un terrain propice à l’apparition de courbatures.
Votre ostéopathe aide votre organisme à mieux s’adapter et lui permet de prendre conscience de vos différentes positions dans l’espace.
Ce qui vous aide dans votre pratique sportive, mais également au quotidien comme pour votre posture au travail par exemple.
L’équilibre physiologique de vos électrolytes
Des carences en potassium, K+, et en magnésium, Mg2+, peuvent provoquer des crampes musculaires. Ainsi qu’une déficience des électrolytes dans votre taux sanguin, et notamment du couple calcium-sodium.
Des troubles et dérèglements hormonaux peuvent se cacher derrière ces déséquilibres. Comme lors de :
- la grossesse.
- le début des règles, ou lors de cycles irréguliers et abondants.
la ménopause. - l’hyperparathyroïdie, ou encore d’une hyperthyroïdie, entre autres. En effet, des crampes peuvent survenir lors d’un trouble de la thyroïde, avec un défaut de sécrétion des parathyroïdes. Ils sont notamment responsables de l’activité du calcium, et donc de sa carence dans le sang.
Votre ostéopathe agit ici et vous apporte des solutions douces et adaptées à la régulation de votre système hormonal.
Le cas particulier de la vitamine B
Une carence en vitamine B peut causer des crampes. Carence qui peut s’expliquer par un défaut de réabsorption au niveau de votre côlon. En effet, le côlon est le siège principal d’absorption de la vitamine B.
Un défaut de mobilité comme la constipation peut causer cette défaillance du côlon. Ou au contraire, une perte importante d’eau dûe à la diarrhée. Ces facteurs sont bien souvent causés par le stress, la fatigue, la prise d’un médicament particulier, l’alimentation. Ou encore, à un trouble du transit.
Votre ostéopathe vous accompagne pour de tels troubles digestifs. Tant pour éviter ce type de carence, que pour retrouver un confort quotidien.
L’équilibre alimentaire
Un bon équilibre alimentaire peut compenser en partie vos éventuelles carences. On privilégie alors des aliments riches en magnésium. Comme les lentilles, les légumes verts, les céréales complètes ou encore, le chocolat noir.
On veille également à intégrer à sa diète d’autres aliments, eux, plus riches en potassium. Comme les abricots ou encore les bananes.
Pour ce qui est du calcium enfin, vous le retrouvez en abondance dans certains légumes verts à feuilles. Comme le poireau ou les épinards, mais aussi dans l’eau.
Et si vous êtes en recherche d’un remède naturel contre ces différentes affections, certaines solutions sont évoquées. Loger un savon de Marseille au fond de votre lit est un remède de grand-mère contre les crampes assez connu. Et même si cela ne coûte pas grand-chose d’essayer, son efficacité n’a jamais été prouvée.
Notes et réferences
Une urgence ? Besoin d’un rendez-vous aujourd’hui ?
RDV rapide avec un·e ostéopathe. Soin de qualité, et accompagnement dans la durée. Depuis 15 ans, cet engagement fait notre réputation.
- https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-hormonaux-et-m%C3%A9taboliques/%C3%A9quilibre-%C3%A9lectrolytique/pr%C3%A9sentation-des-%C3%A9lectrolytes↩
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1724901/↩
- https://www.chuv.ch/fr/dedop/dedop-home/patients-et-famille/endocrinologie/troubles-de-la-glande-surrenale↩
- https://www.passeportsante.net/fr/parties-corps/Fiche.aspx?doc=parathyroide↩
- https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=myopathie↩
- https://douleurs-musculaires.ooreka.fr/astuce/voir/280847/acide-lactique-et-douleurs-musculaires↩
- https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2631753-marbrure-cutanee-livedo-causes-traitement-peau-marbree/↩
- https://www.allodocteurs.fr/archives-faut-il-consommer-du-sel-pour-eviter-les-crampes-7319.html↩
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